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Femmes : l'inégalité professionnelle comme politique gouvernementale !


"Ce gouvernement ose s’attaquer directement aux dispositions dédiées à l’égalité alors qu’il faudrait, au contraire, des mesures ciblées pour les droits des femmes"

 A lire ci-dessous A notre avis : Hollande, Valls et les femmes ... l'impossible idylle !

 





Décidément, l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes est bien malmenée. Dernier exemple : l’Assemblée nationale vient de voter, mardi 2 juin 2015, la loi sur le dialogue social, qui supprime l’obligation de fournir un rapport de situation comparée entre les femmes et les hommes au sein de l’entreprise.

Ce rapport permettait d’analyser l’ampleur des inégalités au travail, dans tous les domaines, à partir de données fiables et précises. C’est sur cette base qu’il a été possible, dans les négociations sur l’égalité professionnelle, d’obtenir quelques avancées, toutefois insuffisantes. Les amendements introduits à la loi sur le dialogue social évoquent désormais des « informations et des indicateurs chiffrés », avec un détail de sujets à aborder et une « analyse » à fournir. Mais noyés dans la base de données uniques sur l’entreprise, auront-ils la même efficacité qu’un rapport spécifique ? Nous en doutons.

D’un autre côté, la négociation dédiée sur l’égalité professionnelle est, après amendement, fusionnée avec la qualité de vie au travail et peut, après un accord majoritaire dans l’entreprise, ne devenir que triennale.

Ces nouvelles régressions s’inscrivent plus largement dans les inégalités structurelles issues des systèmes de domination de sexe et de classe, qui servent toujours les intérêts du patronat. Cliquer ici

A notre avis : Hollande, Valls et les femmes... l'impossible idylle !

La communication gouvernementale et ce qu'il est convenu d'appeler ces "éléments de langage" qui structurent toute "langue de bois" sont aux abois... Cazeneuve, cet émule de Pasqua et Guéant qui travaille d'arrache-pied à prouver qu'il n'est pas du bois dont on fait les flûtes humanistes, a récemment qualifié d'humain le traitement infligé par la police à des migrants et à leurs soutiens à Paris (lire ici). Las, le choc des images a délivré son verdict sur les mots du gouvernement : ils babillent à contresens ! Personne, à l'exception du dernier carré des fidèles à "la gauche" de droite, n'est dupe. Ce gouverne ment ! La tribune de la Fondation Copernic sur le droit des femmes  en rajoute sur ce constat : un des derniers bastions de l'idéologie postulée progressiste de cette gauche sarkozysée prend l'eau. L'égalité hommes-femmes, cette bannière sociétale déployée par Hollande et Valls et leurs camarades du gouvernement, pour faire accepter la débâcle sociale qu'ils sont en train d 'imposer d'ANI en loi Macron, brasse du vent. Toutes ces mesures ciblent en effet d'abord les femmes au coeur de la vie quotidienne que ce soit à la maison, dans la rue ou au travail... Merci donc aux Copernic de donner le coup de grâce à cette mystification sociétale du social, coup de grâce par lequel s'effondre le résidu politique qui prétendait marquer la différence du PS et de ses alliés vis-à-vis de la droite. La logique libérale qui réunit, en totale symbiose, ces deux options politiques sous l'égide ultracapitaliste de l'Union Européenne, n'a plus les moyens de donner le change sur la promotion des droits et des libertés individuelles (sans parler des droits collectifs) : la sauvagerie de la lutte des classes qu'elle mène contre les peuples déconstruit imparablement ces droits et libertés. Cela se vérifie de plus en plus clairement ici, cela est évident à une échelle de masse en Grèce ou en Espagne où se dessinent, malgré des difficultés et des incertitudes, des possibilités de riposte populaire. Il nous reste, tout en travaillant à la solidarité avec ces peuples, à oeuvrer pour qu'ici aussi le déblayage idéologique et politique auquel procède la Fondation Copernic sur les droits des femmes, prenne forme politique d'alternative crédible permettant d'envoyer dans les cordes les Hollande, Valls, Sarkozy, Le Pen, ces acteurs du funeste jeu de rôles qui permet à la loi du capital de continuer à faire impunément ses dégâts... Mais pour transformer la déroute communicationnelle du gouvernement en une offensive politique crédible, il est incontournable de procéder à une autre déconstruction politique, cette fois-ci parmi les forces se réclamant de la transformation sociale radicale : la déconstruction de ses attaches, inexorablement politiciennes, avec l'ennemi et ses bateleurs, PS et frondeurs, par où l'alternative tombe dans le piège de l'alternance et de la dissolution de la crédibilité nécessaire pour refaire la jonction avec les couches populaires.

Antoine

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