Le croisement d'experts, de responsables universitaires et de membres des cabinets ministériels depuis vingt ans rappelle les jésuites qui, entre le 
milieu du XVIe et le milieu du XVIIIe siècle, devenaient, dès qu’ils le 
pouvaient, les confesseurs et conseillers des princes
Avertissement au lecteur
Tribune à lire toutes affaires cessantes, y compris par ceux qui, désireux de comprendre ce qui se joue à l'université et dans la recherche, se retrouvent souvent désemparés par la "technicité" des données propres à ce monde. Le propos est ici clair, voire pédagogique, et, ce qui ne gâche rien, des plus pertinents dans l'analyse proposée de ce qui dans les réformes gouvernementales successives dessine à marches forcées l'université libérale dont rêvent le patronat et la droite, y compris la gauche de gouvernement qui s'y rattache. Le tout contre les personnels et les étudiants. Contre ce que l'on attend d'une université de service public.
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Comme c’est souvent le cas au moment de la rentrée universitaire on a vu
 s’affronter ces derniers temps deux discours qui peuvent sembler, à une
 première analyse un peu hâtive, trop bien rodés : à l’autosatisfaction 
ministérielle ou présidentielle attendue (je parle ici des présidents 
d’université et de Comue) ferait ainsi pendant la demande, parfois taxée
 un peu dédaigneusement de «syndicale», de «moyens» supplémentaires et 
de créations d’emplois pour le service public. 
Pour ce qui est du premier point, on assiste à une fragilisation 
systématique des budgets des universités ou des grands établissements, 
une fragilisation suffisamment durable pour que la CPU (Conférence des 
présidents d'université) en appelle à ouvrir les deux boîtes de Pandore 
des frais d’inscription et de la sélection (à savoir le socle même de 
l’accord de 2007 entre l’Unef et Valérie Pécresse qui permit de faire 
passer la loi LRU sans trop de problème auprès des étudiants). Chaque 
année, de nouvelles universités annoncent leur incapacité à équilibrer 
leur budget sapé par la dévolution de la gestion de la masse salariale :
 elles sont contraintes de geler des postes par dizaines et de rogner 
sur leurs dépenses de recherche pour continuer à assurer (mal) leur 
première mission à savoir l’accueil des étudiants dont le nombre a 
recommencé à augmenter. Dans ce cadre-là, les fameux «postes Fioraso», 
ces 1000 emplois annuels créés pour l’ESR depuis 2012, relèvent de 
fictions, employés qu’ils sont à boucher les trous de budgets 
structurellement déficitaires. Quant au produit des «investissements 
d’avenir», dont on ne cesse de nous rappeler quel effort de la nation 
ils représentent au bénéfice supposé de l’ESR, chacun sait désormais, y 
compris leurs thuriféraires les plus acharnés, qu’ils induisent des 
dépenses énormes de la part des bénéficiaires (dépenses supérieures 
souvent aux sommes attribuées) et donc de nouveaux facteurs de 
déséquilibre budgétaire et d’inégalités croissantes entre les 
formations. Cliquer ici 
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