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Un Front de Gauche éclaté par son refus de travailler, dans la clarté, à l'unité d'alternative au gouvernement


 Sortir de la division appelant la division qui ravit le PS, la droite et l'extrême droite !



Ces élections municipales ont marqué une nouvelle étape dans la crise qui mine le Front de gauche depuis plusieurs mois. Sur fond de reculs électoraux et de perte de villes, la question du rapport au PS travaille plus que jamais une coalition avant tout électorale.

Une fois de plus, Mélenchon a tempêté, en particulier au lendemain du premier tour, contre les médias et les commentateurs politiques. En jeu, les résultats électoraux du Front de gauche, présenté par le PG et le PCF comme une véritable percée, supérieur même à ceux du Front national. Vraiment ?

Le verre à moitié vide

Dans cette curieuse polémique, le journal le Monde s’est invité et apporte quelques éclaircissements au lendemain du premier tour. Comptabilisant 618 listes dans des villes de plus de 1 000 habitants, que ce soit sous l’appellation PCF, PG ou globalement Front de gauche, ces listes ont réalisé 10,71 %. Une moyenne pas si mauvaise, mais qui cache des disparités importantes selon le profil des listes. Ainsi, alors que les listes du Front de gauche ont obtenu 9,32 % des suffrages, et celle du Parti de gauche 6,04 %, le PCF obtient en moyenne 24,97 % des suffrages dans les 160 villes de plus de 1 000 habitants où il se présentait. La preuve que les bastions électoraux du PCF sont encore la grande force électorale du Front de gauche.






Sur Montpellier la crise aussi





 Le NPA dans tout ça ?

Le NPA a partout cherché à créer l'unité avec le FdG (et d'autres) lors de ces municipales sur la base d'une opposition de gauche au PS et au gouvernement. Mais très vite le FdG a vu éclater des dissenssions entre ceux qui, au PCF essentiellement, ont décidé de partir sur les listes du PS dès le premier tour (Paris, Toulouse) et ceux qui (PG et Ensemble) optaient pour l'indépendance à ce premier tour mais caressaient l'espoir de faire l'unité par fusion technique avec les socialistes au second tour. Ce refus de rompre définitivement avec le PS comme le proposait le NPA a donné lieu à un confusionnisme total dont Montpellier a pu offrir un exemple paroxystique : celui d'un FdG se divisant sur le choix du "socialiste" avec qui fusionner, le PG optant pour le néofrêchiste Moure avant de se rétracter et de refuser toute fusion (1), tandis que le PC et Ensemble étaient tentés de "partir" avec l'autre néofrêchiste, aussi "socialiste" que le premier même après son exclusion, Saurel. 

La victime de ce galimatias ? L'indépendance politique du FdG au profit d'un arrimage à l'une ou l'autre embarcation socialiste, avec une neutralisation de chacun des partenaires de cette coalition, où en définitive se seront noyés les espoirs d'obtenir des élus. Avec à la clé une polémique sans fin, virant au grand déballage, sur les responsabilités de la désunion !

Triste épilogue d'un processus  infernal de division ayant débuté contre le NPA qui avait entamé, dès juillet, des discussions pour établir une liste unitaire sur Montpellier. C'est dans l'éventualité d'une union avec le PS au second tour (les élus communistes ayant fait l'unité sur la liste de Moure dès le premier tour !), que les trois composantes du FdG se sont ...unitairement accordées pour casser l'unité à la gauche du PS. Lequel PS, cruelle ironie de l'histoire, devenant à l'arrivée, de par sa propre division entre Moure et Saurel, le stimulant d'une autre division, cette fois interne au FdG, sanctionnant paradoxalement le refus par celui-ci de la seule unité qui vaille quand on se prévaut d'être opposé au social-libéralisme ! Celle des antilbéraux et des anticapitalistes. Tel est le jeu en cascade de divisions qui aura emporté un FdG étalant son incapacité à s'émanciper des jeux politiciens du PS et allant juqu'à user de ceux-ci dans sa lutte au couteau interne ! Etalant une incapacité aussi, du moins pour l'instant, à sortir de cette nasse qui consiste à rechercher une solution dans le jeu institutionnel, du côté d'un PS décrédibilisé (PCF) ou, désormais, d'une EELV (Mélenchon) décidée pourtant à rester collée au PS, même après sa sortie du gouvernement ! C'est ce positionnement instrumentalisé d'une partie de la gauche radicale qu'aura évité, avec des moyens modestes mais avec une farouche volonté d'indépendance, Montpellier sociale, écologiste et solidaire soutenue par le NPA. 

Autre éclaircie dans ce fratras politicien : la mobilisation, unitaire pour de bon cette fois-ci, pour la marche de la colère contre l'austérité le 12 avril (lire ici). Avec  le Front de Gauche et le NPA, et d'autres encore, syndicalistes, associatifs, personnalités, sans le PS ni EELV, la rue signant ainsi symboliquement ce qui devrait être l'axe politique du moment. Contre le gouvernement ! Dans la rue comme dans les urnes!

Le Front de Gauche saura-t-il s'extraire de la division qu'il a semée en lui mais aussi à l'extérieur de lui, saccageant ainsi beaucoup d'espoirs dans la population, pour travailler enfin à une convergence pour une alternative au social-libéralisme ?

(1) Mais le summum de l'esprit manoeuvrier de la direction locale du PG et en particulier de son responsable départemental, René Revol, est peut-être dans ce que Montpellier Journal rapporte du meeting de second tour de Moure : "On a vu aussi Jean-Luc Molina qui a déclaré ceci sur la scène : « Je suis le mandataire de la liste de René Revol. Nous sommes là pour venir soutenir la liste de Jean-Pierre Moure. » Il était accompagné d’un autre proche du maire (PG) de Grabels : « Je suis Jean-Louis Pages, je suis adjoint sortant sur la commune de Grabels. Je suis adhérent également au Parti socialiste et je suis ici pour soutenir la liste de Jean-Pierre Moure. » Jean-Louis Pages se représente cette année sur la liste de René Revol." (l'article de Montpellier journal - réservé aux abonnés -)

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