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Montpellier. Saurel ce n'est décidément pas le Peyrou !


 Esbroufe, autoritarisme, cumul de mandats, reniement de la parole, social-libéralisme contre le PS mais avec Valls (malgré la réforme territoriale), urbanisme hyperbétonné, "métropolitarisme"... un bilan en forme de passif déjà bien lourd !


A lire ci-dessous A notre  avis : Saurel en son projet...

En avril dernier, Philippe Saurel, sous sa casquette de maire de Montpellier avait convoqué la presse pour la “présentation des futurs aménagements du jardin du Peyrou”.  Il faut dire que ce monument dominant la ville a bien besoin d’une seconde jeunesse. Mais loin de « retrouver toute sa splendeur », la place royale est victime du manque de projet politique de la municipalité, de son refus d’implication citoyenne réelle ainsi que d’une hypocrisie politicienne qui carbure à la communication. Trois tares qui semblent coller à la peau du maire-président.

Sous les débris, le « joyau » !

« Le Peyrou dont le nom signifie « pierreux » en occitan, est un joyau. Alors, il faudra le traiter comme un joyau », annonçait Philippe Saurel dans le journal municipal de mai 2015. Si l’édifice classé monument historique est bien un joyau, il faut le polir avec insistance pour en prendre conscience, la surface actuelle faisant plus penser à un champ de ruine. Dalles cassées, bitume rapiécé, bancs brisés, murs grignotés, c’est en réalité un triste spectacle qu’offre le Peyrou. « SOS Peyrou », titrait même La Gazette dans un de ses numéros de février. Tout cela n’est que le résultat d’un manque d’entretien voire d’une inertie inquiétante de la part des pouvoirs publics compte tenu de l’héritage historique que constitue le Peyrou. Cliquer ici

Illustration par NPA 34

A notre  avis : Saurel en son projet...

Impeccable ce travail des camarades de Pas de roses sans épines ! Articulant de façon convaincante l'analyse de "l'objet" Peyrou, à partir de sa fonction de métaphore  par excellence d'une ville qui se pique d'être "l'endroit où il fait bon vivre", le traitement politique qui lui est réservé par la "nouvelle" mairie et l'observation concrète de ce qu'elle offre au regard et à la réflexion de ceux/celles qui ne s'en laissent pas compter, lesdits camarades continuent leur oeuvre salutaire de démystification de la bulle Saurel. 

Qu'ils nous permettent seulement d'émettre la réserve amicale de ne pas trouver pertinente l'affirmation, réitérée dans le texte, que la "saurélie" serait dépourvue de projet politique. Voilà une critique pour le coup injuste : Philippe Saurel poursuit son parcours initié sous l'égide de son maître revendiqué, Georges Frêche. Comme en témoignent les avatars d'un aménagement introuvable du Peyrou, il développe ce qui, alors qu'il était adjoint en charge de l'urbanisme sous Hèlène Mandroux, a fait de la ville un espace hyperbétonné où la politique est indexée sur l'économie BTP, où au demeurant le mal-logement est une des plaies les plus scandaleuses. Où le plan de circulation, à l'unisson de ces choix, reste toujours aussi aberrant au regard des enjeux écologiques du moment. Devenu responsable de la culture, l'oxymorique "homme nouveau"-frêchiste notoire (mâtiné de social-libéralisme vallsiste), a par ailleurs, largement contribué, même si, austérité budgétaire oblige, la voilure est aujourd'hui à la baisse, à un développement des manifestations de prestige propres à satisfaire les élites intellectuelles locales et ceux qui, aux échelons sociaux inférieurs, revendiquent d'en être. Et cela au détriment d'une vie associative autonome vis-à-vis des desiderata municipaux et assise sur le travail de quartier. Vie culturelle, celle-ci, menée, avec peu de moyens, par ces associations au plus près des exclus du miracle montpelliérain mais non moins riche que ce qui se donne à voir et à entendre au Corum. Et ne parlons pas d'une conception de la "démocratie participative" qui ... participe du grand bluff de toujours des "socialos", ce PS dont "l'exclu" a gardé l'essentiel des techniques manipulatoires, substitutrices et d'enfumage (lire Un collectif d’associations en colère écrit une lettre au maire de Montpellier). 

Retenons seulement ce qui, ajouté au reste, configure bien une politique, un projet patiemment mis en oeuvre, celui rattaché à la réforme territoriale concoctée par le gouvernement : par-delà la picrocholine tension montpelliéraine avec l'ogre toulousain, il y a chez Philippe Saurel totale inscription dans la démarche gouvernementale de construire de monumentales entités politico-géographiques métropolitaines accordées aux logiques de l'accumulation du capital à l'ère d'une européisation ultralibérale, elle-même en phase avec les ressorts d'une mondialisation implacable envers les peuples (bonjour la Grèce !). Bref, dans cette chaîne du local au global, qui résiste à s'exposer crûment à la vue, Philippe Saurel est bien, sous les dehors clinquants de sa "différence" qui ont pu séduire quelques gogos, comme un homme du système, porteur des dynamiques, projets et réalisations, de ce système que nous combattons.

Cela étant précisé,  cette page de Pas de roses sans épines est à vraiment à lire.

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Note : la vidéo est éclairante sur le syndrome frêchiste qui travaille à plein Saurel, en son mépris le plus total des interlocuteurs, qui plus est, des élus, mais c'est un "détail" chez ce type de politicien, qui lui déplaisent. Sur le fond on ne suivra pas l'émoi courroucé de Danielle Bleitrach devant l'affront fait au "communisme" et l'incapacité de l'élu ex-communiste interpellé à défendre celui-ci (1). Danielle Bleitrach oublie qu'un Saurel ne peut jouer de l'anticommunisme le plus imbécile que parce que les communistes lui ont donné les bâtons pour se faire battre. L'ex-élu du PC, Hervé Martin, s'est en effet montré totalement insuffisant car il est d'emblée piégé par la revendication qu'il fait que les élus montpelliérains du PC, en l'occurrence en matière de politique de la petite enfance mais cela va bien au-delà, ont été les pions dociles des municipalités socialistes successives. Ils ont même porté le projet de Délégation de Service Public d'une crèche que les personnels rejetaient pourtant comme dérogeant à ce que l'on appelle communément service public municipal (lire Montpellier. Une crèche en DSP est-elle une crèche municipale ?) !

L'attitude de Philippe Saurel au conseil municipal en question ne fait, en réalité, que reconduire le profond mépris que son mentor Georges Frêche a toujours eu envers ses pourtant serviles alliés communistes (2). Hervé Martin doit porter la croix de ceux qui, se réclamant de la gauche, ont toujours collaboré avec la gauche de droite, autant dire la droite. La leçon est rude : la soumission politique ne reçoit jamais la reconnaissance ni l'affection des maîtres. 

Quant à Danielle Bleitrach, on ne peut que sourire amèrement à sa pathétique mobilisation, dans cette affaire montpelliéraine minable, du rôle joué par l'URSS, plus justement par le peuple russe malgré Staline, pour battre les nazis. Ici le mythe cherche à faire oublier la politique, celle d'un communisme stalinisé, coupable de crimes, de goulags (dont les communistes tout court, sans plus d'épithètes ni de guillemets, furent les victimes parmi d'autres) et ... de collaboration avec la bourgeoisie dont l'une des caricatures les plus monstrueuses fut le pacte germanosoviétique et, entre autres, la tragédie polonaise qu'il induisit ! 

Philippe Saurel sait, certes grossièrement, exploiter toutes les failles qui ruinent l'édifice "communiste" d'hier et d'aujourd'hui... et auxquelles la direction des PC a contribué et contribue à sa façon aujourd'hui (cf ici les alliances bovines avec le PS de Hollande-Valls dans les collectivités locales). Très clairement ce n'est pas en faisant comme le pauvre Martin que l'on déstabilisera ce que Saurel porte d'outrecuidance politicienne mise au service des politiques antipopulaires. 

Antoine 

(1) Qu'Hervé Martin ne semble plus appartenir au PC, à partir probablement du choix fait de figurer, contre la décision d'autonomie de son parti au premier tour, sur la liste municipale socialiste battue par Philippe Saurel aux dernières élections, ne change rien à ce que nous disons ici. En effet le clash avec le maire de Montpellier est parti de son éloge de la politique "communiste" de toujours, d'inféodation au PS de l'Hérault : l'ex-communiste est fidèle au "communisme " municipal héraultais et c'est cette fidélité qui permet au faux dissident socialiste Saurel de continuer, à peu de frais, à apparaître comme "l'homme de la rupture" ! 

(2) Pour comprendre (essayer de comprendre) l'inextricable situation des communistes héraultais satellisés par le PS pour certains, tentés par une alliance avec Saurel en 2014, lire Election de Montpellier : la gauche introuvable au croisement du Front de Gauche et du PS (ou de "son dissident") ! d'où nous extrayons ces lignes concernant la fraction du PC ayant envisagé de s'allier avec Saurel : "Le PC et Ensemble ont, tous deux, envisagé faisable une fusion avec Saurel sans prendre en compte que ce personnage incarne tout ce que l'héritage frêchiste qu'il porte pleinement est capable de concéder pour gagner une élection. Ils se sont ainsi exposés au ridicule de croire qu'en effaçant, en vain au demeurant, de la liste de ce personnage opportuniste charriant une longue histoire de bon gestionnaire social-libéral de la ville, le nom de ses colistiers de droite et d'extrême droite (si, si !), on effacerait ce que la volonté de les y mettre avait signifié et signifie, sans retour, structurellement, de profondément ancré ... à droite. "

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