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Déclaration de Solidaires : la lutte contre le fascisme ne se limite pas aux enjeux électoraux


"Partisan d’un syndicalisme de transformation sociale, nous pensons que ce système doit être combattu et radicalement modifié, qu’un autre partage des richesses est une nécessité absolue !"

La démocratie, c’est prendre nos affaires en mains !

Ainsi, nous ferons reculer efficacement les idées d’extrême-droite

Le récent scrutin pour l’élection au Parlement européen donne lieu à nombre de déclarations, dont beaucoup tiennent plus du commentaire sportif que de l’analyse politique. Le taux de non-participation aux élections politiques est un élément dont il faut tirer des enseignements. Plutôt que de fustiger celles et ceux qui « votent mal » ou qui ne votent pas, mieux vaut comprendre pourquoi la dérive vers l’extrême-droite se renforce depuis des années. Le Front National est un parti dirigé par des riches et pour les riches et en défense d’un système capitaliste fût-il national ; il ne fera pas le bonheur des salarié-es, des chômeurs-ses, des retraité-es, des jeunes en formation ; mais de cela, nous devons convaincre nos collègues, nos voisin-es, nos proches…

Des élections, mais combien d’électeurs et d’électrices ? 

Une majorité de la population française (57,57% des personnes inscrites sur les listes électorales) n’a pas pris part à l’élection des député-es au Parlement européen (Lorsqu’on ajoute aux abstentions, les votes nuls ou blancs, ce chiffre atteint 59,28%.).

En réalité, les pourcentages sont encore plus bas car il faut ajouter celles et ceux qui ne se sont pas inscrit-es sur les listes électorales et les personnes qui résident en France mais ne sont pas d’une nationalité européenne et n’ont pas le droit de vote.

Le Front National recueille les voix de 10,12% des inscrit-es, l’UMP 8,47%, le PS 5,69%, MODEM-UDI 4,04%, EELV 3,64%, Front de gauche 2,58%

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Relevons dans cette déclaration, qui mérite d'être lue intégralement, ceci en particulier...

Les commentateurs professionnels qui squattent les plateaux de télévision mais aussi la plupart des responsables politiques ont une fâcheuse tendance à limiter leurs analyses électorales à la stigmatisation des électeurs-trices : contre les abstentionnistes, contre celles et ceux qui ont « mal voté » […]

Il nous faut construire les rapports de force permettant ces ruptures. Ceci passe, à la fois par la prise en compte des questions auxquelles la majorité de la population est quotidiennement confrontée (ce que nous appelons le « syndicalisme de terrain ») et par une présence dès aujourd’hui du syndicalisme sur l’ensemble du champ politique, ce qui est la meilleure garantie d’une véritable autonomie vis-à-vis des partis. […]

Même s’il a plus mobilisé ses électeurs-trices que les autres partis, le Front National recueille un tiers de voix de moins lors de ces élections que pour les Présidentielles de 2012. […]

Il nous faut, aussi et surtout, démontrer que le syndicalisme peut être porteur d’un projet de transformation sociale à la fois utopiste et crédible, que l’unité et la maîtrise des luttes par les salarié-es sont une force. Le Front National, l’extrême-droite, ne sont jamais à l’aise en période de fort mouvement social et leurs prises de position peuvent alors varier d’un jour à l’autre … Par contre, ils savent que chaque défaite du mouvement social, comme chaque lutte non menée, leur ramèneront de nouveaux électeurs-trices.

Leurs avancées sont faites de nos reculs ! La lutte contre le fascisme ne se limite pas aux enjeux électoraux. Nous avons plus lutté contre la progression de l’extrême-droite et du fascisme en agissant depuis des années au quotidien pour l’égalité des droits, contre l’injustice, pour la sécurité au travail, etc., que ne l’ont fait ceux qui par leurs pratiques décrédibilisent toute action politique au sens large du terme. Et c’est cela que nous devons continuer. C’est là que se mène l’essentiel de la lutte contre l’extrême droite. Au quotidien ; dans la fraternité des luttes où se retrouvent côte à côte français-es et immigré-es, dans le respect du débat démocratique qui s’oppose aux « coups de gueule » et à « la loi du plus fort », dans la prise en charge des problèmes (y compris d’insécurité) pour éviter que leur non-résolution ne tourne au fantasme, etc.
Combattons le sectarisme ! Le syndicat est l’organisation spécifique des travailleurs et des travailleuses. Pour qu’ils et elles reprennent confiance en cet outil, organisons des permanences intersyndicales dans les quartiers, mettons en commun nos moyens pour avoir une présence syndicale forte dans les zones que nous avons abandonné, organisons des réquisitions d’emplois pour montrer qu’il y a des emplois vacants, du travail pour tous et toutes, répondons aux besoins de sécurité, de protection sociale, d’échanges, d’entre-aide, de solidarité… Unifions les collectifs syndicaux de lutte pour être plus fort.

Travaillons aux convergences avec les différents mouvements sociaux pour construire des rapports de forces, en France comme en Europe, permettant de gagner contre ces politiques d’austérité au service du patronat et des multinationales. Le combat contre le Grand marché transatlantique (TAFTA, inventé pour les seuls intérêts des multinationales américaines et européennes), peut être gagné sur la base de la défense des droits sociaux et environnementaux, et de solidarité entre les peuples, et contre la concurrence généralisée !

La présence et l’activité syndicales au plus près des travailleurs et des travailleuses (quotidiennement sur les lieux de travail), la reconstruction d’un tissu syndical interprofessionnel de proximité sont des actes antifascistes concrets. Mais pour cela, il faut réellement adapter nos pratiques syndicales à nos ambitions : refuser la multiplication des réunions que les directions inventent pour nous empêcher de faire du syndicalisme, donner plus de temps pour les activités interprofessionnelles, prendre en charge les problèmes de chaque salarié-e, etc.

C’est parce que nous mènerons des luttes victorieuses sur le terrain des droits sociaux et économiques que nous pourrons faire reculer durablement le FN. Partisan d’un syndicalisme de transformation sociale, nous pensons que ce système doit être combattu et radicalement modifié, qu’un autre partage des richesses est une nécessité absolue ! C’est, pour nous, une des façons les plus sûres pour faire redescendre le poids de l’extrême droite au niveau groupusculaire.

[Finissons-en avec] notre incapacité à proposer des alternatives sociales, anticapitalistes, autogestionnaires, écologiques, … crédibles


Le fait du jour : pendant que Hollande Soulages son impopularité au musée, Valls fait matraquer "la rue" ! Plus belle la "gauche"...

Entre les revendications sociales des intermittents du spectacle ce vendredi 30 mai et les membres de la Conf' qui ont retenu, jusqu'en début d'après-midi, le conseiller de Hollande pour demander la libération des leurs... Les tensions étaient palpables à Rodez alors que le président inaugurait le musée Soulages. Cliquer ici

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