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Ecran noir grec, écran de fumée des médiacrates proUE



Quand le correspondant de Libération à Bruxelles saute sur la radio-télévision grecque...


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Le 11 juin 2013, le valet de l’impérialisme troïkien et néanmoins Premier ministre grec annonçait la fermeture autoritaire de la radio-télévision publique. Quelques heures plus tard, l’antenne était coupée au niveau des émetteurs par la garde noire du régime, aussi appelée Police nationale. Quelques heures plus tard, l’un des seuls correspondant de la presse française en poste à Bruxelles, Jean Quatremer, titrait à bout portant sur le cadavre encore chaud du service public : « Grèce : l’ERT était « l’organisme le plus corrompu et le plus dysfonctionnel de la Grèce » ».

Un « réformisme » au parfum de révolution nationale

Se commentant lui-même, il plastronnait sur son blog de Libération : « Ramer à contre sens n'est pas simple. Mais bon, j'ai l'habitude ;-) ». L’auteur allait pourtant clairement dans le sens de tous les pouvoirs réactionnaires qui dépouillent l’Europe et tôt ou tard la mettront à feu et à sang, y apportant sa contribution de bon chien de garde de la troïka. S’il ramait, c’était contre les points de vue indignés et très argumentés de lecteurs doublement en état de choc qui envahissaient les commentaires de son blog. Ces lecteurs n’étaient pas dupes des dysfonctionnements des services publics grecs. Comme si le service public français n’était pas lui aussi la voix de ses maîtres ! Mais il n’est pas non plus que cela, et sous la pression populaire et des travailleurs cela peut tout aussi bien changer. La preuve ? Les personnels se sont immédiatement saisis de leur outil de travail pour en faire une télé clandestine qui, si la décision de justice ordonnant la réouverture était appliquée, ce qui n’est évidemment pas le cas, se re-métamorphoserait en véritable radio-télé publique, donc anti-troïkienne, de grande qualité, pas de doute là-dessus ! La preuve que les travailleurs peuvent réformer à gauche ! Ce dont doute Quatremer pour qui il vaut mieux préparer l’avenir par le biais de la réaction que pas du tout : « Pour le reste, je n'approuve pas ce lock out, c'est une méthode de droite. Même si je me demande si ce n'est pas la seule méthode pour construire un Etat en Grèce (oui, un Etat de droite! La révolution nationale du Maréchal Pétain n’était pas autre chose - NDE). » « Sur mes inclinaisons politiques, croyez-vous que je soutienne Samaras? Non, je soutiens tout ce qui peut changer ce pays (donc oui il soutient Samaras!- NDE) et lui redonner sa fierté. Cela passe par la fin du népotisme et du clientélisme mm si ça fait mal. »

La « modération » selon Jean Quatremer 

Par contre ces lecteurs, notamment les Grecs (pardon « les gauchos parisiens » déguisés en Grecs selon le fin limier des adresses IP Quatremer), avaient sous les yeux que, au nom des « dysfonctionnements », une classe politique corrompue aux ordres de néolibéraux fanatiques et rapaces siégeant à Francfort, Bruxelles et Washington se sont jetés sur la société comme une invasion de criquets. Mais pour Jean Quatremer comme Margareth Thatcher, « la société n’existe pas », et on ne saurait donc entendre ses râles. À notre tour choqué par les réponses apportées à ses lecteurs par le correspondant à vie de Libération à Bruxelles (un statut quasi-soviétique), du genre : « Ceux qui seront en grève, ce seront les fonctionnaires. Comme d'habitude. » et «Le droit de grève existe, le droit pour le patron de mettre la clef sous la porte aussi. », le Musée de l’Europe & de l’Afrique a tenté de poster le commentaire suivant :
« Pour essayer de vous faire sentir le fond de la réaction de certains de vos lecteurs, il me vient la comparaison suivante : imaginez avoir été témoin d'un viol et que vous lisiez le lendemain dans le journal: "la prétendue victime n'était qu'une p...te." C'est l'effet que ça fait, en l'absence de condamnation ferme. J'ai envie, à jeu renversé, de vous poser une question à la Pujadas : "Jean Quatremer, est-ce que vous condamnez cette violence d'Etat ? - Mais enfin, vous parlez de violence alors que cette télé est toute pourrie, c'est ça l'important... Est-ce que vous condamnez cette violence?? Est-ce que VOUS CONDAMNEZ CETTE VIOLENCE D'ETAT?" Question subsidiaire : est-ce que vous faites confiance à Samaras pour mettre en place une télévision publique démocratique et pluraliste avec des statuts garantissant l'indépendance des personnels notamment les journalistes ? Et comment devrait-elle fonctionner ? Faut-il envisager de nommer un représentant de la troïka à sa tête pendant une période de transition, comme à la tête des administrations centrales grecques ? ».
De celui qui s’estime régulièrement insulté par ses lecteurs, nous avons alors reçu successivement ces deux emails de « modération » (sic) :
Message original Objet: modération De: "Jean Quatremer" Date: Ven 14 juin 2013 16:44 À: XXX@europa-museum.org
Vous écrivez sous le logo du Musée de l'Europe. Je ne sais pas qui vous êtes, mais je vais le trouver. Car vous êtes non seulement un con chimiquement pur, mais un être répugnant. Jean Quatremer Libération
Message original Objet: modération De: "Jean Quatremer" Date: Lun 17 juin 2013 23:46 À: XXX@europa-museum.org
Mon dingo,
Avec une adresse IP du Midi-Pyrénées, tu es crédible.
Au fait, as-tu un minimum de courage ? Si oui, donne-moi ton nom et adresse qu'on s'amuse un peu tous les deux.
Jean Quatremer Libération
Au moins les masques tombent-ils. Avec un vocabulaire digne d’un militant d’extrême-droite, le journaliste de Libération démontre qu’avec les moyens d’un journal détenu par Rotschild, il conçoit son rôle comme celui de couverture médiatique à l’invasion barbare de l’Europe et est prêt à finir le boulot, même contre une petite résistance comme la nôtre, « jusque dans les chiottes » si les mots ont un sens. Quatremer se range derrière l’UE et son drapeau conquérant : mais alors, ne serait-ce pas plutôt lui le nationaliste à l’ancienne, ivre de la supériorité de sa race, quand il écrit à un autre contradicteur : « Ce réflexe pavlovien de certains Français est juste hallucinant: un fonctionnaire français n'est pas un fonctionnaire grec, c'est aussi simple que cela. Ce serait comme de comparer un flic français à un flic zimbabwéen... Il faut s'intéresser à la réalité et pas seulement aux mots. »

Donc dans l’ordre de la Barbarie, il y a tout en bas l’Africain et juste au-dessus le Grec...

Qui a parlé d’eurofascisme ?

Dans Troisième Nuit de Walpurgis, Karl Kraus écrivait : « C’est ça le grand départ vers un nouveau type de civilisation, dont les littérateurs fournissent le concept, à savoir que le meurtrier (s’il ment par-dessus le marché) n’a pas tué et que la lâcheté du meurtre lui donne une aura de héros. Tel est le camouflage du principe qui s’effectue avec ce petit mot « prétendu » que nous voyons surgir dans tous les commentaires sur ce qui s’est passé. Il y a des horreurs qui sont commises et dont l’odeur monte jusqu’au ciel, le monde le sait bien sûr et supporte un tel savoir. Mais il jouit aussi manifestement du spectacle d’une endurance morale qui lui offre aujourd’hui encore de « prétendues horreurs » sans se voir signifier : Stop ! Dehors! Quittez cette planète ! »

Le Concierge du Musée de l’Europe & de l’Afrique

Éditions Agone, canal historique

En document-joint, la lettre que nous avons envoyée à la rédaction du journal Libération, à ce jour restée sans réponse.

L'article sur le site du Musée de l'Europe et de l'Afrique 



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Grèce. Un gouvernement qui ferme la télé publique, véritable condensé de la politique de l'Union Européenne capitaliste... 



NPA 34, NPA

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