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La laïcité, les "idiots utiles" et les idiots tout court...


 Dès à présent, un enjeu essentiel consiste à tout faire pour qu’en 2017 la manière dont Marine Le Pen se réclame de la laïcité ne soit plus socialement crédible

J’ai une réaction ambivalente face au succès du FN. D’une part, il ne faut pas jouer son jeu : il a gagné les européennes, il n’est pour autant « le premier parti de France » comme il le prétend. Il ne faut pas confondre un événement, aussi dramatique soit-il, et une réalité stable. Sinon, on risque de se démobiliser. D’autre part, si en 2009, il y a cinq ans, quelqu’un avait prédit ce qui est arrivé, du facile hold-up du FN sur la laïcité à sa large victoire aux européennes, il aurait été considéré comme insensé, idiot.

J’utilise exprès ce terme d’«idiot » car on le rencontre souvent dans le discours de certains intellectuels ou prétendus tels. On le rencontre accompagné d’un adjectif. Beaucoup passent leur temps à la chasse aux « idiots utiles ». Il y a une semaine, alors que nous, stupides citoyens, nous étions inquiets de la montée du Front, un farouche défenseur de la laïcité stigmatisait la « cinquième colonne » des « idiots utiles aux organisations islamistes » et la « sociologie, science de toutes les compromissions » (eh oui, la science, c’est très dangereux, les adversaires de Darwin l’affirmaient déjà il y un siècle et demi !). Je passerais sur le fait qu’ennemi de la démarche scientifique, ce brillant enseignant fait de la loi de 2004 une « loi très claire : tout signe religieux est interdit à l’école », y compris la « jupe longue » (ce qui est doublement faux : la loi parle de signes qui « manifestent ostensiblement…. », et la circulaire d’application en dresse une liste qui n’inclus pas, bien sûr, la jupe longue), pour retenir le fait que l’auteur nie toute validité au fait que l’école, en France, ne diminue pas les inégalités sociales et même les augmente : « la scientificité des méthodes » de l’enquête Pisa n’est pas « bien établie », affirme-t-il sans plus de précision (1) pour récuser ce fait !


Sur Jean-Paul Brighelli avec qui ferraille Jean Baubérot dans ce billet 

Il a été fait chevalier de la Légion d'honneur lors de la promotion du 14 juillet 2009 sur proposition du ministère de l'éducation nationale (33 ans de services civils). La décoration lui est remise le 16 juillet 2009 par Xavier Darcos : « Cher Jean-Paul, votre brillant parcours dans l’Éducation nationale et votre engagement pour renforcer notre école justifient pleinement l’hommage qui vous est rendu ce soir ». […]

Il a rédigé ou corédigé de nombreux ouvrages parus sous la signature d'hommes politiques, de publicitaires ou de journalistes, dont en 2002 Un homme en colère pour Jean-Louis Borloo. […]

Appelant de ses vœux « une refondation de l'école », il milite en particulier contre les options des « pédagogistes » représentés par Philippe Meirieu et pour un retour aux fonctions traditionnelles de l'école : la transmission des savoirs, l'apprentissage de connaissances et l'élitisme républicain. Pour atteindre ces objectifs, il est favorable à la suppression du collège unique (mis en place, en 1975, par René Haby sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing), la rénovation de la classe de seconde, la sélection des lycéens à l'entrée de l'Université, et la restauration de l'IPES pour choisir et former les futurs enseignants.

En 2007-2008, il collabore à l'élaboration des nouveaux programmes du primaire, puis à la réécriture des programmes de français en collège.

Après de nombreuses années passées au Snes, Jean-Paul Brighelli rejoint en 2007 le SNALC [syndicat enseignant de droite], qui lui semble « le moins réactionnaire des syndicats ».
.Il est accusé de la part du Snuipp, qui appartient à la même fédération que le Snes, de « surfer sur des propos récoltés au café du commerce ».


Candidat sur la liste de l’Union pour l’Ecole Républicaine (regroupant notamment le SNALC, le SNCL ou le SCENRAC-CFTC) pour le Comité technique ministériel de l’Education nationale, du 13 au 20 octobre 2011, il publie à cette occasion un texte intitulé « Élection, piège à cons ».

De 2005 à 2012, Jean-Paul Brighelli tient un blog intitulé Bonnet d'Âne, consacré à l'éducation et hébergé par le site du journal Le Midi Libre, dans lequel il prolonge la réflexion menée dans ses livres et invite ses lecteurs, sympathisants et détracteurs à s'exprimer. Il met un terme à ce blog en mai 2012, puis lui redonne naissance sur le site Causeur.fr en septembre 2012. [Causeur est un média conservateur, souverainiste et républicain, voire, pour certains, "néofacho", qui compte quelques cautions de "gauche" et dont l'actionnaire de référence est l'ancien propriétaire du journal d'extrême-droite Minute, Gérald Penciolelli […]

Lors du second tour des élections présidentielles de mai 2007, il préfère le candidat Nicolas Sarkozy à Ségolène Royal : Xavier Darcos l'en remercie publiquement lors de la remise de sa Légion d'honneur en octobre 2009.

Fin 2009, Jean-Paul Brighelli semble se rapprocher du Modem. […]

Notes tirées d'ici
   
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 NPA 34, NPA

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