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Sète. Pourquoi faut-il que le printemps soit l'hiver des expulsions ?

 
A Sète, le printemps est là, les expulsions aussi... Fabrice raconte
KIKI PALASZ Midi Libre 21/03/2013

Fabrice, handicapé, vit aux Quilles. Sa propriétaire veut vendre l’appartement vide.
Fabrice, handicapé, vit aux Quilles. Sa propriétaire veut vendre l’appartement vide. (V. ANDORRA) 
Fabrice, qui vit dans un petit studio du quartier sétois des Quilles, est menacé d'expulsion.

 "À 6 h du mat, j’ouvre les yeux, et les angoisses m’envahissent… de l’huissier ou des gros bras qui viendraient me déloger. Depuis vendredi, je ne dors plus." Les larmes montent aux yeux de ce grand gaillard de 48 ans. Fabrice vit dans le quartier des Quilles, à Sète, et va être expulsé. Le froid qui sévit en région parisienne lui donne un sursis. Car cette année, la fin de la trêve hivernale des expulsions locatives est fixée au 2 avril.
Une loi qui s’applique aussi aux Quilles avec ses petits immeubles ensoleillés entre mer et marinas coquettes. Fabrice trifouille dans une pochette. Il tourne nerveusement les pages des courriers, laissant sa cigarette roulée se consumer entre les doigts.

Sa propriétaire veut vendre

Sa propriétaire veut se séparer du petit studio que Fabrice loue depuis plus d’un an, et elle voudrait le vendre vide. "En échange du montant de mon loyer, j’avais fait des travaux pour ma propriétaire. Maintenant, elle veut vendre, elle n’encaisse plus mes chèques de loyers, et m’accuse de ne pas payer."
Depuis août, de procédures en conciliations, le studio n’est toujours pas vendu et la situation a viré au cauchemar : l’expulsion. Fabrice a pourtant des revenus : "J’appelle des agences immobilières mais dès que je leur dis que je suis handicapé, elles me refusent. C’est un mur, un obstacle que toute ma bonne volonté ne peut surmonter."

"Hors de question de dormir dans ma voiture"

Et les agences de réclamer un garant moral. "À mon âge !" Ces amis s’engageraient bien pour le dépanner mais ils sont entrepreneurs et ne rentrent pas dans les critères. Fabrice ne comprend pas les réticences des propriétaires "Quand je pense que le FSL (fonds de solidarité pour le logement), auquel j’ai droit, donne 2 ans de sécurité pour non-paiement. J’ai toutes les garanties.

Ça fait des mois que je passe de bureau en dossier, du CCAS au Pôle emploi, par la Caf. Il manque toujours quelque chose et des rendez-vous reportés. Le temps passe, interminable. Je n’ai toujours pas de solution. Hors de question d’aller dormir dans ma voiture."

Cet hiver, Fabrice rencontre Lionel Briet, du Mouvement national des chômeurs et précaires, le MNCP. Depuis, ce dernier l’accompagne, le soutient (lire ci-dessous).

Des amis qui tournent le dos

La galère, Fabrice l’a déjà vécue : "Du jour au lendemain, je me suis retrouvé à pisser dans un bassin, je ne pouvais plus marcher." Accidents de la vie, descente aux enfers. Fabrice a tout perdu : sa santé, son entreprise de terrasses en bois, sa maison cossue en pierre dont il était si fier. Son entreprise liquidée, ses biens vendus, un divorce, les amis qui tournent le dos. "J’ai dormi dans ma Golf, dans un bateau poubelle, dans les “cellules” à 420 € les 9 mètres sans soleil. La déprime." Fabrice, l’accidenté de la vie, s’est reconstruit ici, dans ce quartier à touristes. Mais le printemps naissant sonne le glas de son spartiate confort. Les alcôves du petit bar de ce quartier balnéaire quasi désert accueillent comme un mouroir tant d’autres hommes seuls. Certains n’y croient plus, d’autres ne rêvent que d’un toit "Je peux payer 380 € maximum, un petit appart, avec un bout de soleil, pour le moral."

L'article sur le site de Midi Libre 

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