Christian Bourquin, président de la Région Languedoc Roussillon, interpelle le gouvernement
Il faut bien sûr voir là le fruit de la mobilisation menée depuis juillet 2012 et qui ne se relâche pas. Et plus particulièrement de l'action de vendredi dernier, où une cinquantaine de Sanofi se sont regroupés devant le Conseil Régional et ont été reçus en délégation. A noter aussi un courrier envoyé par les élus PC de l'Hérault (François Liberti et Nadine Despretz) aux présidents du Sénat et de l'Assemblée Nationale s'appuyant sur la lutte des Sanofi pour que soit votée une loi « interdisant
non seulement les licenciements boursiers, mais aussi ceux fondés
sur des motifs qui n’en sont pas ». Ça bouge aussi à la municipalité de Montpellier :après avoir rencontré les représentants syndicaux lundi, les élus de la municipalité et de l'agglo vont envoyer une lettre
ouverte au premier ministre Jean-Marc Ayrault et au ministre du
Redressement Arnaud de Montebourg pour les interpeller sur la situation
des employés.
Ça bouge donc du côté des élus, et c'est une bonne chose ! Ça aide à populariser, ça pèse aussi dans le rapport de forces.Gardons quand-même la tête froide : Bourquin lui-même se dit "surpris et déçu" par la réponse de la ministre chargée de l'Innovation et de l’Économie numérique, Fleur Pellerin. C'est que visiblement il n'est pas question de se fâcher avec des gens aussi importants que les dirigeants de Sanofric : "Lorsqu'une entreprise dégage 5 milliards d'euros de profits, comme c'est le cas de Sanofi, lorsqu'elle n'est pas en difficulté manifeste, elle a certes le droit de se réorganiser, mais son plan de réorganisation ne peut être accepté qu'à la condition que les syndicats soient d'accord. C'est pourquoi nous demandons à l'entreprise de négocier avec les syndicats et nous veillons à ce que ce soit bien le cas."
Voilà bien le problème ! Si seulement les syndicats étaient d'accord ! Au lieu de cela, ils continuent à mobiliser dans l'unité intersyndicale. Ils vont même jusqu'à participer à des actions de convergence des luttes !
Eh oui ! C'est une lutte ! Et c'est bien ça qui fait bouger les lignes du côtés d'élus comme Bourquin, qu'on ne pourrait pas caractériser comme un partisan acharné de la lutte des classes. Et ce sont les luttes les plus unies possibles qui feront reculer un patronat prêt à tout pour préserver et développer ses profits.
A quand une action commune à Montpellier des Pilpa, de Virgin, de Sanofi, pour montrer que les travailleuses et les travailleurs menacés sont solidaires et ne s'en laissent pas conter ? Histoire de montrer qu'un mouvement social d'ampleur n'est pas à exclure...
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