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Israël bombarde les Palestiniens et le droit international...


Montpellier


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... le sionisme de Netanyahu et ses complices est un puissant agent de propagation de l'antisémitisme !

L'attaque de l'armée israélienne contre Gaza est à la une des médias. Personne, quel que soit son avis sur la tragédie que vivent une nouvelle fois des Palestinien-n-es, n'échappe à cette sollicitation médiatique. Mais il se vérifie qu'indépendamment des biais politiques que le médiatique porte, la seule suraccumulation d'infos, textes et images, est un perturbateur des consciences : elle  laisser passer en contrebande des analyses, des arguments qui se donnent à déchiffrer comme trop clairs, trop évidents ! 

Je voudrais m'arrêter sur l'une de ces idées qui, en reprise de l'argumentaire de l'armée israélienne, s'exprime de la façon suivante dans l'article que Midi Libre consacre à la dernière horreur dont s'est rendu coupable ladite armée (Gaza : carnage parmi des Palestiniens réfugiés dans une école de l'ONU) : "De plus en plus en butte aux critiques pour le tribut payé par la population palestinienne à son opération "Bordure protectrice" contre le Hamas, les autorités israéliennes rendent le mouvement islamiste palestinien responsable de ces pertes civiles. Elles l'accuse d'utiliser sa population comme "boucliers humains" en dissimulant son arsenal et ses centres opérationnels dans des hôpitaux, des mosquées ou des écoles. Une argumentation reprise après le drame de Beit Hanoun. L'UNWRA a annoncé cette semaine avoir découvert des caches d'armes dans les locaux de deux de ses écoles. "

Partons de ce point : "L'UNWRA a annoncé cette semaine avoir découvert des caches d'armes dans les locaux de deux de ses écoles." Voilà qui expliquerait, au sens où elle la justifierait, l'action de l'armée israélienne, comme on peut le lire dans sa simplicité, sa crudité ingénue, chez une jeune juive de France : « Par exemple, ils vont dire qu’Israël a touché un hôpital sans préciser que le Hamas a lancé des roquettes depuis l’hôpital. Quand on ne connaît que la fin de l’histoire, évidemment, cela paraît horrible. » (Comment le conflit israélo-palestinien est devenu le leur). Comprenons bien : quand on est un juif ou une juive française, influencé-e par un CRIF qui revêt, sur le champ (de bataille idéologique), le treillis des militaires israéliens, qui a toute les compréhensions (de niveau 1, celui des "institutionnels") du monde envers les Le Pen tout en stigmatisant l'antisionisme comme un antisémitisme (à lire dans Israël massacre Gaza, Valls, Hollande attaquent...), la "compréhension" de niveau 2, parmi certains de la communauté juive, est de mise pour tout ce que fait Israël. Des roquettes du Hamas visent ce pays tout en n'arrivant que rarement à destination ? Les missiles israéliens qui, eux, atteignent leurs cibles, ultramajoritairement civiles, participent du droit d'un Etat à se défendre. Si on suivait cette logique de la disproportion assumée délibérément par Netanyahu, aurait-on accepté que, pour neutraliser un Merah, on envisage de faire sauter, avec ses occupants, tout ou partie de l'immeuble où il s'était réfugié ? Poutine a-t-il eu, tout compte fait, non pas ses raisons, mais raison tout court, de donner l'assaut à l'école de Beslan en 2004 (lire ici) qui a coûté la vie à plus de 300 civils, dont 186 enfants, pour 31 preneurs d'otages tués ?


Mais ne dévions pas de notre sujet : le Hamas cache des armes dans une école, donc cette école devient un objectif militaire pour les Israéliens et donc elle est bombardée en provoquant ce que nous décrit Midi Libre. Ce "donc... et donc" des "éléments de langage" des officines de l'armée d'Israël se retrouve tel quel, du point de vue de l'idée, par-delà la différence des mots, chez une jeune juive française qui pourtant, nous dit-on dans Rue 89, "parle avec une animation teintée de retenue". En effet "le terrain est piégé" (sic) : "depuis qu’elle a failli s’engueuler avec une bonne amie, elle s’abstient d’évoquer le conflit israélo-palestinien"... C'est cette retenue qui fait trouver à cette élève de Sciences Po "que l’UEJF [Union des étudiants juifs de France], ramène trop les juifs au conflit israélo-palestinien en organisant beaucoup de conférences sur le sujet." Bon, eh bien, cette Mélissa, pourtant peu disposée à se focaliser sur ledit "conflit", cette jeune juive française, toute en modération, doit penser, dans la logique de ses propos reproduits dans Rue 89 que, puisque l'UNWRA a découvert des caches d'armes dans les locaux d'écoles palestiniennes ... nous avons "le début de l'histoire" du bombardement de ces écoles ET DONC  [c'est moi, Antoine, qui mets en évidence] "évidemment cela ne paraît plus horrible" ! Ce faisant elle oublie que ce qu'elle accepte, certes avec beaucoup d'implicite, mais cela reste une acceptation, relève du crime contre l'humanité tel que le définit le Statut de  Rome de la Cour Pénale Internationale en son article 7 : "on entend par crime contre l’humanité l’un quelconque des actes ci-après lorsqu'il est commis dans le cadre d'une attaque généralisée ou systématique lancée contre une population civile et en connaissance de cette attaque". Il est précisé dans cet article que "par « attaque lancée contre une population civile », on entend le comportement qui consiste en la commission multiple d'actes visés au paragraphe 1 [meurtre, extermination...] à l'encontre d'une population civile quelconque, en application ou dans la poursuite de la politique d'un Etat ou d'une organisation ayant pour but une telle attaque" (lire ici le texte du Statut de Rome). Le Hamas et sa pratique de caches d'armes (dont au demeurant on peut penser qu'elle participe de l'autodéfense désespérée des Palestiniens), n'ont aucune place dans les attendus de cette définition des crimes contre l'humanité, ce qui prive absolument, en droit, l'Etat d'Israël et toutes les Mélissa du monde de la moindre légitimité morale et politique à décider, pour l'un, et à accepter, approuver, justifier..., pour les autres, les bombardements d'hôpitaux et d'écoles. Alors, que faire pour "sauver" Israël des "menaces" (?) qui pèsent sur lui ? Repérer qu'il est essentiellement sa propre menace, que DONC, il lui faut cesser de massacrer Gaza, de coloniser la Palestine, et DONC négocier avec elle pour accorder aux Palestiniens ... leur droit à exister dans la jouissance pleine et entière de leur dignité humaine. En commençant par respecter les résolutions de l'ONU !

Dans l'immédiat, voilà  en tout cas où en sont, par l'activation de toute une série de bombardements idéologiques réalisés par le CRIF (pas seulement les coups de poings et provocations de la Ligue de Défense Juive) et combinés à une instrumentalisation de la peur de l'antisémitisme par les sionistes en service commandé (Hollande, Valls...), quelques juifs français persuadés d'être, au prix d'ellipses mentales et morales, dans l'affirmation d'une humanité à toute épreuve. Y compris à l'épreuve d'une politique israélienne qui, ne l'oublions pas, en amont de son action militaire, veut poser que l'Etat d'Israël est l'Etat des seuls Juifs. Exit le Palestinien d'Israël : le problème de fond est d'ailleurs bien là, dans cet exit, au plein sens de ce mot emblème du sionisme dont on vérifie en ce moment le trop plein de sens dans des écoles et des hôpitaux de Gaza.

L'antisémitisme ne se nourrirait-il pas, Mélissa, AUSSI (SURTOUT en ce moment) du déni d'humanité qu'Israël inflige aux Palestiniens en les expulsant hors du droit international (en s'excluant ainsi soi-même  de ce droit) soit en les réduisant au degré zéro de la citoyenneté israélienne, soit en les spoliant de leurs terres et autres biens, soit en leur imposant un blocus infâme, et un infini etc. dont on doit extraire le pire : "en les massacrant"... ?

Rien de bien nouveau sous le soleil noir d'Israël ? Peut-être pas sous l'actuel éclat des missiles lancés sur Gaza : ils mettent au grand jour la légèreté toujours plus marquée avec laquelle ceux et celles qui, de génération en génération font du souvenir "total" de la Shoah le fondement de leur fidélité à Israël, décrètent qu'il y a un peuple qui mérite de mourir (et "en temps normal" d'être hyperboliquement opprimé et exploité) au nom du mythe d'un autre peuple qui aurait, lui, un droit absolu à vivre (en postulant, contre l'évidence, qu'il est un peuple menacé de mort). Ainsi va la bonne conscience du sionisme ordinaire... qui se construit sur l'assomption qu'il y a incontournablement une inégalité des peuples...où le plus fort a tous les droits pour lui seul ! 

Antoine

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