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Attentats. A propos de "la marche pour la paix" de Montpellier...


 Communiqué du NPA 34

L'hommage aux victimes et à leurs proches passe par la dénonciation du monstrueux terrorisme djihadiste sans céder à l'union nationale avec ceux qui déstabilisent et agressent les peuples du Moyen-Orient et d'Afrique et qui cassent les droits sociaux et les libertés ici !

En milieu de semaine dernière, le NPA34 s'était associé à l'appel à manifester contre l'homophobie le samedi 21 novembre, à la suite de l'agression de Clément et Aaron. Nous leur renouvelons ici notre solidarité face à cette
violence inacceptable. Depuis, les attentats du vendredi 13 novembre ont changé la donne : ce sont maintenant le Club de la Presse et la Lesbian and Gay Pride, soutenus par la Ligue des Droits de l'Homme, qui appellent à une « marche pour la paix » qui a lieu ce dimanche 22 novembre. Seule la Marseillaise y est tolérée : les participants sont priés de laisser drapeaux et slogans politiques ou syndicaux au vestiaire.

Nous partageons la révolte, l’indignation et la colère suscitées par la violence des attentats qui visent à semer la peur et la haine. Notre solidarité pleine et entière va aux victimes et à leurs proches. Nous comprenons l’émotion et l’envie de se retrouver pour l’exprimer. Cependant nous ne nous pouvons nous joindre à cette marche.

Pour nous, il n’y aura pas d’union nationale soit-disant apolitique avec ceux qui instrumentalisent la peur légitime de nouveaux attentats pour renforcer leur politique guerrière, promouvoir le racisme et restreindre les libertés en instaurant un état d'urgence permanent, et ce tout en brandissant comme étendard les valeurs de liberté, d'égalité et de fraternité. Nous déplorons particulièrement que les députés appartenant au Front de Gauche, y compris à Ensemble, aient pris la lourde responsabilité de voter cette loi d'urgence dont le Syndicat des Avocats (SAF) rappelle avec force qu'elle participe de "la dérive vers la constitution d'un Etat policier, sans contre-pouvoir effectif" et constitue "une menace pour les libertés fondamentales".

Daesh est un courant réactionnaire, ennemi des travailleurs, des femmes et des peuples, dont nous dénonçons et combattons l'idéologie mortifère; mais il se nourrit de la politique de nos gouvernements. Les interventions militaires impérialistes, notamment françaises, en Afghanistan, en Syrie, au Mali, en Libye etc. sèment le chaos en Afrique et au Moyen-Orient, et fournissent ainsi un terreau favorable au développement de Daesh. Le gouvernement français va-t'-en-guerre de Hollande et de Valls s'allie par ailleurs, au gré de ses intérêts, à des pays comme la Turquie, le Qatar ou l’Arabie Saoudite, dont le soutien direct ou indirect à Daesh ou Al Qaeda est avéré. Contre la poursuite des intérêts impérialistes de la classe dominante française et la fuite en avant guerrière, nous devons exiger l'arrêt des interventions militaires et de l'ingérence au Proche-Orient.

Il n’y aura pas non plus d’unité nationale avec ceux qui condamnent les travailleurs d’Air France, cassent nos retraites, démantèlent le système de santé publique et remettent en cause le code du travail. Pendant que la classe politique appelle les travailleurs à cesser les grèves sous prétexte d'hommage aux victimes ou de menaces pour la sécurité, les attaques du patronat, elles, ne s'arrêtent pas. Contre l'imposition d'une trêve sociale à sens unique, les luttes à l'APH-HP, à Air France, à Mayotte et ailleurs doivent continuer. Contre les politiques sécuritaires qui ne peuvent empêcher de nouveaux attentats, mais permettent au pouvoir d'augmenter la répression et d’empêcher tout mouvement de contestation, nous devons exiger la sortie immédiate de l'état d'urgence ainsi que le maintien de toutes les manifestations prévues, à commencer par les manifestations parisiennes contre les violences faites aux femmes samedi et en solidarité avec les migrants dimanche, ainsi que les événements prévus en opposition à la COP21 dans les prochaines semaines.


Nous dénonçons également les propos racistes et islamophobes tenus quotidiennement dans les médias par des politiques s'alignant toujours plus sur la droite et l'extrême-droite, poussant à l’assimilation de tous les musulmans à l'idéologie terroriste. Ces discours sont le terreau de la multiplication des actes racistes observée depuis les attentats. Contre tous les racismes, la solidarité avec les migrants et descendants d'immigrés quelle que soit leur origine doit être totale. Contre le rétablissement des contrôles dans l'espace Schengen, mesure qui augmente encore les dangers encourus par les migrants fuyant la guerre et la misère, nous devons lutter pour l'ouverture des frontières. 

Contre l'union nationale, l'état d'urgence permanent, les mesures liberticides et la trêve sociale à sens unique, pour l'arrêt des politiques guerrières impérialistes et ce qu'elles cherchent à imposer : ici comme ailleurs, c'est le capitalisme et les injustices sociales et politiques qu'il engendre que nous devons combattre.
  
Combattre le terrorisme, c’est défendre les libertés et l’égalité sociale. Non à la guerre et à l’état d’urgence.

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