Dossier : inondations dans le Var, dans l'Hérault... Trois petits tours politiciens et s'en vont, l'irresponsabilité systémique suit, comme l'eau, son cours catastrophique !


 Les inondations qui ont frappé la côte des Alpes Maritimes ont 
provoqué la mort de 19 personnes. Ce serait la faute à Météo France, au 
climat, à pas de chance, à la nature... Pourtant cette nouvelle 
catastrophe meurtrière, comme celles qui l'ont précédées et 
malheureusement comme celles qui suivront inévitablement, n'est en rien 
une « catastrophe naturelle ». [...] 
Mais c'est de la terre que vient le principal problème. Enfin, pas de la
 terre elle-même, mais de son artificialisation, de sa disparition sous 
des tonnes de macadam et de béton. 
Tout le monde s’en fout en, réalité. Ce qui compte c’est de développer 
« le pays", d’accueillir le maximum de gens, en dépit d’un foncier 
exorbitant. Regardez ces pauvres PPRI ! Une fois acceptés,
 ils sont souvent attaqués par élus et associations qui ont participé à 
leur élaboration, car ils veulent continuer à bétonner pépère. Lesquels 
élus, trop nombreux, gérant trop de communes, ne s’occupant que de leurs
 communes, passant la patate chaude de la responsabilité au voisin, ceux
 du bas (du littoral) se fichant superbement de ceux du haut (là d’où 
coulent les rivières), n’ont aucune vision globale de l’eau. Le chacun 
pour soi renforcé par le soleil qui a le grand mérite de sécher aussi 
vite l’eau que les larmes et la mémoire. Cliquer ici
Bientôt on passera à autre chose, et la rivière débordera. Cela 
plaît : les chaînes d’info continue aiment les larmes du 
populo-qui-a-tout-perdu, les crapules-sans-scrupules-qui-pillent, et les
 gentils-qui-viennent-aider. Estrosi et Ciotti accusent Météo France, 
les mairies réclament les assurances, Hollande et Cazeneuve ont déploré 
et promis, les grues soulèvent des voitures emboîtées et les services 
municipaux pompent la boue. Le théâtre sera bientôt refermé, car la 
comédie humaine n’intéresse qu’un moment. Quand le rideau sera tiré, il 
recouvrira ce pays dévasté par la cupidité de tous qui excite comme 
jamais l’envie des nouveaux riches. Est-ce vraiment la beauté de 
Méditerranée que viennent acheter ici oligarques russes et barbapapa 
qataris ? Non. Ils s’offrent la tranquillité de lieux qui sont comme 
chez eux, où tout peut s’acheter, où le passe-droit règne, où le plouc 
est révéré, où la vulgarité est la norme. Où la fascination du pouvoir a
 tout gangréné, sauf peut-être le loup. Où l’envie est plus forte que 
les évidences. Cliquer iciA Cagnes sur Mer, commune des Alpes Maritimes de 46 000 habitants faisant partie de Nice Métropole, le maire s’apprête à inaugurer solennellement le Polygone Riviera, un gigantesque centre commercial dont le parking non encore ouvert a été totalement inondé lors de la catastrophe pas très naturelle qui vient d’affecter une partie du département. Cliquer ici
C'était dans l'Hérault, avec un point de fixation dramatique à Grabels, il y a un an...
Ce samedi dans le magazine Reportage diffusé sur TF1 (13 h 30), les 
journalistes Lucas Garcia, Aurélie Erhel et François Lescalier ont 
réalisé un documentaire de trente minutes sur les sinistrés de 
l’automne. Durant six mois, ils ont suivi les galères d’une famille de 
Grabels (34), d’un vigneron d’Arzens (11) et d’un couple dans l’Ardèche. Cliquer ici
La mobilisation des sinistrés de Grabels et de leurs soutiens
Le point de vue d'un opposant de droite, ex premier adjoint du maire PG de Grabels ...
En septembre dernier, la "récidive" dans l'Hérault et les départements voisins avec la ville de Lodève particulièrement dévastée : Orage en V et pluies diluviennes en Languedoc
 Nos élus ne s’arrêtent pas là et ont prévu de combler les zones libres 
en érigeant  de rutilants centres commerciaux aux alentours de la ville.
 Côté Sud-Est, Ode, Oz, le contournement ferré et sa nouvelle gare 
installée en zone inondable comme Pas de roses sans épines ! l’a démontré ici.
 Et ce n’est pas tout ! Les Portes de l’aéroport vont sortir de terre 
dans le Pays de l’Or immobilisant 14 hectares ! Sans oublier le 
doublement de l’A9 actuellement en cours qui empêchera autant d’eau de 
s’infiltrer en cas de fortes pluies. Au nord de Montpellier, Decathlon y
 va à fond le béton avec son gigantesque projet Oxylane de 20 hectares 
qui a été officialisée par la Commission départementale d’aménagement 
commercial (CDAC). Cliquer ici 
En savoir plus sur le projet Oxylane Décathlon au nord de Montpellier : cliquer ici 
A lire aussi
Une mise en perspective globale de la question... 
Les inondations meurtrières qui viennent de 
ravager les Alpes-Maritimes, y provoquant une vingtaine de morts, 
succèdent à celles ayant frappé le Gard, le Var, la Vendée (Xynthia), la
 Bretagne l’hiver dernier, l’Hérault le mois dernier, témoignant d’une 
incapacité structurelle à prévenir des phénomènes qui vont se multiplier
 à l’horizon des prochaines années.
Le scénario est désormais bien réglé, les éléments de langage multidiffusés : déchaînement de la nature, réchauffement climatique, épisode cévenol, catastrophe sans précédent, compassion nationale, témoignages déchirants des rescapés, cellule de crise, déplacements officiels, indemnisation, résilience, programmes de prévention… [...] A rebours du refrain fatalité-compassion, force est pourtant de constater que tout cela est parfaitement prévisible, rançon de plus d’un demi-siècle de dévastation de la nature, rupture de ses équilibres et rythmes naturels, pratiques agricoles ravageuses (remembrement, drainage, disparition des zones humides…), et surtout politiques d’aménagement du territoire et de l’urbanisme aux conséquences délétères.
Zones humides, ruisseaux, rivières et fleuves chenalisés, bétonnés, enterrés, disparition des champs d’expansion des crues qui ont été viabilisés, aménagés, urbanisés…
Ainsi 50% des zones humides du littoral languedocien ont-elles disparu depuis la seconde guerre mondiale mais la France n’est pas le plus mauvais élève de la convention Ramsar : il y a souvent pire ailleurs ! Cliquer ici
Et aussi 
La concentration des terres dans les mains de 
grands groupes explose, notamment en Europe, au détriment des petits 
agriculteurs. Comment réformer un modèle aux airs d’agrobusiness ? 
Les terres agricoles sont la nouvelle poule aux œufs d'or des marchés financiers, et l'Europe n'est pas épargnée.
De
 manière croissante, acteurs de l'agro-industrie ou spéculateurs sans 
lien avec le secteur investissent dans les terres, dont la majeure 
partie se retrouve entre les mains d'une poignée de puissants. Cliquer ici
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