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Où il est question d'élections départementales à la lumière crue de ce qu'est le pouvoir de Goldman Sachs !


 Point de vue
Ils dansent sur nos têtes et on joue petit bras, petit pied...

Au moment où l'interpellation, pour l'émission télévisée Cash Investigation, des dirigeants de Sanofi par Elise Lucet, mais aussi par un "sanofien" de Montpellier (voir ci-dessous), a mis en lumière pour un large public les méfaits des logiques financières à l'oeuvre dans les entreprises, à l'heure aussi où la Grèce subit une agression de grande envergure de l'Union Européenne, il est bon de voir ou revoir le documentaire diffusé par Arte en 2012 que nous proposons ci-dessous : il démonte de façon remarquable ce qu'est le sommet de cette emprise financière, celle de la banque Goldman Sachs, qui se subordonne les politiques (les socialistes se montrant, on ne le sait que trop, parmi les plus dociles des soumis) et les économies mais surtout accable les peuples. Le visionnage de cette implacable enquête devrait permettre d'enfoncer un coin dans les clichés sur la bonne gouvernance européenne et les pseudos vertus des bons élèves de l'UE par lesquels certains justifient l'idée que la Grèce devrait "payer pour ses erreurs et son laisser-aller inqualifiables". 

Car ce qui apparaît clairement dans ce reportage c'est que ce sont les Sarkozy, aujourd'hui Hollande, Merkel ou Cameron qui ont permis et permettent que Goldmann Sachs (par ailleurs ayant mis la main violemment sur Pages jaunes comme on le voit dans le reportage de Cash Investigation) maquille les chiffres des Etats, s'enrichisse, à leurs dépens, aux dépens donc des peuples, et même spécule contre ceux qu'il est censé aider. Le summum de ces complicités et connivences, parfois simple pusillanimité ... "de gauche", des gouvernements et de tant de députés européens aura été l'avènement au coeur des rouages de l'UE, en particulier de la BCE, des hommes de Goldmann Sachs. Un moment d'anthologie est constitué par le refus, devant caméras, de l'ex président de la BCE, le français Jean-Claude Trichet, de se prononcer sur cette banque et ce que signifie l'arrivée, pour lui succéder, d'un de ses anciens membres ! Tout en évitant de concentrer sur cette partie la plus emblématique de l'iceberg ce qui doit cibler l'ensemble de celui-ci, on notera que ce gigantesque mécanisme du capitalisme financier, dans son imbrication étroite, faut-il le rappeler, avec le capitalisme industriel, situe les enjeux politiques pour ceux qui ne courbent pas l'échine : à la veille d'élections départementales où l'on voit s'afficher des alliances qui vont de ce PS failli, et compromis avec ce que nous venons d'évoquer, à une EELV restant in fine dans l'orbite dudit parti en passant par un Front de Gauche qui ne sait plus, mais l'a-t-il jamais vraiment su, où passe la frontière de l'alternative et pratique la pire des sinuosités politiciennes vis-à-vis des deux partis précédents, on ne peut que comprendre qu'à Goldman Sachs et chez ses complices on dort sur ses deux oreilles. Il y a dans ce dérisoire microcosme d'agitation politicienne et liliputienne tous les signaux indiquant que la riposte, qui ne peut qu'être un mixte de mobilisation sociale et politique à dynamique tendanciellement européenne, est au degré zéro quasiment le plus absolu ! D'autant que c'est l'extrême droite qui tire les marrons du feu du mécontentement. L'extrême gauche, malgré son actuelle marginalisation, a la responsabilité de rechercher, sans rien affadir de sa radicalité, les voies de la remobilisation populaire. 

 Jean-Claude Trichet, passant le relai de la BCE, à un boy de Goldman Sachs

Il a été assez perdu de temps. L'espoir soulevé par Syriza est certes quelque peu douché par l'orientation que le gouvernement et la direction de ce parti ont prise pour riposter à l'agression sans nom de l'Eurobord (et des gens de Goldman Sachs). Reconnaissons, sans pour autant céder au suivisme envers une politique de gauche qui privilégie des négociations à froid avec les ennemis et ne table pas sur la relance des mobilisations populaires, que la tâche est des plus difficiles. La solidarité des peuples européens avec la Grèce, malgré tous nos efforts, n'est pas, pas encore, au rendez vous et ne permet pas d'aider à renverser le rapport de force. Mais peut-être faudrait-il commencer par poser la question : comment appeler en France à aider le peuple grec à desserrer l'étau européen si, dans le même temps, on perd, pour cause d'électoralisme petit bras, toute crédibilité à offrir à notre propre peuple une alternative tant aux libéraux (PS et UMP) qu'au FN ? Les difficultés sont énormes pour relancer la confiance dans les mobilisations mais pourquoi s'échiner à les accentuer en cédant aux mirages des alliances pour des urnes par où se neutralise et s'édulcore l'idée même de rupture avec le système ? Le paradoxe de tant de responsables politiques qui ici se revendiquent de l'actuelle dynamique de Podemos en Espagne, en particulier dans le Front de Gauche, est qu'ils font exactement le contraire de ce que met en oeuvre ce parti : la rupture sans tergiversation, sans recherche de pseudo frondeurs (en France Hollande est en train de les amadouer par des perspectives de promotion...gouvernementale !) ou écologistes présentables, avec la "caste" socialiste et celle de la droite ! Tant la Grèce que l'Espagne pourraient nous inviter, par-delà leurs spécificités, à faire sauter les enfumages et autres timidités qui plombent la gauche dite radicale ici et qui laissent le monde de Goldman Sachs, Merkel, Hollande, etc. continuer à danser sur nos têtes, sur nos vies... Il faudrait simplement, si l'on peut dire, avoir le courage de sortir des routines politiques et se retrousser les manches pour de vrai en traçant la ligne de rupture avec le système là où il faut ! Pas là où il est notoire que c'est faux !

Antoine


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Sur la Grèce, extrait de la Lettre d'Information hebdomadaire du NPA 34


 NPA 34, NPA

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