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Education. Le gouvernement à l'épreuve du masque, de la mascarade et du démasquage...


Travaux, en classe, de recherche d'après-visite ministérielle sur les mots et les choses* : Mascarade...

Substantif d'origine italienne, (maschera, masque) .. d'origine arabe (مسخرة, mas.kha.ra, ridicule)

Une mascarade est au sens propre une réunion de gens masqués et déguisés. Par extension, le mot mascarade signifie également un déguisement ou un accoutrement bizarre et ridicule. Ce terme, utilisé de façon figurée, signifie une action hypocrite relevant d'une mise en scène trompeuse.


 
HISTOIRE 
Une partie de l'équipe éducative du lycée Victor-Hugo s'est senti trahie lors du déplacement de Manuel Valls et Najat Vallaud-Belkacem la semaine dernière.

La semaine dernière, le Premier ministre et la ministre de l’Education ont débarqué dans leur lycée Victor Hugo de Marseille. Un établissement du centre-ville classé ZEP, avec 85% d’élèves boursiers. «Mais quelle frustration ! Cette visite était un montage de toutes pièces, ce que Manuel Valls et Najat Vallaud-Belkacem ont vu ne correspond pas du tout à notre réalité et nos difficultés», déplore, pleine d’amertume, une jeune prof, préférant que son nom n’apparaisse pas, de peur d’être inquiétée par sa hiérarchie.

Elle raconte : «L’administration a fait chanter la Marseillaise à des élèves triés sur le volet. Ils ont carrément été dispensés de bac blanc pour répéter ! Le jour J, il y avait des flics dans la salle des profs soi-disant pour des raisons de sécurité. C’était évidemment pour empêcher toute protestation…» Une partie des profs voulaient interpeller les ministres sur l’avenir encore flou des lycées classés ZEP. Si une réforme est en cours concernant les collèges et écoles difficiles, qui passent sous l’appellation REP à la rentrée, aucune annonce précise n’a encore été faite concernant les lycées, entretenant un climat d’inquiétude au sein des équipes. Beaucoup craignent l’éviction de leur lycée du dispositif, et donc la suppression des moyens supplémentaires accordés. Cliquer ici

* Note du blog : simple clin d'oeil à Michel Foucault qui publia en 1966 Les Mots et les Choses (une archéologie des sciences humaines)



[…] Dix des douze collèges dont viennent les lycéens de Victor-Hugo sont en REP, voire REP + (réseaux d'éducation prioritaire). Et 65% des élèves viennent de familles classées dans la catégorie socioprofessionnelle "ouvriers et inactifs" (contre 25% en moyenne nationale). « Ici, la majorité des élèves sont arabes, la mixité n’existe pas, il n’y a que des commerces hallal, décrit l’un d’eux. La pauvreté est omniprésente, les familles se tassent dans de tout petits appartements et les enfants n’ont quasiment aucune chance de s’en sortir mieux que leurs parents. » […]
« […] pourquoi un gouvernement qui dit tout miser sur l’éducation veut sortir de ZEP un lycée qui se trouve dans un ghetto, alors que lui-même parle d’apartheid ». […]

Les parents et enseignants de collèges REP +, venus protester sur le parvis de la gare contre le redécoupage des zones d’éducation prioritaire dans le département, se sont retrouvés cachés derrière un cordon de bus de la RTM (Régie des transports marseillais). Quant aux personnels grévistes du lycée, qui ont tenté avant l'arrivée des ministres de déployer une banderole réclamant des moyens pour les ZEP, ils ont été immédiatement repoussés par des policiers.

Après leur assemblée générale en salle des professeurs, les grévistes s'y sont donc retrouvés « confinés », avec interdiction d’ouvrir les fenêtres donnant sur la cour où se déroulait la cérémonie. « On a eu le sentiment d’être surveillés, explique un membre du personnel. La direction nous a demandé de retirer nos affiches qui réclamaient des moyens pour les ZEP. Et il y avait quatre ou cinq policiers en civil dans la salle des profs pour éviter des sifflets ou des huées. »
Selon plusieurs témoignages, une enseignante qui a tenté d’ouvrir les fenêtres se serait même vue menacer de garde à vue. « On aurait aimé leur montrer des classes au travail, la réalité d’une ZEP, pas cette mise en scène avec des élèves chantant la Marseillaise ! », s’exclame ce fonctionnaire. Une enseignante de français dit avoir quant à elle vu pleurer « certains profs qui portent le lycée à bout de bras depuis des années ». […]

Sur le fond, plusieurs personnels ne comprennent pas pourquoi la table ronde ne concernait qu'une douzaine d'élèves ou anciens élèves, intégrés dans des dispositifs comme les «Cordées de la réussite » ou « Bacheliers méritants ». Il s'agit d'« une réalité tronquée, celle de la réussite d’une minorité d’élèves alors que nous réclamons des moyens réels bénéficiant à tous », écrivent-ils. Le programme « Bacheliers méritants » permet aux 10 % de bacheliers de chaque filière ayant obtenu les meilleurs résultats au bac dans leur établissement de pouvoir intégrer une filière sélective (DUT, BTS, classes prépas, IEP, écoles d'ingénieur ou de commerce). En 2014, année de lancement, il n'a cependant concerné que 223 lycéens en France.

« Sortir quelques élèves du lot pour leur permettre d’accéder à un parcours d’excellence, ça permet de rééquilibrer les inégalités sociales, c’est formidable, dit une enseignante. Mais ne voir qu’eux, c’est très méprisant à l’égard des autres élèves. Mes "Seconde" étaient hyper en colère. Ils m’ont dit "On n’est pas des animaux". » « On a voulu donner une certaine image de la ZEP », dit un autre enseignant. Une lycéenne nuance : « Les élèves qui font partie des Cordées de la réussite ne sont pas forcément de bons élèves, ils n’ont pas tous des notes de fou. Ça vise justement à les aider dans le supérieur. » […]
« On m’avait demandé d’expliquer en quoi le lycée m’avait portée vers l’admissibilité à Sciences-Po et dit que le reste (concernant les moyens en ZEP, ndlr) était hors de propos, mais je n’avais pas envie de prendre le thé avec Valls alors que des camarades manifestaient dehors », explique la jeune fille qui, comme beaucoup de lycéens, a « mal vécu » cette visite. « J’ai réalisé la distance qu’il y a entre nous et eux », confie également notre étudiant en BTS, qui dit avoir été « dégoûté de la politique ». « Ils ont donné exactement l’image de la politique qu’il ne faut pas donner », conclut, amère, une prof. 

L'intégralité de l'article sur le site de Mediapart (accès réservé aux abonnés)

 Mascarade marseillaise, l'envers du décor 

Enseignants manifestants de Victor Hugo "évacués" par la police pour qu'ils ne "gênent" pas la visite ministérielle...

Extrait de la vidéo de l'article de Mediapart

Parfois le socialiste tombe de lui-même le masque...

 Cliquer ici

En plus anecdotique mais quand même...

La secrétaire d'État à l'enseignement supérieur et à la recherche, Geneviève Fioraso, s'est inventé une maîtrise d'économie qu'elle n'a en réalité jamais obtenue. Elle n'a même jamais suivi aucun cursus dans cette matière, contrairement à tout ce que racontent ses biographies officielles qu'elle n'a jamais pris soin de corriger. […]

Il n'est heureusement nul besoin d'avoir fait des études pour être ministre, mais il n'est pas non plus nécessaire de mentir sur son CV. […]

Dans le milieu universitaire, les interrogations sur le cursus suivi par Geneviève Fioraso ont commencé à se faire jour il y a plusieurs mois. À la nomination de Najat Vallaud-Belkacem à la tête du grand ministère regroupant éducation nationale, enseignement supérieur et recherche, l’université d’Amiens aurait souhaité communiquer sur le fait que les deux ministres en charge de l’enseignement supérieur et de la recherche étaient issues de ses rangs, puisque la jeune ministre a fait une partie de ses études à Amiens. Pourtant, après vérification, l’université ne peut que constater que Geneviève Fioraso n’a pas obtenu ses maîtrises à Amiens et renonce donc à ce petit coup de pub. […]

Selon nos informations, la secrétaire d’État devrait, pour des raisons de santé, quitter le gouvernement dans les semaines à venir. Sans doute au lendemain des départementales, comme le lui a demandé François Hollande. Ce nouveau mensonge d’un membre du gouvernement, qui surgit quelques semaines après nos révélations concernant son incroyable conflit d'intérêts dans le domaine des nanotechnologies, pourrait néanmoins contrarier ce calendrier. Cliquer ici (article réservé aux abonnés de Mediapart)

Note : sur le conflit d'intérêt concernant les nanotechnologies, Mediapart publiait le 12 décembre dernier un article titré "Recherche: le pont d'or fait aux nanotechnologies met Fioraso sur la sellette" et introduit par ces lignes : "Alors que les universités et la recherche crient famine, Bercy a décidé d'accorder 274 millions d'euros à un programme de recherche et développement sur les nanotechnologies à Grenoble. Or ce programme intéresse directement l'actuelle secrétaire d'Etat à l'enseignement supérieur, Geneviève Fioraso, et son compagnon, haut cadre au CEA." Cliquer ici (accès réservé aux abonnés)

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