À la Une...

Montpellier. Un café MotivéEs réussi sur le syndicalisme



Quel syndicalisme pour la lutte ? Quel syndicalisme pour la satisfaction des revendications ?

Coucou, revoilà les Cafés MotivéEs du NPA. Ce soir une trentaine de personnes ont répondu à l'invitation du NPA 34 à se retrouver dans son local de la rue Boutonnet pour échanger sur la question du rapport aux syndicats sur les lieux de travail (et au-delà !) mais aussi, question importante entre toutes, des rapports parfois tendus, biaisés voire inavoués, entre syndicalisme et politique. Prévu de longue date, ce café MotivéEs s'est tenu, heureuse coïncidence, au coeur d'un mouvement social d'ampleur qui finit de mettre en difficulté un gouvernement désavoué, sur le mode de la déroute, aux deux dernières élections. 

La ténacité et l'inventivité des cheminotEs et des intermittentEs oblige les Valls et Hollande a mettre bas les masques et à exposer dans sa crudité une soumission totale aux logiques patronales, qui s'était certes déjà exprimée via le pacte dit de responsabilité ou l'ANI mais qui, cette fois-ci confrontée à une action d'ampleur et continue, s'oblige à dévoiler sa hargne de classe contre les grévistes !

C'est sur ce fond social très prégnant que la parole des Sanofi, intermittents et cheminots ainsi que celle de syndicalistes d'autres secteurs et des militants du NPA s'est déployée, au cours du débat, dans toute sa richesse et sa complexité sous la houlette de notre camarade Ignace Garay, un de ces syndicalistes anticapitalistes tannés par les luttes radicales menées dans la métallurgie du côté de Fumel.

Sur "syndicalisme et politique" rien n'est simple : depuis la nécessité acceptée par tous que le syndicalisme conserve son indépendance vis-à-vis des partis politiques jusqu'à la reconnaissance, également partagée par tous, que les syndiqués doivent, en toute nécessité, assumer qu'ils sont dans des logiques sociales qui sont aussi des logiques politiques, il y a eu matière à clarifier ce que d'aucuns voudraient maintenir flou. Cette clarification a pu se faire sur la base de la distinction, introduite par Ignace, sur syndicalisme d'accompagnement et syndicalisme de lutte, le premier présentant aujourd'hui un bilan désastreux pour le monde du travail, sans parler des sans-travail, tandis que le second est à la recherche des moyens de reprendre la main afin de commencer à construire une riposte en confrontation ouverte avec le gouvernement Medef actuel. C'est, bien entendu, cette seconde orientation qu'il s'agit de renforcer, par exemple dans l'actuelle forte mobilisation des intermittents et des cheminots avec la perspective d'une incontournable convergence des luttes qui est le seul moyen de faire pièce à la convergence des forces d'en face autour du gouvernement et du PS, des syndicats qui leur sont inféodés, des médiacraties survoltées dès que le salarié relève les défis qui lui sont imposés, auxquels se joignent un Medef toujours plus conscient qu'il a dans la poche le gouvernement et une UMP qui comprend bien où est l'enjeu de classe. Ce schéma de construction d'un syndicalisme de contestation de l'ordre établi doit apprendre à relativiser les pauses que les aléas des luttes imposent en n'oubliant pas, comme l'a rappelé avec force Ignace, que lesdites pauses sont les points d'appui pour relancer plus fort les prochaines mobilisations.

 

Ainsi va la lutte des classes, avec ses rythmes, ses cycles non linéaires, à travers lesquels les anticapitalistes ont l'immense tâche d'aider, par leurs propositions, à faire sauter tous les verrous (il en est de syndicaux !) et à retrouver la confiance dans l'action syndicale pour autant que celle-ci se met au service d'un mouvement social qui, dans son affirmation indépendante, doit trouver la voie pour mener à la satisfaction des revendications. Y compris en se défiant des mirages électoralistes qui ne conçoivent pas le mouvement social autrement que subordonné in fine aux urnes. Y compris donc en posant que le débouché pour gagner puisse être, sur un horizon de grève générale et en respectant les dynamiques spécifiques de construction de l'action, une généralisation des luttes coordonnées entre elles et gérées/contrôlées démocratiquement par des syndiqués comme des non-syndiqués !

On l'aura compris, à travers ces débats du café Motivées, on a senti une... convergence de préoccupations autour d'un ensemble d'idées où syndicalisme et politique se réconcilient sans se confondre ni se fondre, où il est reconnu qu'une radicalité de positionnement, qu'au NPA nous appelons anticapitaliste, a toute légitimité à s'exprimer, à côté d'autres orientations, dans le champ syndical. Il s'agit ainsi de contribuer à tracer la perspective d'une sortie des impasses des politiques...syndicales qui s'accommodent de laisser les mobilisations sectorielles isolées et, au prétexte parfois d'une unité confédérale a minima, de faire s'épuiser les mobilisations d'ensemble dans des manifestations répétées et, sans appel à élargir les grèves en cours, privées de possibilités de développement (voir la mobilisation sur les retraites de 2010). Le tout au profit de négociations "à froid" qui entérinent des reculs sociaux sans fin. C'est pour déjouer ces pratiques syndicales des défaites annoncées reposant souvent sur des fonctionnements antidémocratiques, qu'il faut tisser des liens permettant de se retrouver et d'essayer de peser ensemble dans les luttes, pour les luttes. Les présents au Café MotivéEs ont donc établi une liste de contacts pour envisager de se rencontrer afin de dessiner ensemble les moyens concrets d'intervenir dans les mobilisations. En soutien actif de ceux qui déjà aujourd'hui relèvent le gant face au gouvernement.

Premier rendez-vous en ce sens : vendredi à 18 heures est envisagée une action sur la gare de Montpellier sur le mode "Usagers solidaires des cheminots en lutte pour le service public". Histoire de casser le clivage que la propagande gouvernementale s'échine à diffuser. Très prochainement des indications plus précises sur cette action seront données sur ce blog.

Disons-le,  MotivéEs aura bien été le fin mot de cette belle soirée... où au demeurant était au rendez-vous une convivialité de bon aloi autour des plats mitonnés par les uns et les autres et arrosés du bon vin que certains au NPA savent dénicher dans l'arrière-pays !

A lire aussi






NPA 34, NPA

Consultez les articles par rubrique


CORONAVIRUS

LUTTES SOCIALES
FÉMINISME
ANTIRACISME ANTIFASCISME
>


SOLIDARITÉ MIGRANTS
ÉCOLOGIE
JEUNESSE ENSEIGNEMENT


POLITIQUE LOCALE
DÉBATS
POLITIQUE NATIONALE


INTERNATIONAL
RÉPRESSION
NPA