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"J'en reviens à cette histoire de police qui ne pourrait pas faire son travail dans les quartiers"...


 Impunité, laxisme, et autres délires sécuritaires : des discours et des actes qui ne tiennent pas debout et qu'il est urgent de changer

Samedi nuit dernier, j'étais tranquillement installée à faire des essais de nail art aux cotés de mon chat ronronnant, quand soudain....*jingle psycho d'Hitchcock*
LA TELEVISION!


"Il faut que les méchants policiers puissent faire leur travail"

C'était un genre de best of de l'émission de Laurent Ruquier "On n'est pas couché". Des images datant de quelques mois, Guy Bedos pour la promo de son livre "J'ai fait un rève" comme invité.

Ce dernier à peine installé dans son fauteuil que déjà quelques blagues légères en apparence fusaient et posaient le consensus : nous avions ici à faire à un véritable homme de gôche, un pur et dur. Enfin point trop n'en faut quand même, très vite, celui ci précisa avec une certaine vigueur ne pas adhérer "aux extrêmes à la Mélenchon".

Je comprends rapidement que le livre que Bedos vient promouvoir consiste à dépeindre un rêve de société (d'où le titre "j'ai fait un rêve"), un rêve dont il estime qu'on est bien loin, ce qu'il va chercher à illustrer à travers divers exemples de ce qui cloche chez nous. Bref, c'est pas le truc qui va révolutionner le monde, ça sent un peu le narcissisme et le déjà lu 8000 fois, mais bon, écrire un bouquin de ce genre quand on est connu, ça se fait beaucoup. Je ne sais pas tellement si c'est bien ou non, surement un peu les deux, mais de toute façon, ce n'est pas le problème ici.

Très vite, la tablée s'est concentrée sur un passage bien précis du livre où il était question des difficultés d'étudier en "quartiers difficiles", et surtout des violences policières.

On pouvait entre autre y lire l'habituelle référence à Victor Hugo ("Ouvrez une école, fermez une prison"), la dénonciation de la peur des flics même quand on a rien à se reprocher, et le pointage des harcèlements policiers sur certaines parties de la population. Un truc un peu bateau dans la forme, certes, car déjà récité avec les exacts mêmes mots et références par divers autres politiciens de gôôôôôche, mais finalement ça n'enlevait rien à la véracité et au coté problématique des faits dénoncés.

Et alors forcément, ça a été directement le festival :
"Angélisme", "utopiste", "Vous essayez de nous faire pleurer", "ça ne vaut pas mieux que ces discours d'antiracistes d'opérette", "c'est du populisme", "vous êtes manichéen"...

Voila. Ca ne loupe jamais. Dès qu'il est question de justice sociale, de violences policières et de système de domination, c'est toujours le même refrain. 

Bedos s'est mit à répondre aux critiques avec plus ou moins de pertinence. Et puis il y a eu ce moment précis. Celui qui m'a fait bondir et qui fait qu'aujourd'hui, je me retrouve carrément à rédiger un article sur mon blog pour extérioriser ma colère.

En gros ça donnait Bedos qui explicitait pourquoi, de son point de vue, c'était difficile d'étudier dans les "quartiers difficiles". Genre "Quand on rentre de l'école et qu'il y a un boucan pas possible, c'est difficile d'apprendre ses leçons! Et puis quand on a juste à faire le guetteur pour toucher une centaine d'euros par jours, où voulez vous trouver la motivation!"

A cela, Natacha Polony répondit alors : (à lire avec un ton sarcastique de donneur de leçon) "Ha bah oui mais pour régler ça, hé bien il faut que les méchants policiers puissent faire leur travail et qu'on arrête de traiter ces jeunes en victimes!" 

Spectre du laxisme et mythe de la dureté de peine dissuasive...

Finalement, la dialogue entre ces deux protagonistes avait quelque chose de surréaliste. L''un comme l'autre n'avait aucune idée de ce dont il parlait. Chez Bedos, on affirme qu'on peut se faire 100 boules par jours en guettant pour des organisations de dealers, le truc complètement granguignolesque pour peu qu'on connaisse un minimum le terrain et quelques basiques réalités du commerce de drogues en France.


Chez Polony, encore plus savoureux, on apprend que les gentils policiers, bah on les laisse pas faire leur gentil travail, (Alors je ne sais pas trop qui est "on", je suppose que c'est d'une part l'Etat gauchiste qui considère ses délinquants-criminels comme des victimes, et d'une autre une bande de jeunes de quartiers sanguinaires) alors que c'est LA solution aux problèmes de délinquance.

Et chez l'un comme l'autre, cette indécence coutumière à discuter entre privilégiés de ce que sont les vrais problèmes et les vraies solutions des opprimés.

Mais bref, je m'égare.

Il parait donc que la police ne peut pas faire son travail. (= mettre des gens en prison et coller des prunes) Zones de non droit, impunité, toussa, on connaît la chanson depuis le temps. Car évidemment, cette phrase de Mme Polony n'est qu'un exemple que j'utilise comme point de départ. Le mythe de la justice laxiste, de la police qui ne peut pas travailler et de ces jeunes sauvages qui ont des années de prison à faire mais qui n'y vont jamais, c'est un grand classique qui date de plusieurs années. 
Sauf que.

Si je ne m'abuse, nous venons de battre un triste record en France, à savoir celui du nombre de personnes incarcérées dans le pays 

Ce qui démontre avec brio dans quel pays laxiste nous vivons n'est ce pas?

Un autre argument qui revient très souvent, c'est qu'on ne punit pas assez sévèrement, ce qui entraîne des passages à l'acte et des récidives. 

Sauf qu' on ne note pas de baisse particulière des crimes et des délits durant le mandat de Nicolas Sarkozy, et ce malgré les nombreuses lois sécuritaires qu'il a promu. En fait, seuls les chiffres concernant les atteintes aux biens ont connu une légère baisse (à peu près -6%) qui s'est particulièrement traduite entre 2010 et 2011. Cela dit, de nombreux facteurs peuvent expliquer cette baisse, parmi lesquels un meilleur équipement des particuliers contre les cambriolages, et surtout un meilleur équipement antivol sur les voitures.



Concernant les récidives, la démonstration s'avère encore plus consternante, puisque depuis la mise en place du dispositif des peines planchers, la récidive a globalement... augmenté. => Voir cette excellente infographie de Rue89 + l'excellent article qui la suit pour sources.

Je ne peux pas m'empêcher non plus de rappeler que la France fait partie des pays d'Europe dont la législation au sujet des stupéfiants est la plus dure. (concernant le lien : il est question de cannabis mais la France ne différencie pas, en tout cas en matière de droit, cannabis et autres stups.) Et c'est aussi le pays d' Europe qui détient le record de consommateurs de drogues...

Impunité : le grand fantasme des peines non effectuées...

Quant à cette histoire d'impunité et de peines de prison que les gens ne feraient pas, alors là je dois bien dire que c'est un truc que je ne comprends pas. Autour de moi, j'en ai vu des gens se prendre du placard, et par là je veux dire que j'en ai vu BEAUCOUP. Ils y sont TOUS allés, que ce soit pour le vol d'un paquet de Michoko, des faits de violences, des infractions au code de la route ou à la législation stups, etc etc.


On a beaucoup secoué ce chiffre de 82 000, soit celui des peines de prison ferme non exécutées dans le pays. Tout de suite ça a été le grand déballage, et que de toute façon c'est trop la fête dans ce pays laxiste etc... Sauf qu'en substance, ce chiffre ne veut pas dire grand chose. Déjà, on ne sait même pas à quel laps de temps il correspond. Ensuite, il ne faut pas omettre qu'on peut être jugé en étant absent de son procès. En cela, il y a donc un certain pourcentage de condamnés qu'on ne retrouve pas au moment où ils doivent effectuer leurs peines. (+ de précisions dans cet article)

"Amusant" par ailleurs que l'opinion soit directement partie sur l'idée que parmi ces 82 000 (sur quoi? 5 ans? 10 ans?) ne se trouvaient pour ainsi dire que des jeunes de quartiers sanguinaires et tout-puissants (rapport qu'ils ne sont jamais punis, donc.). Il a été très peu soulevé qu'il pouvait AUSSI (et en fait, SURTOUT) être question de ce que l'on appelle des "délinquants en col blanc", ou encore des mis en cause par rapport aux droits du travail ou à la législation commerciale, enfin ce genre de choses quoi. Pourtant c'est ce qui serait le plus logique dans la mesure où ces faits là ne connaissent que rarement la comparution immédiate et/ou la préventive.

La police, ce gentil groupe armé et légitime qui n'arrive pas à s'imposer pour pouvoir faire son travail...

Enfin j'en reviens à cette histoire de police qui ne pourrait pas faire son travail dans les quartiers. Là dessus je ne sais pas vraiment où et comment trouver des sources, alors j'ai simplement envie de partager mon expérience.

Déjà en parlant de cette année où j'avais travaillé dans un centre de loisirs et d'accueil après l'école au coeur d'un des quartiers considérés comme les plus sensibles de ma ville.(env 200 000 habitants/zone de sécurité prioritaire) On s'y occupait d'enfants de 4 à 14 ans.

Ces gamins, ils avaient presque tous des anecdotes à raconter au sujet de la police. Comme ce jour où ils ont débarqué mode robocop dans les jeux pour enfants afin d'attraper quelqu'un. Ou cette histoire de porte défoncée par des flics et leurs gros chiens à 6 heures du matin, mais en fait c'était pas la bonne porte. ("Et ils ne l'ont même pas réparée en plus!") Et puis il y avait aussi des histoires plus personnelles, des histoires d'êtres arrachés, et l'incompréhension. Comment ils sont venus chercher le frère, le père, comme ils parlaient mal, même à eux, et la mère qui pleurait.

Pour ces jeunes, la police, c'est celle par qui le mal et la détresse arrive.C'est troublant d'entendre ces mots là dans la bouche d'un jeune enfant, vraiment. 

Egalement, je peux me faire le relais des voix de mon copain et de ses potes. Eux aussi ont grandit dans les quartiers considérés comme les plus sensibles de ma ville. Et eux aussi parlent d'une police violente, méprisante, irrespectueuse, qui se montre avant tout suspicieuse lorsque vous lui demandez secours (d'ailleurs c'est quelque chose qui ne se fait pas vraiment), qui se contrefout de faire peur aux tous petits et dont la menace et les violences sont les principales méthodes de travail. Bon, rien de bien nouveau sous le soleil en fait.

Juste qu'en tous cas, cette police, elle est présente et bien présente. (Après, c'est peut être différent dans Paris et sa banlieue, je veux bien l'accorder, sur ce coup là je n'ai pas les connaissances nécessaires pour en juger.)

A se taper la tête contre les murs...

Comment peut- on encore user de l'argument du laxisme alors que nos prisons sont bourrées à craquer? (+ de 10 000 personnes détenues en + de ce que les capacités des prisons permettent) Je ne comprends pas. Vraiment, je ne comprends pas.

Je comprends encore moins que l'on bloque encore sur l'idée du durcissement des lois et des peines comme solution crédible et viable pour lutter contre la délinquance. C'est à se taper la tête contre les murs en fait.
Les contres exemples s'entassent, les faits parlent d'eux même, mais non.

Et puis sérieusement, quel sens ça a de parler de "durcissement de peine" au regard des conditions de détentions actuelles? Humiliations, privations, violences, menaces, bafouement des droits fondamentaux, vie privé zéro, enfermement, j'en passe et pas des moindres. Mais en fait non, faudrait que ce soit encore plus dur, là ça ne l'est pas assez pour être dissuasif. OK.

En fait, je suis en colère. Pour changer donc.

Je suis super en colère d'entendre ces discours être relayés et considérés comme le versant "raisonnable" de la question.

Ce qui était d'ailleurs exactement l'attitude de Mme Polony cette nuit où je suis tombée sur sa grandiose intervention : elle se faisait "voix de la raison" face à cet urluberlu qui laissait entendre que le tout sécuritaire actuel n'était peut être pas la panacée.

C'est donc raisonnable de s'entêter dans un système qui non seulement ne fait pas ses preuves, mais qui en plus s'avère contre productif à bien des égards. Ok, je note.

Je suis en colère car chaque fois qu'un(e) politique, un(e) chroniqueu(r)se, un(e) journaliste ou autre du genre tient des discours et des postures de cet acabit, c'est comme un crachat en pleine gueule pour toutes celles et tous ceux qui font partie des groupes sociaux harcelés par les forces de l'ordre, et pour tou(te)s ce(lles)ux qui vivent/on vécu ou subissent/ont subit les abus de la police, de la "justice" ou de la prison.

En l'occurrence, je fais doublement partie de groupes sociaux harcelés par les forces de l'ordre et je ne suis pas étrangère aux abus de la police, de la "justice" ou de la prison.

Et voila, juste, j'en ai ma claque.

Etudier le fond des problèmes, cesser d'inverser les effets et causes, et changer radicalement l'attitude et la mission de la police...

En réalité, il n'existe pas de recettes magiques pour faire baisser la délinquance. 
En revanche, il apparaît clairement que la peur du gendarme et la menace ont leurs limites. 
Ainsi serait il peut être vraiment temps de se demander si il n'y a pas une origine systémique aux problématiques que nous rencontrons. Les inégalités trop fortes, les systèmes d'oppressions, la culture d'un individualisme absolu sont par exemple autant de catalyseurs de faits de violences vers des biens ou des personnes.

Egalement, il serait peut être vraiment temps de s'intéresser aux auteurs de faits de délinquance dans un autre but que celui de trouver des moyens de les punir. Faire des recherches pour comprendre ce qui sous tend les passages à l'acte, les "motivations", et chercher des moyens pour agir aussi sur ces choses là.

Et enfin vraiment, mais alors vraiment, il est urgentissime de changer de posture vis à vis de la police. Le jamais-coupables-toujours-légitimes, ce n'est plus possible, et c'est d'une indécence incroyable pour tous ceux qui subissent leurs violences, leurs tortures, leurs menaces et leurs insultes de façon plus ou moins régulière.

Les flics apparaissent -à tort ou à raison- comme les représentants direct de l' Etat pour beaucoup de gens. Les voir respecter les droits de l'homme selon la gueule du client, se taper le cul par terre en faisant des blagues racistes/sexistes/LGBT/grosso/puto/toxico-phobes (etc), se comporter exactement de la même façon que la plus primaire des bandes de pillards, faire usage d'insultes, de violences diverses et de menaces, enfin bref, ce genre de choses, c'est semer de la colère et la haine à n'en plus finir.

Et surtout, cela revient à bien faire passer le message : il y a un clivage, avec d' un coté ceux qu'on estime comme des citoyens respectables, et puis de l'autre, des citoyens de seconde zone. Et alors, peut- on vraiment s'étonner que ceux qui ont bien reçu le message concernant leur place de citoyen de seconde zone ne s'estiment plus concernés par les lois de ce pays? 

Et si le comportement de la police est une des clés, les missions qu'on lui donne aussi. En l'occurrence, j'ai en souvenir ce moment où alors que j'étais en garde à vue pour infraction stups, un des agents m'a demandé si j'avais "des infos vraiment utiles, qui pourraient déboucher sur une incarcération tu vois". Je m'en étouffe encore avec mes Chocapics régulièrement de celle là. Tranquille le mec, dans un pays où les prisons sont à parfois 200 % de leurs capacités, il me dit que pour lui, une info vraiment utile, c'est une info qui débouche sur une incarcération. Et de ce que j'ai vécu et vu avec la police ça et là, je pense que c'est une vision généralisée à tous les services. Et cette vision, elle ne vient pas de nulle part. Ce sont avant tous les dirigeants des forces de l'ordre qui en sont à l'origine. A eux incombent donc la responsabilité de donner un autre sens et une autre direction à cette institution. 


"Petite dinde intolérante à la contrariété" : Dialoguer avec les forces de l'ordre, toujours un grand moment d'instruction ...

J'ai envie de terminer en revenant sur la dernière conversation que j'ai eu avec un policier. Fait original, c'était sur Twitter. (Il n'y avait donc pas de mystère, je savais que je parlais à un flic, et lui savait qu'il parlait à une pute camée)

Nous avons eu un bref échange au sujet des affaires de stups qui étaient traitées de la même façon que les affaires de terrorisme au niveau de la réglementation des arrestations et de la durée de garde à vue. Je n'ai pas été insultante, j'ai vouvoyé le monsieur, mais je lui ai fait savoir que je trouvais ça quand même un peu fort de café. s'en est suivi le dialogue suivant :

lui : - T'as raison, il n'y a que des innocents en prison et la drogue c'est génial, j'ai compris ton message.
moi : - En fait mon message est un peu plus subtil, mais je ne suis pas sûre que vous soyez capable de le comprendre... Et sinon, le tutoiement direct alors qu'on ne se connaît pas, c'est quoi, déformation professionnelle?
lui : - Ho pardon, je ne pensez pas que vous seriez choquée pour si peu, vous qui êtes habituellement si fine!
moi : - Vous n'avez pas à vous permettre de familiarités même quand vous estimez être face à une personne qui n'est "pas fine"...
lui : - Ne t'inquiètes pas, je ne t'adresserais plus jamais la parole, c'est trop désagréable de discuter avec une personne aussi intolérante à la contrariété.
moi : - Ha oui, ces gens qui sont intolérants à la contrariété et qui refusent de se laisser tutoyer/menacer/humilier/tabasser sans moufter, c'est vraiment chiant! Vous ne pouvez plus faire votre boulot quoi!

A partir de là, j'ai "report as spam" l'individu, sentant que j'allais franchement perdre mon sang froid (c'était déjà en marche). Mais certains twittos qui ont assisté à la discussion ont pu voir qu'il m'avait entre autre traité de "sotte" et de "petite dinde" par la suite.

Une vingtaine de minutes plus tard, je me suis soudainement dis que je devrais peut être faire une capture de cette conversation. Mais évidemment, lorsque j'ai débloqué mon report et que je me suis rendue sur son compte, il avait effacé tous ses tweets...
Pour aller plus loin ,Je vous conseille la lecture (rapide elle au moins, haha!) de cet excellent article : Pourquoi la BAC utilise des manières "rudes et humiliantes"?


Trappes : « Le gouvernement a choisi de répondre à la révolte sociale par la répression plutôt que de s’attaquer aux causes de la misère »
NPA 34, NPA

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