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Carcassonne. Les Pilpa : "Nous exigeons que nous soient rétrocédés les murs, les bâtiments, les machines et la marque Pilpa" !

Traditionnel feu de palettes hier matin...

Carcassonne : les Pilpa réclament 27 M€ à leur direction

ARNAUD CHABÉ Midi Libre 17/05/2013
 
Traditionnel feu de palettes hier matin... (© D.R) 

Les Pilpa demandent réparation de leur préjudice et attaquent en justice le nouveau plan social.

"Nous sommes entrés dans une nouvelle phase" : Rachid Aït Ouakli, délégué CGT du personnel, et Christophe Barbier, secrétaire du comité d’entreprise de Pilpa, n’étaient pas forcément mécontents, hier, à 13 h, en sortant de la troisième et dernière réunion inhérente au plan de sauvegarde de l’emploi.

Un plan qui ne les réjouit pourtant pas, malgré une proposition du nombre de reclassements passant de 77 postes à 82 dans les autres sites français du groupe R & R. C’est la raison pour laquelle ils ont décidé de saisir le tribunal de grande instance statuant au fond. Motifs : "Nous considérons que les propositions de reclassement sont nettement insuffisantes, qu’elles ne sont pas sérieuses étant donné qu’il n’y a, en face, aucune organisation du travail présentée, et que les moyens financiers ne sont pas à la hauteur des moyens du groupe R & R dont les profits sont passés en un an de 450 à 600 millions d’euros ! Ils ne sont pas non plus à la hauteur d’un département pauvre, où le chômage atteint les 14 %. De plus, nous estimons que la direction ne nous a pas communiqué tous les documents que nous étions en droit d’attendre". Voilà pour la partie “réglementaire”.

Les syndicalistes prêts à négocier

En revanche, les syndicalistes ne sont pas peu fiers de l’action entreprise, hier, en marge du comité d’entreprise. Alors que quelques désaccords commençaient à naître au sein du personnel qui, rappelons-le, est confronté à l’annonce de fermeture de leur usine depuis juillet dernier, Rachid Aït-Ouakli et Christophe Barbier estimaient avoir réussi à fédérer les 113 salariés (19 ont été licenciés depuis) sur les revendications exposées à Lionel Rolland, PDG de Pilpa. Des revendications qui alimentent ce qu’ils appellent des "négociations directes" avec leur direction et qui portent sur leur avenir collectif ou personnel. "R & R a acheté Pilpa 27 M€. Nous demandons donc à ce qu’ils rendent cette somme suite au préjudice du projet de fermeture qui nous est imposé", avancent les syndicalistes. Qui enfoncent le clou : "Nous exigeons que nous soient rétrocédés les murs, les bâtiments, les machines et la marque Pilpa qui se sont développés grâce au travail des salariés qui se sont succédé sur le site depuis plus de 40 ans. Nous voulons que R & R finance le fonds de roulement nécessaire pour lancer le projet innovant de Scop ainsi que toutes les actions qui devront permettre aux salariés de vivre dignement (préretraites, formations dignes de ce nom...) et de retrouver un travail !"

Car, bien entendu, le projet de coopérative participative reste ancré dans l’esprit de certains salariés. Christophe Barbier en est d’ailleurs convaincu : "Nous avons un outil extraordinaire pour faire quelque chose de bien, de concret et pourvoyeur d’emplois. Nous voulons faire ici un pôle agroalimentaire avec des partenaires, travailler sur les filières courtes. Nous présenterons une pré-étude de marché le 31 mai et une étude définitive fin juin".

Commentaire laconique de la direction

Pas sûr que la direction de Pilpa abonde dans ce sens... Dans un communiqué, celle-ci commentait sobrement l’issue de la réunion 3 du plan de sauvegarde en signifiant que "malgré le refus constant des représentants du personnel d’ouvrir des négociations, la direction de Pilpa a amélioré le plan en proposant 82 postes de reclassement en France et en renforçant significativement les mesures sociales d’accompagnement." Commentaire appuyé par l’exposition d’une mauvaise conjoncture "dans un marché français de la glace en forte baisse en 2012 (-5,6 % en volume) caractérisé par une consommation historiquement basse des ménages : R & R France a enregistré une baisse de son chiffre d’affaires de 21 % depuis quatre ans. L’entreprise souhaite sauvegarder sa compétitivité et préserver en France un outil industriel viable et plus de 600 emplois". Des chiffres sujets à caution, on le sait...


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