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Eolien. Le capitalisme, c'est du vent...


«  Tout ça sert la même logique de libre-échange et de marché européen de l’énergie. »

 

Loi sur la transition énergétique ou pas, les éoliennes soulèvent l’opposition dans beaucoup d’endroits. Que se profile-t-il derrière le développement fulgurant de cette source d’énergie qui industrialise les paysages ? Enquête dans le Tarn, en Ariège et en Aveyron.

Camarade (Ariège), reportage
 
C’est un joli coin Camarade. Une petite commune d’Ariège, perchée sur le massif du Plantaurel, dernier contrefort des Pyrénées. C’est si joli qu’on y voit d’un côté l’intégralité de la plaine de la Garonne et de l’autre, les Pyrénées éblouissantes depuis Andorre jusqu’à la vallée d’Ossau.

En ce 15 août 2013, en vacances, nous nous retrouvons par hasard au lieu dit Les Moles, en surplomb de la commune de Camarade, attirés par une pancarte. Le début d’une longue histoire, celle de l’éolien industriel en France. […]

Le comble, c’est que tous ces projets, loin d’initiatives comme celle de Montdidier ne servent pas à alimenter en énergie les territoires où ces éoliennes sont implantées.

« On ne peut pas détacher les éoliennes du reste. Nous sommes dans un système capitaliste, elles le sont aussi » martèle Lionel, de Plateau Survolté. Lui soutient que « tous ces projets sont inscrits dans une politique européenne productiviste de libéralisation de l’énergie, des échanges, avec des autoroutes de l’énergie qui vont des Pays-Bas à l’Espagne. Ils projettent même d’en envoyer au Maroc ! »

À cela s’ajoute la fameuse contribution aux énergies renouvelables, payées par tous les consommateurs d’électricité, comme le détaille Richard Simon Labric, de la CGT : « Il s‘agit d’une contribution couvrant à la fois les besoins en énergie des DOM-TOM, les tarifs dédiés aux foyers précaires et surtout une subvention au rachat de l’électricité produite par les énergies renouvelables : éolien, solaire, petit hydraulique, bois-énergie, etc. »

Sauf que cette subvention génère un effet spéculatif. Exemple dans l’Hérault : sur la commune de Fraïsse Sur Agoût, l’association Engoulevent qui luttait contre un projet de onze éoliennes a découvert que le parc, construit par EDF-Energies Nouvelles, a aussitôt été revendu à un assureur étranger, Allianz.

Claire, militante anti-nucléaire et membre de l’association Engoulevent, qui s’est opposée à ces projets, raconte : « J’ai mis longtemps avant de prendre conscience que l’éolien n’était pas une solution, mais inscrit dans les mêmes logiques que le nucléaire. »





 Pour approfondir


[…] « L’éolien serait la solution »

Telle que programmée par les détenteurs des moyens de production, la diversification énergétique a tout de l’emplâtre sur une jambe de bois. Ce ne sont pas 1000 ni 10000 éoliennes de plus qui mettront fin aux effets désastreux de la politique énergétique dominante. La solution énergétique écosocialiste implique comme préalable le démantèlement des centrales électriques fonctionnant avec des combustibles nucléaires et fossiles non renouvelables et le conditionnement durable de leurs déchets. Cette solution soutenable et souhaitable n’étant pas envisagée par les électriciens, l’éolienne ne constitue qu’une diversion servant à masquer les panaches de vapeur et de fumée des réacteurs thermiques existant et à venir. Car derrière ses gadgets « alternatifs », le choix énergétique du capital reste le nucléaire : la construction d’un nouveau réacteur n’est-elle pas programmée en coulisses à Flamanville ? Cliquer ici



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