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Fioraso à Montpellier. Un tourisme ministériel perturbé par les précaires de la Recherche...


 A précaires pas contents, ministre contente ... d'elle-même !
 
La ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Geneviève Fioraso, était ce lundi  en déplacement à Montpellier, pour, nous dit Midi Libre, "marquer l’intérêt du gouvernement sur les nanotechnologies et les biotechnologies". En arrivant devant la Maison de la Télédétection elle s'est retrouvée interpellée par des précaires de la recherche appuyés par des militants de Sud Recherche, venus de l'IRD, de l'IRSTEA ou encore du CNRS. Pancartes, tambours improvisés, mégaphone et t-shirts rouges étaient de la partie pour donner la solennité voulue à la circonstance !

Bloquée dans sa voiture par des manifestants pas spécialement désireux de répondre aux souhaits de la sécurité d'aller se faire voir ailleurs, la ministre a fini par condescendre à descendre et aller au contact des trublions. Lesquels ne se sont pas fait prier de lui exprimer leur ras le bol mais aussi leur désespoir devant la situation qui était faite à certains de leurs collègues. A quoi elle répondit en se glorifiant d'avoir préservé le budget de la recherche publique, d'avoir lâché du fric pour, tiens donc,
résorber la précarité, même que si celle-ci était toujours là, c'était "la faute à pas elle" mais à ce machin appelé "direction des organismes"... Bref, de la langue de ce bois dont on fait les flû..., les ministres socialistes, et qui leur permet de poursuivre en toute bonne conscience ce pour quoi ils sont programmés : en l'occurrence la visite d'une Maison de la Télédétection pas spécialement habilitée à télédétecter des sorties de précarité pour chercheurs à la recherche de pouvoir continuer leur job avec un minimum de confiance dans l'avenir... Mais que voulez-vous que des dirigeants socialistes s'encombrent de tels accidents de leur histoire toute faite d'aplatissements libéraux devant le système...


Ce n'est pas la discussion qui se poursuivit, pendant le tour de manège télédétecteur de Madame, avec Riadh Cammoun, le Directeur de Cabinet Adjoint en charge de la Recherche, de l'Innovation et de l'Espace (si, si, ça ne s'invente pas !), qui put mettre du baume au coeur de nos courageux contestataires : l'écoute bovine des revendications de ces personnels qu'ils assortissaient d'une virulente critique de la politique nationale menée dans la recherche publique ne pouvait déboucher sur rien. Sur rien d'autre qu'un avertissement lancé à une ministre sortant visiblement satisfaite de ce qu'elle avait vu : "ne nous oubliez pas parce que nous, votre politique pourrie, on l'oubliera pas !"

Renvoyés au bilan de l'action menée, les chercheurs mobilisés ne se leurraient pas sur son efficacité : ils savent d'expérience que le socialisme ministériel a la carapace gestionnaire endurcie (on se souvient de ce que la récente lutte à la fac Paul Valéry a révélé de la chose et de la personne) mais que, de toute façon, ne rien dire, ne rien faire, est le pire cadeau à "leur" faire et, au final, revient à les encourager à faire "évoluer la recherche publique vers le "tout projet", vers l'emploi précaire, vers les sciences appliquées plutôt que fondamentales, bref, vers une recherche court-termiste absurde, inhumaine, et dont le concept ne peut germer que dans le cerveau malade d'un technocrate n'ayant jamais vu de laboratoire" pour reprendre leurs termes...
Article rédigé librement à partir des notes transmises par le Collectif des Précaires de la Recherche de Montpellier. Photos tirées de leur page Facebook.


Une illustration des préoccupations essentielles de la ministre

 Pour en savoir plus sur la situation des personnels de la recherche



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