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LGV à Lunel : le domaine de La Tour de Farges coupé en deux par les rails
EVE-MARIE LOBRIAUT Midi Libre 14/02/2013

La Tour de Farges, dont l’origine s’inscrit au XVIe siècle, appartient intrinsèquement au patrimoine de Lunel-Viel.

La Tour de Farges, dont l’origine s’inscrit au XVIe siècle, appartient intrinsèquement au patrimoine de Lunel-Viel. (D.R) 

A Lunel-Viel (Hérault), La Tour de Farges va être très lourdement défigurée par le projet ferroviaire. Demain, le domaine viticole sera coupé en deux par la voie ferrée du contournement Nîmes-Montpellier. "Une meurtrissure" pour Marc Roussel, propriétaire du domaine.

Aujourd’hui c’est encore l’un de ces espaces précieux. Un domaine viticole, illustre à bien des égards, entouré de bois et de vignes alignées sur un mamelon qui offre une vue dégagée sur le paysage.

Demain, il sera coupé en deux par la voie ferrée du contournement Nîmes-Montpellier. "Une meurtrissure" pour Marc Roussel, propriétaire de la Tour de Farges (à sa famille depuis le XVIIIe), producteur d’un excellent Muscat.



Quatre générations au moins

La Tour de Farges, dont l’origine s’inscrit au XVIe siècle, appartient intrinsèquement au patrimoine de Lunel-Viel. De même que le domaine est arpenté chaque jour par les promeneurs qui ne butent jamais contre des portes fermées. "Les gens ont toujours respecté cet espace", assure Marc Roussel qui souhaite que la spécificité des lieux soit reconnu par l’aménageur du projet, la consortium Oc’Via.

"Ils ne comprennent pas que la valeur intrinsèque du domaine sera atteinte"
Marc Roussel, propriétaire de la tour de Farges 

Et son caractère unique c’est aussi "le mysticisme qui entoure le domaine", celui qui a inspiré Courbet et tant d’autres peintres, celui dont se nourrit quotidiennement le marcheur à l’écart de la tourmente urbaine. Cet espace dominé par les deux tours de l’ancien chateau, ce sont des dizaines et des dizaines d’années de travail, de mise en valeur du paysage "issu de 4 générations au moins" qui sera pour toujours "défiguré". Marc Roussel ne veut pas que la Tour de Farges soit traitée comme une terre parmi d’autres, "on ne peut pas l’intégrer dans un dispositif global, ce n’est pas partout pareil !"

Lorsque vous coupez une commode Louis XVI en deux

Très légitimement, le propriétaire des lieux veut être écouté, souhaite être associé aux aménagements paysagers qui pourront être réalisés de part et d’autre de la ligne, tout en précisant que les vraies nuisances causées par la ligne ne seront mesurables que sur le long terme... "De plus, ce que les gens d’Oc’Via ne comprennent pas, c’est qu’en coupant la propriété en deux, c’est la valeur intrinsèque de la Tour de Farges qui sera atteinte. Lorsque vous coupez une commode Louis XVI en deux, vous n’obtenez pas deux commodes Louis XVI."

"Je considère la Tour de Farges comme une œuvre d’art"

Le vigneron souligne aussi le flou, sans doute nécessaire pour se garder une marge de manœuvre, qui entoure la communication de l’entreprise. "On a vu le tracé, on a négocié avec RFF le capital végétal sur l’exploitation. Mais après, sur la manière de faire, sur les routes qui devront nous permettre de rejoindre nos vignes de l’autre côté de la ligne, par exemple, nous n’avons pas d’écrits, pas de documents, ni même d’interlocuteur référent."

Difficile alors de faire valoir ses vues, difficile de ne pas se sentir dépossédé du destin de son domaine. "Je considère la Tour de Farges comme une œuvre d’art, c’est un tableau qui sera défiguré donc je veux qu’on nous donne les moyens de rebondir. Et les moyens, ce n’est pas uniquement de l’argent, ce sont les accès, une intégration paysagère adaptée... Nous sommes ici un acteur économique important et un acteur historique unique."

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Quand Gustave Courbet croisait la Tour de Farges

Au milieu du tourmenté XIXe siècle, le domaine de la Tour de Farges était le foyer d’un bouillonnement intellectuel et culturel. François Sabatier, républicain fouriériste et amateur d’art éclairé, propriétaire du domaine la Tour de Farges, s’entoure de peintres, de musiciens, de poètes.
Il devient notamment l’ami et le mécène Gustave Courbet. Le peintre semble être venu deux fois sur les hauteurs de Lunel-Viel.

En 1854, il a posé son chevalet en surplomb des vignes et, aujourd’hui, c’est au musée Fabre de Montpellier que se contemple cette Vue de la Tour de Farges où le ciel et la terre disputent de beauté autour de l’énigmatique propriété.


L'article sur le site de Midi Libre 

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