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La Paillade chahute le maire de Montpellier


     Quartier mal aimé, abandonné au chômage et à la précarité, La Paillade n'a pas apprécié la visite d'Hélène Mandroux, venue se montrer dans le cadre d'une inauguration. C'est la colère d'une population doublement victime.
     Victime économique d'une crise qui frappe d'abord les plus pauvres.
     Victime d'une politique urbaine qui met l'accent sur les opérations de prestige et néglige ces quartiers devenus ghettos.
     C'est là le fruit d'une politique qui s'adresse avant tout aux possédants (qu'on appelle par euphémisme "décideurs"), qui ne se soucie du mal vivre de la population que quand celle-ci se révolte. On notera d'ailleurs dans le corps de l'article de Midi-Libre que nous reproduisons ci-dessous qu' " il y a aussi des jeunes délinquants dans le lot", regrettait un policier municipal." Être jeune à La Paillade et exprimer sa révolte, c'est déjà être rangé dans la catrégorie des délinquants...
     C'est la racaille ! Eh ! bien nous en sommes ...   
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Montpellier : Hélène Mandroux et le préfet chahutés à La Paillade

(MIDI-LIBRE 10/03/2013)
GUY TRUBUIL

Accueil musclé pour Hélène Mandroux lors de son arrivée. 
Accueil musclé pour Hélène Mandroux lors de son arrivée. (JEAN-MICHEL MART)

Hier, dans le quartier de la Paillade à Montpellier, l’inauguration d’un passage entre le Grand-Mail et les halles a été annulée sous la pression des manifestants. Le maire Hélène Mandroux, la député Anne-Yvonne Le Dain et le préfet Pierre de Bousquet de Florian devaient présider la cérémonie.
S’il fallait toucher du doigt l’angoisse profonde, les tensions qui hantent aujourd’hui La Paillade... Hier matin, tout était prévu pour que l’accès entre le Grand-Mail et les halles soit inauguré selon le protocole habituel. Sono, estrade, flammes aux couleurs de la Ville, le maire Hélène Mandroux, la député Anne-Yvonne Le Dain et le préfet Pierre de Bousquet de Florian devaient présider la cérémonie.
Prise à partie par plusieurs dizaines de manifestants
Tout était prévu sauf la colère sourde des habitants, celle qui s’exprime par à-coups, forte, imprévisible. Et hier matin, l’une de ces crises a contraint les services municipaux à un remballage express de leur matériel, à l’annulation pure et simple de l’inauguration.
À peine descendue de voiture sur l’avenue de Barcelone, Hélène Mandroux a été la première prise à partie par plusieurs dizaines de manifestants. Des jeunes et des moins jeunes, des hommes et quelques femmes. Plus loin, plus tard, Anne-Yvonne Le Dain a été interpellée de façon toute aussi vive.
"On trouve indigne de venir juste pour inaugurer un bout de trottoir" dit Adil, un "Indigné" pailladin 
En quelques minutes, toutes les difficultés que connaît le quartier ont été lâchées, hurlées. Les problèmes de logement dans le secteur des Tritons, le mécontentement des commerçants privés de deux jours de marché, celui des artisans du bâtiment tenus à l’écart des marchés publics, la hargne de tous les privés d’emploi.
"On savait qu’il y aurait une manifestation, on avait reçu des représentants en mairie dans la semaine. Mais là, ils ont été dépassés par la base, il y a aussi des jeunes délinquants dans le lot", regrettait un policier municipal.
L’expression d’un ras-le-bol de citoyen
Face à la pression, Hélène Mandroux et Pierre de Bousquet de Florian ont rejoint la rue de Cambridge, puis, enfin, le Grand-Mail. À quelques dizaines de mètres, Adil, une sonorisation mobile en main, assumait cette action, l’expression d’un "ras-le-bol de citoyen, d’“Indignés” pailladins", selon lui.
"On trouve indigne de venir juste pour inaugurer un bout de trottoir. On veut dénoncer le clientélisme. Il n’y a eu aucun débordement, simplement des revendications et ce n’est que le début de la lutte. Cela va durer toute l’année", a-t-il prévenu, avant de s’éloigner.
La prochaine campagne des municipales s’annonce brûlante.

"Je comprends toute cette exaspération mais..."
Contrariée mais apparemment pas déstabilisée. Après un tour sur le Grand-Mail, Hélène Mandroux est revenue devant les halles, dans la mêlée suscitée par sa venue et face à certains de ses contradicteurs. La démonstration d’un certain "courage" pour son entourage, selon lequel d’autres, à sa place, seraient sans doute partis. "Je comprends toute cette exaspération mais il faut arriver à savoir raison garder", estime-t-elle. "Calme et sereine", l’élue attribue à "la situation économique"
et à la lenteur des politiques urbaines une partie du malaise exprimé hier. "Avec le temps, on s’aperçoit que les promesses... Ça a le don d’échauffer les esprits. La rénovation urbaine, je m’y suis attaquée dès 2004, tout le monde n’était pas d’accord mais j’ai toujours eu le soutien des préfets. Il faut continuer." Hélène Mandroux l’assure enfin, toutes ses venues à La Paillade ne provoquent pas le même effet : "Quand je viens ici, tout le monde vient vers moi." Mais il ne s’agit pas d’inaugurations publiques.
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