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Sivens. La ZAD est en danger...


5 mars



4 mars

La gendarmerie laisse la FDSEA faire la chasse aux zadistes et bloque les soutiens à la ZAD sur Gaillac : gouvernement responsable et coupable !
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La ministre de l’écologie (ce qu’il en reste), Ségolène Royal, s’est engagée à indemniser le département du Tarn s’il abandonnait définitivement le projet initial de barrage de Sivens et renonçait à tout recours contre l’Etat. Une nouvelle, et énorme, bourde, à quelques jours de la décision du Conseil général du Tarn, appelé à se prononcer le vendredi 6 mars prochain sur un « scénario alternatif », alors que les tensions vont croissant sur place entre agriculteurs et zadistes. […] Communiqué de la Ligue des droits de l’homme,
Paris, le 4 mars 2015 : Sivens : éviter un nouveau drame !


Les informations que nous parviennent aujourd’hui directement de la ZAD du Testet, concernant les événements autour de l’affaire du barrage de Sivens et qui sont d’ailleurs rendues en partie publiques dans les médias, confirment qu’une nouvelle étape dans l’escalade de la violence a été franchie. Un syndicat agricole s’arroge, en toute illégalité, le droit d’établir un blocus autour de la ZAD du Testet dont l’objectif est clairement affirmé : isoler et affamer les occupants de la ZAD. Cliquer ici

 Contexte électoral(iste) local, manoeuvres gouvernementales, collaboration policière-gendarmesque avec les "cagoulés"-barres de fer de la FDSEA ... Objectif : casser la lutte antibarrage !

3 février


 
A lire ci-dessous

Les agriculteurs favorables au projet de retenue d'eau de Sivens (Tarn) ont accentué ce lundi 2 mars le blocus du site occupé par les zadistes, à cinq jours de l'examen par le Conseil général du Tarn des alternatives au projet initial enterré. […]

Une centaine d'agriculteurs de ce département et du Tarn-et-Garonne voisin, épaulés par les adhérents de la FDSEA de l'Aveyron, ont entamé ce lundi matin le blocage des deux accès du site et se relayeront "toute la semaine", a-t-il promis. Les zadistes, eux, s'estiment "victimes de séquestration". Ils appellent à un rassemblement mercredi dans la ville de Gaillac, principale ville de la zone à une vingtaine de kilomètres de là, en vue "d'un convoi alimentaire" vers la Zad.

Ils souhaitent aussi un rassemblement vendredi à Albi devant le conseil général du Tarn, qui doit se réunir pour arbitrer entre deux solutions privilégiées par les experts - une version allégée du barrage, située 330 m en amont, ou trois retenues latérales plus petites. La tension est remontée d'un cran ce week-end entre les deux camps autour d'une barricade installée par les zadistes au carrefour de la D999, en pleine campagne. Elle a été détruite et reconstruite trois fois avant d'être détruite dimanche matin et "un ou deux coups de poing ont été échangés samedi", selon la gendarmerie. Cliquer ici

 Document de Midi Libre
 


Besoin de personnes motivées sur la ZAD du Testet pour résister à la pression policière et milicienne. Ramenez-vous dès que possible !

-Rassemblement mercredi 4 mars à Gaillac, place de la libération à 14h pour un départ en convoi alimentaire vers la ZAD dans l’après midi.

-Rassemblement vendredi 6 mars à 10h à Albi devant le Conseil Général pour une soupe populaire et conviviale au moment où sera discutée la relance du projet de Sivens.
La ZAD est en danger, menacée par la collusion entres des milices et les forces de l’ordre. Cliquer ici

A lire aussi


Dans le Tarn, les élections départementales se préparent dans une atmosphère explosive. Les pro-barrage de Sivens pratiquent l'indimidation, tandis que les élus mènent un jeu politique opportuniste et brouillent les lignes. Le département de Jaurès pourrait basculer à droite. […]

Le barrage de Sivens, c'est le boulet de Thierry Carcenac, le président socialiste du conseil général du Tarn qui s’est obstiné à vouloir construire cet équipement malgré l’opposition croissante qu’il suscitait. Son refus de rencontrer les opposants et d’écouter leurs critiques a nourri la tension. « Mourir pour des idées, c’est une chose, mais c’est quand même relativement stupide et bête » : sa déclaration après la mort du jeune homme l’a figé dans une posture méprisante, aux accents cyniques, qui jette une ombre sur son mandat quasi perpétuel : il siège au conseil général depuis 36 ans et le préside depuis 1991. Fonction qu’il cumule depuis l'automne dernier avec un fauteuil de sénateur – la loi ne l’obligera à choisir entre les deux qu’en 2017. […]

Dans les allées du marché couvert d’Albi, Nicolas Bruihle, militant au Mouvement des jeunes socialistes (MJS) déprime : « Quand les gens voient nos tracts, ils disent soit “surtout pas vous”, soit “j’espère que vous êtes contre Hollande”, soit “la politique, j’y crois pas”. » Mathilde Maulat, ajoute : « Quand on leur explique que le département, c’est la politique sociale, on nous répond “assistanat” et “profiteurs du système”. » Les seuls passants motivés par l’élection qu’ils ont croisés disent vouloir voter Front national. La gauche se présente divisée dans plusieurs cantons. Carcenac affronte Roland Foissac, conseiller général communiste sortant, qui explique : « Il n’y a plus de majorité ! Depuis 2012, Carcenac a épousé la politique du gouvernement actuel. »

Pendant ce temps, dans le canton de Vignoble-Bastide, celui du barrage de Sivens, l’ambiance est à couteaux tirés, au sens littéral. A la sortie de Montauban, sur le bord de la route, une main a tracé en grosses lettres noires : « Ségo+Conf=fachos » (Conf' comme Confédération paysanne). Sur les troncs des platanes, on peut lire « Pelus dehors ». Les « pelus » ou « pelutes », ce sont les « pue la pisse », les occupants de la Zad du Testet, qui ont construit cabanes et fort de défense pour empêcher la construction du barrage de Sivens. C’est là que Rémi Fraisse, 21 ans, est mort, tué par les gendarmes lors d’un affrontement nocturne. Le dossier du barrage contesté est suspendu à la décision que doit annoncer le conseil général du Tarn le 6 mars, à 15 jours du premier tour des élections. […]

Marie Chantepie, 35 ans, candidate aux départementales sur une liste citoyenne opposée au barrage, a subi la dégradation de sa voiture, taggée sur le capot : « ZAD » . Et aussi sur le côté « ZAD partou », sans « » fait-elle remarquer. Pourtant, contrairement aux zadistes parfois décrits comme des « occupants » par les agriculteurs pro barrage, c’est une fille du coin, née dans le Tarn. Ouvrière agricole, elle habite Castelnau-de-Montmiral, un village d’une centaine d’âmes. Ces derniers mois, elle a vu surgir des « milices », en treillis, sweat-shirts à capuches équipés de dossards « soutien aux gendarmes de Sivens » et de brassards orange où l’on peut lire « brigades anti pelutes ». Ils bloquent parfois les voies d’accès à la Zad et font des rondes en quads dans la forêt. Un zadiste raconte avoir vu le slogan « Zad dehors sinon mort » et des pendus gravés sur des troncs d’arbres, un autre décrit les pneus crevés de la voiture d’un sympathisant, l’intérieur souillé par de l’urine,  et le caddie de ravitaillement d’une copine réquisitionnée par des pro-barrage. Une page Facebook a un temps annoncé « ouverture de la chasse : un zadiste tué=une balle offerte ». Marie Chantepie a porté plainte. Les auteurs du post s’en sont tirés avec une convocation au commissariat.

Dans les rues du village, il lui arrive d’entendre des klaxons hostiles, de croiser des regards « de dégoût ». A l’école, sa fille s’entend dire que sa mère est « une pelute » et qu’à cause de ses amis, « on ne pourra plus boire l’eau ». La maire de la commune toute proche de L’Isle-sur-Tarn, Maryline Lherm, « a réussi à détourner le regard du barrage vers les zadistes par une campagne de dénigrement » décrit Marie Chantepie. Fin 2014, l’édile a convoqué les services sanitaires pour de supposés problèmes de gale sur la zone.

Le 1er février, des incidents ont éclaté entre opposants et défenseurs du barrage. Patrick Rossignol, maire de la petite commune de Saint-Amancet, dans le sud du Tarn, adhérent de la FDSEA, producteur de céréales et de maïs, mais opposant au barrage de Sivens, raconte avoir été « bousculé » par un groupe d’hommes en tenue de chasse et équipés de manches de pioches barrant une route départementale. « Ils veulent me retourner le fourgon et me pousser dans le fossé. Ils m’insultent : "dégage pauvre con !", "J’espère que vos électeurs vous cracheront à la gueule quand ils sauront que vous soutenez ces rats" ». Quelques heures plus tard, il tombe sur quatre ou cinq de ces pro barrage, barres de fer en main, dans les rues de Gaillac, « qui voulaient s’en prendre à des jeunes ». Il s’interpose et se présente en tant qu’élu. « Ils me menacent : "On est chez nous", "t’as rien à foutre ici"». Il retrouve ensuite sa camionnette « fracassée, avec de longs impacts sur le côté, le pare-brise et la vitre latérale brisée ». Il part, avec d’autres (crevaison de pneu, entrave à la circulation), déposer au plainte à la gendarmerie de Gaillac. A la sortie, surprise : les mêmes hommes menaçant, avec « les mêmes outils en main », habillés de sweat-shirts noirs à cagoule avec un logo « Brigade antiPelluts-soutien aux gendarmes de Sivens », s’approchent d’eux. Le groupe de plaignants appellent alors l’interphone de la gendarmerie : « il y a des personnes avec des barres dans les mains qui arrivent ». Réponse de l’autre côté du mur : « Non ils n’ont rien dans les mains ». Il faut attendre que les pro barrage cassent l’appareil photo d’une journaliste stagiaire pour que les militaires sortent de leur bureau, et raccompagnent la bande à ses voitures. « Nous avons été surpris de voir les gendarmes laisser partir les agresseurs après avoir discuté avec eux ». […]
 

Sur le canton de Vignoble-Bastide, celui de Sivens, la liste citoyenne ACTES conteste le barrage de Sivens et son monde : le monopole de la décision publique exercé par les élus, les conflits d’intérêt, le refus d’écouter les opposants. « On ne pouvait pas laisser le canton sans candidat contre le barrage », explique Claude Forgeot, ancien technicien agricole puis patron d’une entreprise de BTP, encarté au Parti de gauche, et désigné candidat par un processus d’assemblées citoyennes. « C’est la prochaine assemblée qui va décider de ce qui sera fait à Sivens. On veut faire entendre les citoyens. On a un modèle, c’est Podemos. Le barrage de Sivens est emblématique des maux de notre société : les conflits d’intérêt, les dépenses déraisonnables, les dossiers bidonnés. Un élu a le droit de tout à partir du moment où il est élu. Ce sont les mêmes élus depuis des années, il faut que ça change ». Pour sa fille Maud, candidate à Saint-Sulpice : « Certains élus disent qu’il faut réaffirmer leur rôle, sous-entendu quand les projets sont votés ils ne doivent pas être contestés par les citoyens. C’est tout ce qu’on dénonce! C’est une vision dépassée de la politique ».

« Sivens nous a ouvert les yeux, explique Marie Chantepie, Je ne me rendais pas compte à quel point dès que l’on n’est pas d’accord avec la majorité, on n’est pas entendu. On voulait protéger nos forêts, on a manifesté pacifiquement, et on nous fait passer pour des terroristes! ». Katia Guillaumé, 49 ans, aide à domicile, et remplaçante sur la liste d’ACTES : « Le jour où des gens se sont enterrés pour empêcher les bull dozers d’entrer sur la Zad, j’ai vu un gradé donner l’ordre à ses hommes de foncer sur eux eux. ça m’a énormément choqué. J’ai capté son regard pour lui demander pourquoi il faisait ça. Il m’a répondu en faisant des mains le signe qu’il n’y pouvait rien. Là  j’ai pensé qu’il fallait faire changer les choses ». Elle raconte aussi s’être fait tirer par le foulard par un gendarme lors d’une autre action. Elle a porté plainte mais sans élément nécessaire, elle est restée sans suite.
Leur liste est soutenue par EELV, les Alternatifs, et officiellement le Front de gauche - sauf que les communistes ont préféré présenté leurs propres candidats. Ils espèrent un bon score car aux dernières européennes, les bureaux de leur circonscription ont accordé plus de voix aux écolos et au Front de gauche qu’au PS et à la droite. Mais moins qu’au FN.

« Sivens, c’est une ânerie énorme, on n’impose pas les projets à la matraque »: c’est la voix de Jacques Pagès, assis dans son salon, entre une réunion au Conseil général et la sortie d’école de ses deux jeunes enfants. Elu départemental sortant, il fut le seul à voter contre le projet de barrage. Infirmier à domicile, président de la commission des infrastructures et des déplacements au Conseil général, il repart en campagne avec les couleurs de la majorité, malgré la rupture de Sivens. […]

Pourquoi n’a-t-il pas réussi à infléchir le projet? « J’en ai été malade. J’étais seul contre tous. c’était comme être face à une religion. ça m’a déstabilisé ». La logique majoritaire de l’assemblée et la division des tâches a fait le reste. « Les conseillers généraux ne maîtrisent qu’un ou deux sujets, sur le reste, ils font confiance aux autres. Chaque élu travaille son dossier avec les services, puis le présente au groupe majoritaire et le soumet au vote. C’est un travail superficiel ». Pourquoi une telle obstination de l’exécutif? « En réunion j’ai entendu  "On ne va quand même pas baisser le pantalon", et aussi "On ne pourra plus rien faire" ». Mais heureusement qu’on ne peut plus tout faire!».

L’alternative, il y en a un qui ne doute pas de l’incarner, c’est Frédéric Cabrolier, conseiller municipal et communautaire du Front National à Albi. […]

Pour son parti, il lorgne les votes ruraux de cette périphérie de Toulouse qui accueille de plus en plus de ménages rejetés par la hausse des prix de l’immobilier dans la métropole régionale. L’emploi s’y fait rare. Les laboratoires Pierre Fabre, longtemps puissance économique locale, sont en pleine restructuration et viennent d’annoncer un plan social. « Ce sont les territoires oubliés de la République. On a dépensé des milliards d’euros en politique de la ville en direction des quartiers et on a délaissé les campagnes où la misère s’est développée ». Il espère emporter quatre cantons, dont celui de Carmaux 1, ancien bastion de la gauche ouvrière : « Le Tarn, c’est là où nous avons le plus d’élus municipaux en Midi-Pyrénnées, c’est le département où nous auront le plus d’élus ». […]

Pratique-t-on la politique différemment après la mort d’un jeune contre un barrage ? Et après que les experts mandatés par le ministère ont révélé les failles, les zones d’ombre et les erreurs techniques du projet voté à la grande majorité par le département ? Si peu. Thierry Carcenac se représente. Le préfet est toujours en place. Les principales formations politiques continuent de promouvoir de grands projets pour développer leur territoire : la Zac des Portes du Tarn, développée par la SEM 81, le syndicat mixte du conseil général; une autoroute entre Castres et Toulouse; le câblage en haut-débit des campagnes. Philippe Folliot rêve d’un « troisième Louvres » à Castres.

« Le drame de Sivens n’a pas politiquement affaibli Thierry Carcenac, analyse Guillaume Cros, conseiller régional EELV, au contraire : les présidents de la chambre d’agriculture, et de la chambre des métiers, la FDSEA, la FNSEA, sont tous montés au créneau pour défendre le vote des élus et donc sa décision ». Le barrage de Sivens est devenu un symbole pour les élus : celui du pouvoir qu’ils veulent garder. « C’est comme s’il fallait qu’ils resserrent les rangs pour garder leurs privilèges », décrit Guillaume Cros, pour qui « Sivens n’a rien changé ». Cliquer ici pour accéder à l'article intégral sur le site de Mediapart (accès réservé aux abonnés... Abonnez-vous !)


Reporterre avec Le Seuil raconte de manière trépidante l’histoire de la lutte pour sauver la zone humide du Testet, jusqu’à la mort dramatique de Rémi Fraisse. Il explique aussi ce qui se joue derrière ce combat : le changement d’un modèle agricole destructeur de l’environnement.


Un mort, une grenade, un gendarme. Comment a-t-on pu en arriver à ce que, dans une forêt du sud de la France, un jeune écologiste soit tué par les forces de l’ordre ? Pourquoi un tel déchainement de violence, quand l’objet du conflit était la transformation de quelques hectares de zone humide en un barrage destiné à l’irrigation ? Si, à Sivens, dans le Tarn, une lutte écologiste a conduit à la mort du jeune Rémi Fraisse, c’est parce que tout un système agricole et économique se trouve mis en cause par la contestation de ce barrage de trop. Pour comprendre, il faut lire le récit de Grégoire Souchay, qui a vécu la lutte sur le terrain depuis novembre 2013. Il raconte avec précision et vivacité le projet, les dossiers, la contestation, l’installation d’une ZAD, et le drame dans une nuit obscure.  Cliquer ici

 Et aussi




 Section socialiste du Tarn à la sortie de son AG sur le barrage de Sivens ?



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