À la Une...

Violences contre les femmes. La réalité qui fait exploser les grands discours contre la prostitution...


 "Adopter cette disposition, Mesdames et messieurs, c’est non seulement changer de regard, comprendre qui sont les victimes, qui sont les responsables mais aussi, et j’y tiens, accélérer la transformation de notre société vers plus d’égalité entre les sexes." (Najat Vallaud-Belkacem)


Le débat sur la pénalisation des clients des prostituées s'est clos. La loi a été votée. Les nobles discours ont été de mise. Les beaux principes humanistes sur les droits des femmes ont été agités. 

Mais voilà, la gauche (comme la droite) joue avec les mots, se joue de nous et nous fait avaler les couleuvres les plus grosses parce que nous voulons bien croire que, malgré tout, malgré tout ce qui montre que liberté, égalité, etc. sont des valeurs dévaluées par les politiques menées, nous avons la volonté que les choses les plus inadmissibles changent le plus vite possible ! Et quoi de plus "sensible", avec celle des enfants, que la "cause des femmes" dont la prostitution incarne souvent la négation hyperbolique.

Mais voilà, la réalité, au détour par exemple de l'article ci-dessous paru dans Midi Libre, dément simplement, scandaleusement, les bons sentiments dont on enrobe les choses. Les mots et les choses avait dit Michel Foucault. Les mots contre les choses et surtout les choses contre les mots. Sauf que ces "choses"-là, ce sont des femmes...

Revenons sur les belles envolées de la ministre Najat Vallaud-Bekacem à l'Assemblée Nationale appelant les député-e-s à voter la loi pénalisant les clients des prostituées et relevons ceci (lien pour l'ensemble du discours) :

"A ces femmes que l’on relègue loin de nos centres villes, loin de notre vue, nous devons la protection, nous devons des alternatives crédibles. A ces femmes nous devons la cohérence entre nos discours et nos actes. "

La bonne conscience de chacun satisfaite par ces paroles, des femmes continuent pourtant leur calvaire, comme si de rien n'était : on se scandalisait de l'achat de services sexuels auxquels on soumettait des femmes. Celles dont parle Midi Libre ont échappé à cette malédiction, c'est la gratuité de la mise à disposition de leurs corps et de ce qui dans leur tête va avec, qui a été de mise. Pas de clients dans l'affaire, non, seulement des maris (on met les guillemets ?)... Des hommes qui n'avaient rien à payer à ces femmes puisqu'elles étaient leurs esclaves violentables à loisir. Leur chose...

Or ces, femmes douloureusement libres aujourd'hui, les voilà qui se confrontent à l'Etat dont Najat Vallaud-Bekacem criait haut et fort qu'il devait protection aux femmes opprimées et qui se devait d'assurer la cohérence des discours et des actes... Eh bien, les maris en question n'ont aucune inquiétude. Les mots ne sont que des mots... L'expulsion est le destin qu'assigne l'Etat à la volonté de libération de celles qui étaient "leurs femmes" !

On l'aura compris, Najat Vallaud-Bekacem, dans le plus grand et paradoxal déni de ce qu'elle raconte (dérisoire conte de fées!) au nom des femmes, n'est ... qu'une femme dans la balance gouvernementale qui penche irrémédiablement vers l'homme qui compte et auquel elle sert (l'inconsciente ?) de cache-sexe politique : Valls (derrière lequel, implacable logique politique, c'est, de fait, tout-e ministre qui s'aligne). Triste condition d'une femme qui participe d'un gouvernement qui traque toujours des femmes...  

Comme Christiane Taubira, Najat Vallaud-Bekacem dévalorise ce qu'elle défend au nom des opprimé-e-s en cautionnant ceux (celles) qui imposent et reconduisent le principe de réalité de l'oppression... Au croisement de la sans-papière et de l'esclave sexuelle se révèle la vérité de Najat Vallaud-Bekacem, Valls et tous les autres constitués en bande organisée gouvernementale de la mystification et de la perpétuation du capitalisme et du patriarcat qu'il charrie. Autant dire que les prostituées les plus réceptives aux paroles à elles joliement adressées pourraient bien déchanter rapidement... Elles aussi.

Antoine

 Midi Libre

 



A lire aussi



 




NPA 34, NPA

Consultez les articles par rubrique


CORONAVIRUS

LUTTES SOCIALES
FÉMINISME
ANTIRACISME ANTIFASCISME
>


SOLIDARITÉ MIGRANTS
ÉCOLOGIE
JEUNESSE ENSEIGNEMENT


POLITIQUE LOCALE
DÉBATS
POLITIQUE NATIONALE


INTERNATIONAL
RÉPRESSION
NPA