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Après la déroute électorale, François Hollande a incontestablement entendu le message des Français… de droite !


Le changement ce devait être maintenant...

 

 

L'élection de François Hollande en 2012 n'avait pas suscité d'enthousiasme démesuré. Pour beaucoup d'électeurs de gauche le vote témoignait d'une volonté de rompre avec la sarkozie plus que d'une adhésion au projet bien falot du candidat.

 

Le changement, ce devait être maintenant. Rapidement pourtant c'est le constat de la continuité avec la politique de la droite qui s'est imposé. Ainsi en matière de sécurité où les coups de menton de Manuel Valls ont rappelé ceux de M. Guéant, les deux ministres de l'intérieur prouvant leur autorité et leur fermeté dans leur chasse aux roms. Il est beaucoup d'autres secteurs, on pourrait citer l'enseignement supérieur, la politique étrangère etc., où le changement s'est fait dans la continuité, pour reprendre l'expression pompidolienne. Mais c'est incontestablement la ligne économique suivie qui traduit le plus, à la fois dans le symbole et dans ses effets, cette continuité. A peine installé, le gouvernement Ayrault a fait du libéralisme économique sans le proclamer. Jusqu'aux vœux présidentiels du 31 décembre dernier où l'annonce d'un « pacte de responsabilité », salué par la droite, a confirmé la conversion du gouvernement à la politique de l'offre, explicitement libérale. Les effets sont connus. Loin de restaurer la croissance et de réduire le chômage, ce type de politique creuse les inégalités.


François Hollande, au lendemain des élections municipales, dit avoir entendu le mécontentement et la déception des Français. En nommant Manuel Valls premier ministre et en réaffirmant la nécessité de « donner de la force à l'économie » en allégeant les charges des entreprises tout en accroissant les économies budgétaires, François Hollande a incontestablement entendu le message des Français… de droite qui continueront à voter à droite, préférant l'original à la copie. Face au désaveu de la politique menée, dont témoigne notamment le niveau de l'abstention à ces municipales, désaveu qui a toutes les raisons de s'amplifier encore lors des échéances européennes en mai prochain, il serait temps que les responsables politiques réagissent. Le président s'en montre aujourd'hui incapable, trahissant une nouvelle fois ses électeurs. C'est aux députés de gauche et écologistes, majoritaires à l'Assemblée nationale, que nous nous adressons donc. Refuser de voter la confiance au nouveau gouvernement peut être le premier acte. Mais c'est une motion de censure qui pourrait vraiment contraindre notre cacique présidentiel à revoir ses choix.

Quant aux électeurs de gauche, ils feront ce qu'ils sont en mesure de faire pour exprimer une nouvelle fois que « Maintenant, ça suffit ! ». Ils marcheront le 12 avril à Paris contre l'austérité, pour l'égalité et le partage des richesses.

Anaïs de Courson, comédienne ; Keith Dixon, angliciste ; Susan George, écrivaine ; Thomas Lacoste, cinéaste ; Bernard Lahire, sociologue ; Christophe Mileschi, italianiste ; Frédéric Neyrat, sociologue ; Louis-Georges Tin, essayiste

Collectif de chercheurs, d'écrivains et d'artistes


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