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Lendemain d'élection en quelques remarques éparses...


 L'entre-deux tours et la tentation de l'entre-deux eaux politiciennes...


A l'attention de ceux qui dans la gauche radicale seraient tentés de se rapprocher du PS (dans ses diverses variantes)... pour résister à la droite ou à l'extrême droite (ou pour faire évoluer ledit PS vers la gauche !!!). Lu sur Libération

Le PS, cet épouvantail. Lorsque l'on regarde un peu plus attentivement les évolutions d'une élection à l'autre, un point apparaît clairement : si la gauche a fortement reculé entre les premiers tours des élections municipales de 2008 et 2014, c’est entièrement du fait de la gauche de gouvernement, qui perd quasiment dix points, passant de 44,63% à 36,41%. 

Une forte baisse qui profite à deux autres familles: l’extrême-droite qui gagne plus de sept points, et la droite qui en gagne quatre. Les «autres gauches», de l’extrême-gauche au PC, et le centre-droit sont très stables.

La marque PS plombe les candidats de gauche. Si la gauche gouvernementale a massivement reculé entre les élections de 2008 et 2014, c’est surtout la «marque» PS qui est en cause. Les listes «divers gauche» et celles présentées par les écologistes seuls on en effet vu leur score progresser entre les deux premiers tours des municipales. A l’inverse, les listes d’union de la gauche - qui comportent forcément les socialistes - et celles présentées par le PS seul ont chuté de plus de dix points, passant de 36,25% à 25,69%. En 2008, ces listes pesaient pour 81% du score de la gauche gouvernementale; en 2014, ce taux est tombé à 70%.

Pour interpréter le score du FN au niveau national (toujours sur Libération) :


Le succès de l'implantation locale. Les succès impressionnants de Hénin-Beaumont et de quelques villes-phares du Front National masquent un résultat plus relatif. Dans les villes où il a présenté des candidats, le FN n'a pas amélioré le score de Marine Le Pen au premier tour de la présidentielle. A l'échelle des 409 communes de notre échantillon où un frontiste était en lice, les candidats FN font 14,9% contre 15,7% pour Marine Le Pen en avril 2012. Nos calculs montrent en revanche le succès de l'implantation locale de certains leaders du partis, capables de faire mieux que la cheffe: sur les dix villes où le Front a fait son meilleur score dimanche, le vote FN frôle les 40%, soit plus de 10 points de mieux que les 29% de Marine Le Pen à la présidentielle.

Cette analyse, qui rapproche la municipale de cette année et la présidentielle de 2012, passe à côté de la mise en perspective de municipale à municipale entre 2008 et 2014. Erreur qu'évite Le Monde :

Si son score national n'est que de 5,94 %, la poussée du Front national est bel et bien réelle. 
Explication de texte :

597 Le score national dépend du nombre de listes présentées. Le Front national a présenté cette année 597 listes dans des communes de plus de 3 000 habitants, et a obtenu 5,94% des voix au niveau national. C'est largement plus qu'en 2008, où il n'alignait que 122 candidats. Mais toujours très nettement moins que les grands partis, qui présentent des listes dans la quasi totalité des communes de plus de 1000 habitants, et obtiennent donc une moyenne nationale plus élevée.

 

998 244 Le Front national a obtenu près d'un million de voix (998 244) en présentant des listes dans moins de 600 communes. En 2008, il ne réunissait que 144 017 voix dans 122 communes. Soit un ratio moyen de 1633 voix par commune où il présentait une liste en 2014, contre 1180 en 2008.

16,5 % En revanche, là où le FN s'est présenté, il a réalisé un score moyen de 16,50% des voix. En 2008, cette moyenne était de 9,22%.

37,9 %  Si on regarde les 20 villes où il est le plus élevé, le FN réalise des scores qui vont de 50,26% à 33,70% des exprimés, soit une moyenne de 37,91%. En 2008, le même calcul donnait une moyenne de 14,27%.

20 %  Dans les communes où il présentait des listes, la progression est très nette : A Nice, il passe de 6,99% des exprimés à 20% ; à Strasbourg, on passe de 4,85% des exprimés à 10,94% ; de 5,35% à 13,81% à Montpellier.

Par ailleurs (retour sur Libération)

Où vote-t-on encore à l’extrême-gauche? Dans le nord-ouest. Onze villes de plus de 10 000 habitants ont voté à plus de 10% en faveur des listes les plus à gauche de l’échiquier (hors Front de gauche et Parti communiste) et toutes sont situées dans des départements de l’ouest, et même du nord-ouest de la France pour la plupart: trois en Haute-Normandie, trois en Bretagne et deux dans les Pays-de-la-Loire dont Rezé, dans la banlieue nantaise, commune la plus rouge de France avec 18,11% des suffrages pour la liste «Rezé à gauche toute».


Extrait de Pourquoi le FN fait vraiment mieux qu'en 2008 (Le Monde)

A lire aussi




Et aussi

En guise d'édito (Lettre d'Information du NPA 34)

1503 voix pour la liste Montpellier sociale, écologiste et solidaire, soit 2,05% des votants et, plus modestement, 1,032% des électeurs inscrits. Ce résultat, qui va bien au-delà de l'audience habituelle du NPA (en 2012, 1091 personnes avaient voté pour Poutou), marque la reconnaissance de sa démarche de totale indépendance vis à vis du PS, de ses alliés et de ses magouilles. C'est le résultat aussi d'une campagne dynamique et efficace.
Si on additionne à cela les autres voix qui se sont portées à gauche du PS (5552 pour La Gauche la vraie - en 2012, 16948 voix s'étaient portées sur Mélenchon-, 651 pour Lutte Ouvrière, 179 pour le POI), on totalise 7885 voix. Soit 10,74% des exprimés et 5,42% des inscrits.
69686 électrices et électeurs inscrits ne sont pas allés voter, soit 47,86%. Et parmi ceux qui se sont déplacés, 2502 ont voté blanc ou nul...
Quant au Front national, sa progression est cette fois bien réelle : de 3749 voix en 2008, il est passé à 10135. Cet afflux de voix, fruit des désillusions et des trahisons de la "gauche" est inquiétant car il ouvre la voie aux réactions de repli nationaliste, xénophobe et raciste.
Ces chiffres posent au moins une question: quelle légitimité va avoir la majorité qui après bien des manœuvres d'entre 2 tours sortira des urnes dimanche prochain pour imposer ses choix et gérer en notre nom les sommes énormes mises à sa disposition ?
Autre question : quelle est la validité de cette démocratie qui fait ainsi fuir près de la moitié des électeurs, pendant que de nombreux habitants ne sont pas inscrits sur les listes électorales (en particulier des étrangers) ? Tout ça pour donner pendant 6 ans tout pouvoir à des politiciens qui agiront sans contrôle
La lutte doit continuer, dans la rue et les lieux de travail,
pour imposer une véritable politique de gauche : sociale, écologiste et solidaire.

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NPA 34, NPA


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