Sanofi à ses salariés et aux patients...tchao, pantins !
Quand les actionnaires s'en prennent à nos emplois. Vaste sujet auquel s'attaque le magazine Cash Investigation diffusé mardi 3 mars, à 20h45 sur France 2. A travers trois cas concrets, le journaliste Edouard Perrin s'attache à démontrer les conséquences sur les salariés des décisions prises à l'autre bout de la chaîne, par ceux qui président aux destinées des entreprises. Où certains n'hésitent pas à sacrifier des emplois pour booster leurs dividendes.
C'est notamment le cas chez Sanofi, poids lourd mondial du médicament et deuxième entreprise du CAC 40, actuellement au cœur d'une vive polémique provoquée par la prime de bienvenue très accueillante – 4 millions d'euros – offerte à son nouveau pdg, Olivier Brandicourt.
Statisticien, Thierry Bodin est salarié du groupe Sanofi depuis une trentaine d'années – d'abord chez Roussel-Uclaf, Aventis puis Sanofi. Il est aussi représentant syndical (CGT) et co-auteur de Sanofi Big Pharma, l'Urgence de la maîtrise sociale, paru aux éditions Syllepse, en 2013 ; un ouvrage militant qui imagine quelques alternatives à la conduite actuelle de l'entreprise. Nous lui avons demandé de visionner deux extraits de Cash Investigation : quand les actionnaires s'en prennent à nos emplois, et de les commenter pour Télérama.
Propriétaire d'une action Sanofi acquise pour les
besoins de l'enquête, Elise Lucet se rend à l'Assemblée générale
annuelle des actionnaires de Sanofi, en 2014.
« J'étais dans la salle ce jour-là, j'ai entendu Franck, le technicien de Montpellier – qui a été reclassé depuis – prendre la parole. A côté de Franck, on voit Jean-Louis Perrin, un camarade syndicaliste CGT de Sisteron, où ils sont en grève depuis des semaines sur les salaires. A un moment, le commentaire évoque les petits actionnaires en les qualifiant « de gens comme vous et moi », j'ajouterais quand même que ce sont des gens d'un certain âge, auxquels on a beaucoup de mal à faire comprendre le système dont ils font partie. Ou alors ils ne veulent pas le comprendre... A croire qu'ils n'ont pas d'enfants ou de petits-enfants au chômage... Quand Elise Lucet prend la parole, certains applaudissent, dans un premier temps mais quand elle insiste pour avoir sa réponse – parce que Chris Viehbacher (directeur général du groupe Sanofi du jusqu'en octobre 2014, ndlr) va refuser de répondre –, on entend que ça commence à râler dans la salle... L'article complet
Une lutte, des lutteurs de tous les instants...
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