À la Une...

Sanofric revient sur ses engagements de maintien des emplois promis sur le site toulousain !



Toulouse. Maintien de l'emploi à Sanofi : le compte n'y est pas  
La Dépêche. Publié le 25/06/2013


Douche froide pour les 617 salariés de Sanofi : la direction n’envisage pas de maintenir à Toulouse les 500 emplois promis; il n’y en aura que 360. Les syndicats se disent dupés.

La direction de Sanofi a précisé hier aux salariés les modalités de la restructuration du groupe pharmaceutique, en particulier l’avenir du site toulousain. Et c’est un véritable coup de massue ! Alors que le rapport de l’expert toulousain Jean-Pierre Saintouil, commandé par le ministère du Redressement productif et accepté par la direction de Sanofi, avait garanti le 17 mai dernier le maintien de cinq cents emplois à Toulouse pendant cinq ans, le groupe pharmaceutique en prévoit presque cent-cinquante de moins. «Sur les 617 postes localisés à Toulouse le 28 février 2013, 364 resteraient sur le site répartis entre la plateforme de recherche (91 postes), la plateforme technologique (233 postes) et la plateforme de fonctions support (40 postes)» détaille une note de synthèse à usage interne issue du projet de réorganisation qui sera présenté le 2 juillet prochain au comité central d’entreprise de Sanofi-Aventis Recherche & Développement. Par ailleurs, le document entérine le transfert vers Lyon des activités de recherche anti-infectieuse et de chimie. Et fixe comme objectif «l’autonomie de fonctionnement» des trois nouvelles entités accompagnées par Sanofi au cours des cinq prochaines années.

Pour les salariés, c’est une immense déception. Laurent Besson-Imbert, délégué du syndicat Sud Chimie, dit ressentir de la colère. «Nous sommes revenus un an plus tôt, c’est scandaleux. Le groupe, qui réalise 8 milliards de bénéfices, finit par faire ce qu’il avait prévu de faire : se désengager de Toulouse» dénonce le syndicaliste, pour qui la direction confirme son intention d’externaliser les dernières activités conservées à Toulouse.

«Nous sommes très déçus» 

«Malgré les conclusions du rapport Saintouil, on s’aperçoit qu’il n’y a eu aucune évolution dans la stratégie du groupe» déplore à son tour Pascal Delmas, délégué syndical de la CFDT. Lui qui était favorable à l’ouverture de négociations confie maintenant que «les discussions vont être très compliquées» avec les dirigeants de Sanofi. Les projets sur lesquels les salariés avaient fondé un peu d’espoir - recherche translationnelle (projets en lien avec la recherche médicale), partenariats public-privé et maintien de l’intégralité des fonctions support - ne sont mentionnés nulle part. «Où sont les projets et les emplois préconisés par la mission ministérielle et acceptés par la direction du groupe ? s’interroge Pascal Delmas. On reste sur des discours négatifs, des projets sans ambition ni enthousiasme. Ce n’est pas un désaveu complet mais le verre est à moitié plein. Nous sommes très déçus.» Pour les syndicats de Sanofi (CFDT, CGT et Sud Chimie), il faut tout reprendre à zéro. A commencer par la reformation de l’intersyndicale : minée par les divisions, elle avait volé en éclats après la présentation du rapport ministériel.



Les propositions du rapport Saintouil 

Le 17 mai dernier, Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, avait présenté à Toulouse les résultats de la mission commandée à l’expert toulousain Jean-Pierre Saintouil sur la viabilité du site. Ce plan, accepté par la direction de Sanofi, prévoit le maintien de 500 emplois pendant cinq ans. Le rapport évoque la création d’un centre d’innovation ouvert, un lieu pour tester les futurs médicaments qui emploierait 250 personnes. Autres propositions : la création d’une société consacrée à l’innovation regroupant 80 personnes et de start-up offrant une vingtaine d’emplois. Les fonctions support (sécurité, entretien, maintenance, informatique...) emploieraient 144 personnes. Dernière préconisation : la création de laboratoires communs avec l’université avec des dizaines d’emplois à la clé.

Sébastien Marti

A lire aussi

Sanofi : de l'action pour les actionnaires
Encore eux !

 Nos dossiers

 NPA 34, NPA

Consultez les articles par rubrique


CORONAVIRUS

LUTTES SOCIALES
FÉMINISME
ANTIRACISME ANTIFASCISME
>


SOLIDARITÉ MIGRANTS
ÉCOLOGIE
JEUNESSE ENSEIGNEMENT


POLITIQUE LOCALE
DÉBATS
POLITIQUE NATIONALE


INTERNATIONAL
RÉPRESSION
NPA