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Etat espagnol. Elections catalanes : un séisme politique...


Les gauches d'alternative au défi de l'aiguisement des questions nationales et de leur rapport aux urgentes questions sociales...


En Catalogne, les résultats du scrutin de ce 27 septembre ont donné une majorité absolue de sièges aux forces indépendantistes.

Dans le cadre d’une augmentation importante de la participation (presque 80 %), c’est un plébiscite pour Artur Mas et dans une moindre mesure la CUP. La dynamique de polarisation a aussi permis une montée spectaculaire de Ciutadans, un parti unioniste et ultralibéral à l’allure moderne, anticorruption et sans image réactionnaire, qui a volé énormément de voix au PP, l’un des grands battus, au PS et même à la candidature promue par Pablo Iglesias [« Catalunya sí que es pot »]. Ciutadans passe de 7 à 25 sièges et devient la deuxième force. Et le Parti socialiste catalan (PSC), malgré une perte importante de voix, freine sa « pasokisation ».

La candidature unitaire dirigée par Mas, « Junts pel sí », a gagné les élections tout en perdant des voix en comparaison à la somme de voix de CiU et ERC aux élections précédentes. C’est un succès politique énorme pour Mas, qui a su répondre à la rupture récente avec son partenaire historique, l’UDC, opposé à l’indépendance. Cela lui a permis de surfer sur la vague indépendantiste, avec le soutien d’un mouvement de masse structuré. Cliquer ici

 Notes à chaud sur les élections catalanes (Antoine)

Résultats décevants pour Podemos-Podem (Catalunya Sí que es Pot) aux élections de Catalogne : 11 députés (8,9%), deux de moins que ceux obtenus par la seule ICV (scission d'IU-Izquierda Unida) en 2012 alors qu'ICV intégrait cette fois-ci la liste de Podemos avec EUiA (le secteur catalan resté à IU) et les écolos de Equo. Le PSC (socialistes catalans) sauve les meubles et se retrouve, en troisième position, devant Podemos qui fait quasiment et tristement jeu égal avec le PP (11 000 voix de plus que lui). Podemos a été concurrencé par les indépendantistes anticapitalistes de la CUP qui obtiennent 10 sièges (8,2%) et deviennent incontournables pour permettre (mais cela n'entre pas dans leur démarche) à l'indépendantisme de droite de Junts pel Sí (62 sièges et 39,6%) de gouverner avec une majorité absolue (située à 68 sièges). 

Il est à noter que le voeu de CUP que ces élections donnent une majorité absolue en sièges mais aussi en voix n'a pas été exaucé car en % cela donne pour les deux partis cumulés "seulement" 47,8%. CUP en fait siègera en opposition parlementaire mais appuiera les mesures de sécession que prendrait le gouvernement catalan. 

Pour revenir à Podemos, ses membres reconnaissent l'échec à éviter la polarisation, pourtant appelée à être indéboulonnable, entre le oui et le non à l'indépendance. Le double positionnement podémiste de reconnaissance du droit à l'autodétermination mais avec le souhait que la Catalogne ne fasse pas sécession n'a pas convaincu. D'autant que les adresses d'Iglesias aux émigrés, fils, petits-fils d'émigrés péninsulaires non catalans à voter massivement ont semblé réactiver le vieux clivage-contentieux catalans/non catalans cherchant à faire, dans ce cas, de ceux-ci une sorte de contrepoids "étranger" aux catalans et à l'expression de leur sentiment national (lequel au demeurant est partagé en totalité ou en bivalence "nationale" par nombre de ces descendants d'émigrés !). Pas spécialement judicieux et en réalité très confusionniste pour une démarche appelant à l'union dans le cadre d'un Etat espagnol à régénérer démocratiquement ensemble. Enfin la tentative de faire prévaloir la question sociale sur le sentiment national est aussi cause de cet échec dont a profité, sur la gauche de Podemos, la CUP mais aussi, sur sa droite, le Podemos de droite anti-indépendantiste et vraie relève du PP, Ciutadans, qui devient la deuxième force électorale avec 25 députés (18%). 

Pour Esther Vivas (voir lien en espagnol ci-dessous), membre d'Anticapitalistas-Revolta Global et de Procès Constituent, une organisation à connotation clairement indépendantiste qui n'a pas été convaincue de participer à la liste soutenue par Podemos, cette liste a été construite d'en haut et, en excluant Procès Constituent mais aussi Barcelona en Comú (alliance autour d'Ada Colau, des activistes sociaux de Guanyem et de partis de gauche qui a décroché récemment la mairie de Barcelone), elle s'est privée d'une solide base sociale. Laquelle bien évidemment portait largement, même si pas en totalité, une démarche de processus constituant à connotation indépendantiste. Démarche que, pour faire vite, Iglesias et la direction nationale de Podemos refusait. Esther Vivas estime que ces résultats sont un sérieux avertissement sans trop de frais encore pour Podemos dans la perspective des élections générales de fin d'année.

http://ccaa.elpais.com/…/27/catalunya/1443366953_225134.html
http://politica.elpais.com/…/actuali…/1443384251_460286.html
http://ccaa.elpais.com/…/27/catalunya/1443368794_097466.html
http://www.publico.es/…/batacazo-catalunya-pot-empeora-resu…
http://blogs.publico.es/…/28/catalunya-la-hora-de-la-verdad/

 Les anticapitalistes indépendantistes de la CUP

La CUP (Candidatura d'Unitat Popular) n'entend pas céder aux menaces, y compris celles de la Banque d'Espagne concernant l'exclusion de la Catalogne de la zone euro. Et Joaquim Arrufat, l'un des trois députés de la CUP au parlement précédent, de conclure en forme de défi : « nous avons suivi de très près ce qui s'est passé en Grèce. » Cliquer ici

Une analyse touffue (handicapée par une traduction "moyenne") mais recélant des pépites argumentatives : Etat espagnol-Catalogne. Pour un Oui ou pour un Non: une gauche en fausse opposition lors du 27S catalan
  

Intéressant et souvent pertinent...

Pourquoi ne pige-t-on rien à l'indépendantisme catalan ?

La Basques avertissent : "La Catalogne et l'Euskadi [le Pays Basque en basque], des chemins différents pour un même objectif".

Déclarations du président du PNV, le Parti Nationaliste Basque (droite), l'équivalent politique du parti d'Artur Mas qui a remporté, en coalition, les élections catalanes. Le choix basque d'en passer par une proposition de réforme constitutionnelle (qui a échoué en Catalogne à cause du Parti Populaire au pouvoir à Madrid) n'en pose pas moins que soit reconnu le droit à l'autodétermination ! Et si l'on ajoute que, dans le contexte créé par la campagne électorale de Catalogne, le PNV appelle les Basques à être attentifs à la fenêtre d'opportunité qui s'ouvre, on peut penser que ce sont bien les questions nationales (la Galice n'est pas loin), et non la seule question catalane, qui pourraient enclencher une dynamique de mobilisation dont la Catalogne montre qu'elle peut mener plus loin que la démarche initiale (pour les Catalans la réforme de l'Estatut d'autonomie annulé par le Tribunal Constitutionnel sur requête du gouvernement central) ! (Antoine) Cliquer ici 

 

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