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Nucléaire. Finis les discours lénifiants des nucléocrates sur l'hyperfiabilité des installations nucléaires...

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... désormais c'est acquis, l'accident est possible (probable ?), merci Fukushima, il faut se préparer à y faire face, dit l'Etat... Mais, continuité dans le changement, ce qui est acquis surtout c'est que l'Etat cherche toujours à neutraliser la seule question qui vaille : toute préparation-anticipation de l'accident risquant de s'avérer illusoire, comme il a été montré jusqu'à aujourd'hui, ne faut-il pas "tout bonnement"...sortir du nucléaire ? 


 

 

 Mediapart (7 février 2014) Article accessible aux abonnés

Extrait

L’Autorité de sûreté du nucléaire (ASN) envisage des mesures de restriction d’exploitation pour prévenir les risques de rupture de ces enveloppes métalliques. Leur tenue est essentielle au bon fonctionnement des centrales atomiques car les gaines de combustibles assurent la première barrière de sûreté du système. Mais ces dispositions sont contestées par le groupe qui les juge trop contraignantes. L’ASN doit rendre un avis sur ce sujet dans les jours à venir.
[…]
 
Concrètement, sont concernées 13 tranches de 1 300 mégawatts (MW), parmi les plus puissantes, et 12 de 900 MW, parmi les plus anciennes. […] 

En temps normal, les réacteurs nucléaires sont contrôlés par des barres de commande. Elles en déterminent la puissance en se levant ou s’abaissant dans la machine. Si l’une d’entre elles s’éjecte brutalement sous l’effet d’une trop grande pression du système, c’est le début d’un accident potentiellement très grave – il ne s’en est jamais produit de tel jusqu’ici en France. La température intérieure du réacteur augmente alors beaucoup et très vite. Les crayons de combustibles sont soumis à un traitement de choc et peuvent se déformer. Les gaines corrodées risqueraient de rompre dès 0,08 millimètre (80 microns) de corrosion, alerte l’ASN, pour qui au-delà, « la démonstration de sûreté de la tenue du crayon en éjection de grappe n’est plus établie ». […] 

Alors qu’EDF fait pression sur l’exécutif pour obtenir l’allongement de la durée de vie des centrales nucléaires au-delà de 40 ans, ces révélations sur l’usure des gaines de combustibles glissent de nouveaux cailloux dans les souliers de l’électricien. Au fil des ans, le matériel s’use, et laisse fuiter des radioéléments à l’intérieur et à l’extérieur du bâtiment du réacteur. Pourtant, en théorie, les gaines de combustibles doivent être aussi infranchissables que la muraille de Chine. Elles assurent la première barrière de sûreté, destinée à empêcher la diffusion d’éléments radioactifs en dehors du réacteur. Dans les faits, des cas de rupture de gaine ont déjà été observés, notamment à la centrale de Cattenom (Lorraine). Au fil du temps, un taux de rupture de gaine entre 1 et 2 % a été admis. […] 

Loin d’être anecdotique, le problème d’usure des gaines se loge au cœur du dilemme actuel d’EDF, tiraillé entre les exigences de sûreté et ses impératifs économiques. Compte tenu de l'important nombre de tranches concernées (25), la gestion de ce problème aura forcément un impact sur le fonctionnement du parc, et donc sur la quantité d'électricité nucléaire produite. 

 
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