À la Une...

Réforme des rythmes scolaires. L'envers de la médaille et des flonflons au miroir des réalités de terrain...


 9 juillet : Rythmes scolaires : 4 000 communes concernées en 2013

8 juillet : Rythmes scolaires : 103 euros d'aide (Le Monde)

 Les carences sur le périscolaire révélatrices d'une réforme inscrite dans une logique d'austérité où l'intérêt de l'enfant est...périphérique, qui soumet les écoles aux inégalités territoriales mais qui aussi redéfinit en filigrane le cadre statutaire national des enseignants (1)


 L'Hérault du jour du 3 juillet 2013








 (1) Refondation de l'école 

Renforcer le patronat et son fonctionnement 

Les chambres de commerce en rêvaient, Peillon le met en place. La loi d’orientation régionalise l’orientation des jeunes et augmente les liens avec le patronat local. Ainsi, les entreprises trouveront des employéEs, forméEs aux frais de l’État dans le collège ou le lycée d’à côté. Et peu importe ce que veulent faire les jeunes, ou si le département est sinistré par le chômage…

S’inspirant des méthodes du privé, la loi d’orientation continue à casser le statut de fonctionnaire enseignant, renforçant le statut du directeur d’école, créant des conseils école-collège, dont la finalité n’est que de faire des économies de structure (une seule administration) et à aucun moment une réflexion pédagogique sur le passage CM2-6e.


Primaire : ras-le-bol dans les écoles 

Les écoles primaires ont subi, tout particulièrement ces dernières années, les réformes du gouvernement Sarkozy. Et ça continue!

La dégradation accélérée des conditions d’enseignement a amené le premier degré au bord de l’explosion : la semaine de 4 jours instaurée par Darcos, alourdie par l’aide personnalisée pour les enfants rencontrant des difficultés et justifiant le démantèlement des Rased ; le pilotage par les évaluations, le Livret personnel de compétences, le fichage renforcé des élèves avec Base élève et autres fichiers ; la disparition progressive de l’aide administrative à la direction d’écoles ; la régression massive de l’accueil des moins de 3ans en maternelle ; l’individualisation des parcours ; la disparition de la formation…

L’école s’est vidée en quelques années de ses objectifs et pratiques qui tendaient à l’épanouissement des élèves et à la réduction des inégalités, pour au contraire les aggraver en augmentant la difficulté scolaire et devenir une école du tri social, normative, valorisant les « talents » et le « mérite ».

Les enseignantEs ont subi une dégradation de leurs conditions de travail : journée allongée par l’aide personnalisée et ne permettant plus le temps de la concertation, charge de travail aggravée par les évaluations nationales et les nombreuses injonctions administratives sous pression croissante de la hiérarchie…


Une goutte d’eau dans un océan de besoins

L’annonce de Peillon de faire du primaire sa priorité a suscité des espoirs… vite déçus, comme en témoigne le coup de colère et la grève massive du 12 février dans les écoles.

La création de postes pour la rentrée prochaine (14 000 dans les écoles) ne fait que remplacer les départs à la retraite, absorber l’augmentation du nombre d’élèves et restera à terme très inférieure au nombre de postes supprimés ces cinq dernières années. Elle n’aura aucune incidence sur les effectifs des classes. La promesse du « plus de maîtres que de classes » se réduit à une peau de chagrin et se limite à des secteurs restreints.

Quant aux Rased, la loi d’orientation les ignore. Il n’y a toujours pas de remise en question des zones Eclair, zones d’expérimentation de la déréglementation, de l’individualisation et du mérite, de la concurrence entre élèves et entre enseignants.

Et le décret sur les rythmes scolaires vient de mettre le feu aux poudres. Imposé sans consultation des enseignantEs, il est avant tout le révélateur des ravages opérés sur l’école ces dernières années. Les enseignants veulent une réforme des rythmes, mais ils veulent surtout que soient rétablies les conditions de sa réussite, c'est-à-dire des postes, moins d’effectifs dans les classes, la restauration des Rased, du remplacement, un allègement des programmes, une baisse du temps de travail pour permettre la concertation, de la formation…


Attaques contre le statut, éclatement du cadre national

Un conseil école-collège serait créé avec possibilité que « certains enseignements ou projets pédagogiques soient communs à des élèves du collège et des écoles ». La porte ouverte vers une définition locale des services (contradictoire avec la monovalence des enseignantEs en collège) et un pas décisif vers les « écoles du socle ».

Notons également la substitution aux disciplines artistiques de « parcours » s’inscrivant « dans le cadre d’un partenariat avec les collectivités territoriales ». De même, la « découverte du monde professionnel » est proposée pour chaque élève dès la sixième, par les enseignants, avec l’appui des entreprises !

Parallèlement, le transfert programmé des cartes de formations professionnelles initiales et de l’orientation aux régions constitue une attaque contre le statut national des COPsy (conseillerEs d'orientation – psychologues) et des PLP (professeurs des lycées professionnels) et confirme la volonté du gouvernement d’avancer vers des formations en fonction des besoins patronaux.

Enfin, la loi d’orientation entend associer les collectivités locales à l’État et aux établissements par des contrats d’objectifs tripartites et renforcer leur présence dans les conseils d’administration. Une manière de soumettre les établissements aux besoins locaux.


 
A lire aussi
 Abrogation du décret de réforme des rythmes scolaires ! Pour de vraies créations de postes ! Pour des mesures rompant avec l'austérité héritée de Sarkozy !
  

Notre dossier

 NPA 34, NPA

Consultez les articles par rubrique


CORONAVIRUS

LUTTES SOCIALES
FÉMINISME
ANTIRACISME ANTIFASCISME
>


SOLIDARITÉ MIGRANTS
ÉCOLOGIE
JEUNESSE ENSEIGNEMENT


POLITIQUE LOCALE
DÉBATS
POLITIQUE NATIONALE


INTERNATIONAL
RÉPRESSION
NPA