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Le PCF en son congrès "d'équilibrisme" !


 Le PCF tient congrès...le PS lui fait désormais les yeux doux...

Le JDD (voir ci-dessous) qualifie d'"équilibriste" l'orientation défendue par le secrétaire national du PCF : "Laurent, c’est deux pieds dans le Front de gauche et une main tendue vers le PS. Pour ne jamais insulter l’avenir." 

Jeu de mains, jeu de vilain, jeu de pieds, attention au tapis...

Une question en effet vient à l'esprit : la politique de la main tendue vers le PS serait-elle reçue aussi aisément par celui-ci si le PCF changeait son fusil d'épaule et se consacrait essentiellement, vu l'urgence de la situation, à aider les luttes des Sanofi, des Virgin, des Goodyear, des PSA, des Arcelor-Mittal...à se coordonner, à devenir les dynamiseurs d'un "tous ensemble" contre l'austérité gouvernementale ?

Question subsidiaire 1 :  quand nous lisons aujourd'hui que Ayrault voudrait réformer les retraites dès cette année, avec l'objectif de " rassurer Bruxelles et les marchés financiers", est-il correct, décent, compatible avec la volonté proclamée, dans et par le Front de gauche, de se poser en alternative..., est-il acceptable donc de continuer, même avec "les yeux ouverts", les contacts "en coulisse" avec le PS et les ministres, de "travailler ensemble" et de "construire en commun" en participant à des groupes de travail avec ceux  qui ..."convergent" pour monter d'un cran la contre-réforme des retraites menée par Sarkozy et Fillon ! Les yeux ouverts n'en deviennent-ils pas des yeux qui se ferment devant l'évidence que ce gouvernement organise méthodiquement une agression frontale contre le monde du travail (et des sans-travail) ? Et que donc la seule chose qui lui importe est que les forces politiques qui pourraient s'opposer à lui sommeillent en rêvant sans fin de le redresser à gauche ? Pendant que le peuple, lui, cauchemarde au quotidien à n'en plus finir ?

La condition pour "coller" au PS afin de l'obliger à "changer" ne se paie-t-elle pas du prix d'une autolimitation communiste dans le travail militant d'entreprise en laissant le mécontentement s'exprimer sans plus contribuer à lui donner les moyens de bloquer l'offensive patronale et "socialiste" ? Croit-on en effet que le PS accepterait de "travailler" avec un parti qui, délaissant ses incantations sur le refus du social-libéralisme, compterait sur le développement d'un puissant mouvement social pour barrer la route à ses projets propatronaux ?

Question subsidiaire 2 : quel bilan le PCF mais aussi le Front de gauche tirent-t-il d'une orientation qui, ayant connu un succès électoral relativement important aux présidentielles, s'est montrée totalement impuissante à endiguer les crapuleries du gouvernement ? Comment pouvait-on espérer "capitaliser" le succès électoral en acceptant, comme l'ont déclaré des élus nationaux du PCF, de faire partie de la majorité de gauche et en continuant, malgré le redoublement des attaques, à refuser de construire une puissante opposition sociale et politique, hors élection, au social-capitalisme ? Suffit-il d'applaudir les luttes qui se mènent quand l'urgence est de les aider à se coordonner pour lancer une vaste mobilisation antilicenciements ?

Question subsidiaire 3les plats de lentilles des strapontins dans des majorités locales avec le PS, pouvant amener, comme à Montpellier, à s'allier avec le Modem, les tractations qui mitonnent cette cuisine électorale-électoraliste pour 2014, sont-ils dignes d'une orientation qui dit refuser "la politique social-libérale" du gouvernement ? Le Front de gauche peut-il continuer à "inexister" à la mairie de Montpellier laissant à chacun des représentants de ses composantes la possibilité, comme on vient de le voir, de voter le budget des socialistes ou de le refuser ? Les élus communistes à la Région Languedoc-Roussillon sont-ils dans la logique déclarée du Front de gauche de refuser le social-libéralisme quand ils appuient sans réserve le projet Aqua Domitia, une aberration écologique et sociale, des néofrêchistes du PS dirigeant ladite Région ?

Comment peut-on refuser en acceptant tout en refusant ?

Aux militant-e-s du PCF, du Front de gauche, des autres partis de gauche, des syndicats, des associations, aux sans-partis aussi, de prendre en main leur destin en cohérence avec leur opposition au gouvernement et avec le constat que discuter avec lui c'est nécessairement l'encourager dans ses agressions, que "lui tendre la main", c'est, par la force des choses, lui envoyer le signal que la priorité n'est pas aux luttes contre sa politique mais à des gesticulations vaines pour l'infléchir !

Le NPA, au sortir de son propre congrès, se réaffirme prêt à contribuer, dans l'unité, à construire une opposition de gauche à l'austérité. Dans l'Hérault, en Languedoc-Roussillon, où il a été une des chevilles ouvrières de la liste unitaire A Gauche maintenant ! aux Régionales de 2010, il dit sa disponibilité à constituer un front d'opposition sociale et politique au gouvernement autour du combat des Sanofi, des Virgin, des Schneider, des Contralco... Car c'est cela qu'attendent les salariés et les plus pauvres, pas la reconduction des combinaisons cherchant à marier l'eau des négociations et des alliances avec le parti qui les agresse et le feu des mobilisations contre la politique de ce même parti ! A ce mauvais petit jeu politique c'est l'eau qui éteint le feu et douche l'espoir d'un autre monde que celui des grisâtres gestionnaires du désordre existant...

Antoine (comité NPA du Pic-Saint-Loup)

Pierre Laurent, l’équilibriste


Opposé à la politique "social-libérale" du gouvernement, Pierre Laurent discute en coulisse avec les socialistes. Sans résultat pour l’instant. 

Au-dessus de sa tête, une toile sombre et de petites lumières, parce qu’il a promis de "rallumer les étoiles". Sous ses pieds, une estrade rouge parce qu’on est tout de même au 36e congrès du PCF. Face à lui, toute la gauche parce que Pierre Laurent est l’un des seuls à qui tout le monde parle encore. Mélenchon, son allié, est là, bien sûr. Arthaud et Besancenot aussi, un peu en retrait. Et dans cette période tendue avec le PS, c’est la délégation socialiste emmenée par le numéro deux du parti Guillaume Bachelay qui est tout devant. [...]

"Harlem Désir ne nous avait jamais proposé de travailler ensemble. Là, ils veulent construire du commun. Si ça va dans le sens d’une avancée sociale, on ne peut pas être contre, mais leurs propositions sont limitées. Il y aura d’autres contacts mais les yeux ouverts", note-t-on côté communiste. Ainsi va Pierre Laurent, s’opposant à la politique "social-libérale" du gouvernement, tout en discutant avec le PS. Prônant, nationalement, une alternative et penchant, localement, pour un rassemblement en vue des municipales. Au PS, certains crient au grand écart. Laurent, lui, voudrait concilier le tout même si ce chemin étroit l’oblige à jouer les équilibristes.
 
"Je ne suis pas là pour camper dans une posture d’opposition", justifie-t-il. Certes. Mais son entrevue avec Désir fin 2012 a-t-elle débouché sur quelque chose? "Non". Celui qui est aussi sénateur ajoute : "Dans une première phase, les socialistes ne nous calculaient pas trop. La situation s’est modifiée à cause de notre poids au Sénat". Au moment où il était question de la nationalisation d’Arcelor-Mittal, Laurent a pris son téléphone pour discuter avec Montebourg. Début décembre, il a rencontré la ministre Marylise Lebranchu pour parler décentralisation.

Depuis, discrètement, il en a vu d’autres comme Benoît Hamon qu’il est allé rencontrer à son ministère pour une discussion politique ou Delphine Batho sur l’écologie, début janvier. Elle nous a entendus mais pour l’instant, rien ne permet d’affirmer qu’elle a pris en compte nos positions. Sur le mix énergétique, nous n’avons pas eu de réponse très précise", se souvient Hervé Bramy, en charge de ces questions pour le PCF. "Désormais les ministres nous parlent mais c’est un dialogue qui ne fait pas bouger les lignes sur le fond", regrette Laurent.
En plus de ces tête-à-tête, les groupes parlementaires du Front de gauche, dirigés par des communistes, voient défiler, depuis peu, des ministres. Mardi dernier, Pierre Moscovici s’est rendu à l’Assemblée leur présenter sa séparation des activités bancaires. "C’est un groupe de gauche qui peut faire progresser le texte. Pourquoi je me priverais de cet apport?", demandait Moscovici à sa sortie. Mercredi, c’est Hamon qui a vu André Chassaigne, président du groupe, pour évoquer son projet de loi sur la consommation. "On n’est pas dans un marchandage. Ce n’est pas parce qu’ils retiennent deux ou trois amendements que cela conditionne notre vote", précise Chassaigne qui, la même semaine a vu Peillon avant de recevoir, avec son groupe, Taubira dans quelques jours.

"Aujourd’hui, il y a un paradoxe : c’est Pierre Laurent et le PC qui sont capables de parler au PS et pas Mélenchon qui lui en vient", relève un cadre communiste. Avec la gauche du PS, Laurent a d’ailleurs fait tribune commune en décembre dernier et s’apprête à le refaire en mars lors d’un forum sur les nouveaux droits des travailleurs. "Il reste dans une dynamique unitaire. Nos camarades de la majorité du PS et Mélenchon ne l’aident pas beaucoup", note la socialiste Lienemann, à l’origine de ces rencontres. En somme, Laurent, c’est deux pieds dans le Front de gauche et une main tendue vers le PS. Pour ne jamais insulter l’avenir.



 L'Hérault du jour du 11 février 2013



 


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