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Municipale de Montpellier. Front de Gauche : parler clair, décidément mission impossible...


 Précisions du NPA 34

Lors de nos rencontres avec le Front de Gauche pour discuter de la possibilité de présenter une liste unitaire NPA-Front de Gauche à cette municipale, il nous semblait évident que la première chose à faire était de parler clair pour que déjà cette liste soit identifiable par sa rupture avec ce que le frêchisme a imprimé dans les pratiques locales de tous les partis politiques ou presque : les manoeuvres politiciennes, dont un des emblèmes aura été d'aller "piquer" une patronne biterroise à Couderc pour la promouvoir à la tête de la Région comme membre de la majorité de...gauche. 

Avec le résultat que l'on connaît, le retour de ce personnage, pour ces municipales, au bercail de droite (la droite musclée d'Aboud à Béziers). On a pu voir récement aussi comment, sur Montpellier, l'UMP Domergue "prenait" une élue de l'équipe municipale de Mandroux. Donc porosité il y avait et il y a à la frontière "droite-gauche" mais, si on n'y prend pas garde, elle peut produire un effet de mirage et amener à conclure que la présence ou pas d'une figure de droite dans une liste ou un gouvernement de gauche est le discriminant fondamental pour établir des alliances à gauche. 

C'est dans ce piège que tombe Muriel Ressiguier quand, dans son entrevue à  L'Hérault du jour, elle fait, à contretemps, hélas pour elle (la liste Moure a laissé hors jeu Dufour), de la reconduction de la présence du Modem sur la liste socialiste l'obstacle à envisager une alliance de deuxième tour avec la liste socialiste, voire à participer avec elle à l'exécutif (1). Car le fait est que Moure, comme Hollande et Ayrault, n'a pas besoin de doser avec "de la droite" labellisée (Saurel, lui, n'a pas ces pudeurs) le montage de sa liste pour "faire à droite". Pour ne prendre que la partie émergée de l'iceberg des renoncements socialistes, un Pouget, ici sur la gestion de l'eau, comme un Valls sur le sécuritaire en remontrent largement, en toute autonomie socialiste, aux Guéant, Hortefeux, Besson, et leurs déclinaisons locales, en matière d'agression aux droits démocratiques, sociaux ou écologiques des populations.

Alors oui, camarades du Front de Gauche, vous avez refusé la proposition du NPA de parler clair en poussant jusqu'au bout la logique d'opposition au Parti Socialiste et donc en posant comme incontournable le maintien de notre liste au second tour si notre score le permettait. Par votre choix de ménager la possibilité de négocier avec ce parti "de droite" une fusion de liste, l'unité entre nous a échoué. Ce que Muriel Ressiguier a toutes les peines du monde à assumer quand L' Hérault du jour lui pose la question :


L'obscure clarté qui éclate ici c'est que l'alliance avec Moure et Pouget est à l'ordre du jour du Front de Gauche puisque l'"obstacle" du Modem a été levé par un Moure qui a bien compris, l'homme est malin, où est le talon d'Achille de cette gauche radicale ! Mais c'est la claire obscurité qui s'affiche quand on lit que "la fusion technique n'est pas un choix qu'on occulte à la différence du NPA". En bonne logique éclairée chacun est invité à comprendre que le NPA était partisan d'occulter le choix de la fusion technique ! Devant l'énormité du propos rappelons ce que nous proposions dans notre dernier courrier au Front de Gauche (l'intégralité du texte est ici) : 


Le lecteur lit bien ce que nous proposions d'acter (selon le dictionnaire "Noter par écrit une décision sur un acte, noter dans un protocole, prendre acte de quelque chose"), donc pour lui donner un cachet d'engagement officiel, public : en cas de fusion technique, dont nous avions le souci de ne pas faire un motif de rupture malgré notre désaccord sur le sujet, le NPA expliquerait "publiquement" les raisons de son retrait de la liste fusionnante ! Oui, décidément Muriel Ressiguier fait de l'oxymore (alliance rhétorique des contraires), ici celui de "l'occultation publique" par le NPA de la question de la fusion technique, un signe fort du positionnement du Front de Gauche : mais il y a aussi et surtout de l'oxymore hyperbolique à envisager d'être l'opposition résolue au PS en s'alliant à lui tout en refusant de participer à l'exécutif. Ce qui, on en conviendra, devrait tétaniser ce qu'il faut le candidat Moure pour le faire tomber dans les bras du Front de Gauche et être particulièrement incitatif à ramener vers une gauche radicale tous ceux qui souffrent des choix dudit Moure et de ses acolytes au gouvernement et qui sont sortis d'un jeu politique qu'ils jugent, par ailleurs à juste titre, pipé !

Les contorsions de la tête de liste du Front de Gauche disent bien l'embarras d'une liste qui, par-delà des positionnements sociaux et écologiques que nous partageons largement avec elle et qui auraient pu être le socle de l'unité entre nous, reste prisonnière des vieux schémas (union de la gauche, gauche plurielle) qui font la faillite de la gauche : celui d'une alliance, pour certains du Front de Gauche, au premier tour, pour la liste Ressiguier, au second, avec un parti, le PS, qui a basculé à droite (rappelons-nous l'ANI, le pacte de responsabilité, l'alliance en somme avec le Medef) et qui, à partir de là, entraîne dans son discrédit, quiconque esquisse le moindre rapprochement à son endroit. Le bel édifice programmatique du Front de Gauche de Montpellier chancelle dès que sa tête de liste laisse accroire qu'avec le Parti Socialiste il pourrait prendre corps. 

On retiendra de cette campagne qui touche à sa fin que le plat de lentilles d'un accord avec le PS de Moure, voire avec la dissidence légèrement plus à droite d'un Saurel, aura prévalu jusqu'au bout (2) au Front de Gauche sur la constitution d'une dynamique à gauche toute, avec le NPA et ceux qui se seront résolus à constituer Montpellier sociale, écologiste et solidaire : une liste qui conserve le positionnement qui avait été proposé à Muriel Ressiguier et ses camarades, celui d'une unité pour l'opposition sans concession envers la gauche de droite et pour une dynamique de démocratie directe dans les quartiers et les lieux de travail. Seul positionnement à même de jeter les bases d'une contre-offensive contre la droite extrême et l'extrême droite à construire au-delà de l'expression par les urnes, dans la rue, les quartiers, les places, les lieux de travail et d'études !

C'est cette option de la liste conduite par Thomas Balenghien, soutenue par le NPA mais majoritairement composée de sans partis, d'acteurs sociaux et de personnes soucieuses de redonner le pouvoir à la population, que nous vous appelons à soutenir dans les urnes dimanche ! Il en va de l'émergence d'une gauche qui parle clair, clairement à gauche !


(1) Il faut bien rappeler que les élus communistes à la mairie de Montpellier n'ont eu aucune réticence à faire l'unité avec ceux du Modem dans la gestion social-libérale de la ville sans que par ailleurs cela les empêche de se réclamer du Front de Gauche. On n'a pas souvenir que ni le PC de Montpellier ni le PG ni Ensemble, aujourd'hui si critiques envers les élus communistes reconduisant leur alliance avec le PS, aient jamais alerté sur l'incompatibilité de faire référence au Front de Gauche tout en cogérant avec le Modem. Et le PS !

(2) Il ya eu une inflexion, sur le mode "objectif maintien", dans le positionnement de Muriel Ressiguier le jour où Montpellier sociale, écologiste et solidaire ... a déposé sa liste en Préfecture. L'entrevue publiée ce vendredi, datée en fait du 27 février, ramène le Front de Gauche à son centre de gravité tel que formalisé dans le protocole d'accord entre ses composantes qui, toujours en vigueur, ne mentionne jamais l'idée du maintien (Election municipale de Montpellier. Petit problème de "maintien" au Front de Gauche...). Difficile dans ces conditions de savoir si au Front de Gauche c'est maintien or not maintien ! Dans le premier cas il y aurait à s'interroger sur la pertinence d'avoir rompu les discussions unitaires avec le NPA. Tout cela est bien brouillon ...

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