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 Sanctionné en 2003 pour fait de grève, ce CPE (Conseiller Principal d'Education) du Lycée Dhuoda à Nîmes a été expédié à 300 km de chez lui ! L'injustice continue...

Monsieur  Le  Président.


             Je  me  permets  de  vous  écrire par  rapport  à  vos  propos relatifs  au  projet de  Loi  d’Amnistie  Sociale.  Vous  êtes  intervenu  avec  force  pour  que  les  députés  ne  votent  pas  le  texte proposé,   afin   de   ne  pas  « cautionner des  casseurs  et  des  escrocs ».  


             Cette  affirmation  est  inexacte.  La  quasi-totalité  des  syndicalistes  sanctionnés  sont  des  gens  intègres,  honnête  et  jamais  condamnés.  Ils  subissent  uniquement   des  mesures  de  répression  prises  arbitrairement  par  leur  employeur  dans le secteur  privé,  ou  par  leur  chef  de  service  dans la Fonction Publique.

            Le  projet de  loi  d’Amnistie  Sociale  avait  comme  seul  but  la  réhabilitation  des  milliers  de  personnes,  injustement  sanctionnés.  Il  s’agissait  de les  rétablir  dans  leurs droits  et  leur dignité.  Cette  loi d’Amnistie  Sociale  se  situait   sur le  terrain  de la  justice  et  d’éthique,  pas  sur  celui  de  la  charité.


           Cependant,  je  suis  très  surpris que  vous  puissiez  tenir  des  propos  catégoriques  aussi  erronés  à  l’égard  des  syndicalistes  sanctionnés,  un  an  après  votre  élection.  En  effet,  nous  avons  été  des  milliers à  vous  contacter  dès  mai 2012,  pour  vous  demander de  constituer  une  Commission  d’Enquête  sur  un  fait  social  grave :   la  répression  anti-syndicale.  Un  mois  après  la  même  démarche  avait   été  entreprise  auprès  de  Monsieur  Ayrault. 

          Cette  Commission,  vous  aurait  permis d’avoir  une  juste  approche  de  la  question,  après  l’audition  des  personnes  concernées, et  étude  de  leur  dossier.  La  démarche  était  constructive,  elle  vous  aurait   éviter  de  jeter   publiquement  l’opprobre  sur  des  milliers  de  gens  sains,  au  seul  prétexte  qu’il  y  aurait  des  cas  litigieux.  Certes  s’il y a des cas,  ils  sont  à  traiter spécifiquement,  mais  il  ne  faut  pas  oublier  qu’ils  représentent  moins  d’un  pour  cent  des  syndicalistes  sanctionnés.


          Néanmoins,  je  tiens  tout  de même  à   vous  citer  un  exemple  de  ce  qu’est  la  répression  anti-syndicale :  Le  mien. 

         En  2003,  j’étais  en  grève  avec  les  Surveillants  de mon  lycée  à Nîmes.  Le  Proviseur a  voulu  faire  remplacer les  grévistes  par  des élèves  en  situation  précaire.  Elu  syndical,  je  me  suis  opposé à  cette  décision  illégale,  de la  façon  la  plus  réglementaire  qui  soit :  J’ai  demandé  un  ordre  écrit.  Pour  cette initiative entrant  pleinement  dans  les  attributions  de  mon  mandat  syndical,  j’ai  été  suspendu  4  mois  de mes  fonctions.   Puis  après  un  Conseil  de  Discipline  où  aucune  sanction n’a  été  votée  (les  représentants syndicaux ont  voté  contre)  Le  recteur a demandé  mon  affectation à  300 km  de  chez moi,  et  de mes  trois  enfants.


          Bien  évidemment,  il  m’est  reproché  « une  faute  professionnelle  grave »,  à  savoir :  « avoir mis  en danger la sécurité  des  élèves ».  J’étais  pourtant  gréviste  et  en  aucun  cas  responsable d’élève !   Le  dossier est  d’ailleurs  rempli  de  nombreuses  absurdités  semblables.  Qu’importe,  un  fonctionnaire  n’a  aucun  recours,  en  dehors  des  Tribunaux  Administratifs,  et  ces  derniers  ne  jugent   pas  sur  le  fond,  mais  sur  la  forme  (le respect de  la  procédure).

        Cette  sanction  dure  depuis  10  ans,  car  elle  est  prolongée chaque  année  dans  l’arbitraire  le  plus  absolu.

        Je  suis  intervenu  auprès  de  Monsieur  Vincent  Peillon.  Sa  réponse  est  de  la  même  nature  que  celles  de  ses  prédécesseurs,  ministres  de  Droite :  Il  m’impose  une  onzième  année  à  Lyon  pour  la  Rentrée 2013,    et  refuse  toute  Enquête  Administrative.


         Monsieur  Le  Président,   je  suis  syndicaliste  depuis plus  de  40  ans,  et  je  peux  vous  affirmer  que  mon  expérience  dans  le  domaine  me  permet  de  vous  dire  que    mon  cas n’a  rien  d’anecdotique.   Il  est  semblable  à  celui  des  milliers  d’autres  militants  sanctionnés  arbitrairement  pour  leur  engagement  syndical.

         Monsieur  Le  Président,  nous ne  sommes  pas  des  délinquants ou  des  voyous,  nous sommes  des   gens  intègres  et  désintéressés,   qui  s’engagent  pour  le  bien  collectif.   Nous   consacrons  beaucoup  d’énergies, et  de  temps,    pour   n’en  retirer  aucun  avantage personnel.  Aussi,   nous vous  demandons  de  revoir  votre  position  sur la  Loi d’Amnistie  Sociale.

       Monsieur  Le  Président,  je  vous  demande  en  ce  qui  me  concerne,   d’exiger  de  Monsieur  Vincent Peillon  la  réouverture  de mon  dossier  par  une  Enquête Administrative,  de  façon à ce qu’à  la  Rentrée  de  septembre,  je  puisse  rentrer  chez moi dans le Gard.


        Je  vous  prie  d'agréer   Monsieur  Le  Président,   l'expression  de  mes  salutations  respectueuses.
Pour comprendre cette "affaire : tout commence par la volonté du chef d'établissement du lycée Dhuoda de Nîmes de faire de celui-ci "un laboratoire du Medef dans la Fonction Publique" (Sud Education)...Lire la suite ici


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