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Attentats, union nationale, état d'urgence...Résister !


 Dossier : comprendre pour casser les formatages politiques et pour dire non à la suspension étatique des libertés et à l'accentuation des bombardements en Syrie ! La mémoire des victimes des attentats ne mérite pas cela !

A noter La marche pour le climat de Montpellier dimanche est interdite par le préfet
Néanmoins le collectif Jedi appelle à un pique-nique sur la Comédie à partir de 13h



L’hommage aux victimes des attentats du 13 novembre, aux Invalides, a été l'occasion pour le gouvernement de poursuivre la bataille idéologique pour construire l’Union nationale.
Hollande s’est appuyé sur la tristesse entourant les victimes, ainsi que sur l'horreur des attentats et le légitime rejet de l'idéologie et des actes de Daesh. Il a repris l’idée selon laquelle les terroristes se sont attaqués à de jeunes gens parce qu’ils s’amusaient et vivaient selon des principes contraires à ceux de Daech. Mais un malaise s’est installé au fur et à mesure de la cérémonie. Dès le départ, il y a quelque chose de faux et de manipulateur à choisir les Invalides, lieu des commémorations militaires, pour des civils. Il y a là une tentative assumée d’identifier les victimes à l’armée française qui intervient dans divers pays du monde. Comme si les interventions françaises au Mali, en Irak ou en Lybie avaient pour but de propager les musique et les plaisirs collectifs, et pas de défendre les intérêts des grandes entreprises françaises.

Perlimpinpin et mâles accents

Un deuxième malaise arrive lorsqu’on aperçoit Jean-Luc Mélenchon à un mètre de Marine Le Pen, Anne Hidalgo à côté de Nicolas Sarkozy, Jospin à côté de Raffarin. La Marseillaise, dont le premier couplet est déjà particulièrement guerrier, est chantée dans une version comportant le dernier couplet, où la violence machiste côtoie le discours belliqueux le plus sanglant.  

«Amour sacré de la Patrie // Conduis, soutiens nos bras vengeurs // Liberté, Liberté chérie // Combats avec tes défenseurs! // Sous nos drapeaux, que la victoire // Accoure à tes mâles accents // Que tes ennemis expirants // Voient ton triomphe et notre gloire!» Cliquer ici


 




 







Philippe Saurel, le maire de Montpellier, vient de donner son autorisation pour que les commerces puissent ouvrir le dimanche à partir du 29 novembre ! « A quand la fermeture du Polygone ? », demande pour sa part Montpellier journal sur Twitter avant de rajouter « qu’avec tout ce monde, c’est quand même dangereux… ».  Cliquer ici

Un collectif refuse de laisser la rue à l’armée ou à la police et appelle à manifester pour le climat, le 29 novembre, place de la République. Malgré l’interdiction du gouvernement. Cliquer ici
L'article recommandé  vivement

 Entre un quotidien militarisé et le jugement dernier à la sauce djihadiste, seule « la montée d’une autre radicalité » pourrait raviver l’espérance collective.

Nous avons un problème avec la clôture du XXe siècle et l’effondrement du communisme. La fin du communisme, ce n’est pas seulement la fin de régimes et d’institutions en Europe de l’Est et en Russie, c’est un ensemble de références culturelles qui s’écroule, communes à tous les courants politiques progressistes. Malgré la réalité policière et répressive des régimes communistes « réels », un changement de société était, à l’époque, encore perçu comme possible et s’inscrivait dans une démarche historique, une idée du progrès. L’avenir se préparait aujourd’hui. L’hypothèse révolutionnaire qui a ouvert la modernité (la Révolution française) a été une référence politique commune à ceux qui voulaient la révolution comme à ceux qui lui préféraient des transitions pacifiques et « légales » Avec l’effondrement du communisme et la clôture de toute perspective révolutionnaire, c’est l’avenir qu’on a perdu en route. C’est l’idée du possible qui s’est effondrée. Nous ne sommes plus dans une démarche historique. On ne parle plus d’avenir mais de gestion du risque et de probabilité [5]. On gère le quotidien avec des responsables politiques qui manipulent le risque et la peur comme moyens de gouvernement, le risque sécuritaire comme le risque monétaire (la dette), qui parlent beaucoup du réchauffement climatique mais sont incapables d’anticiper la catastrophe annoncée. 

Les jeunes, ceux qui incarnent biologiquement, culturellement et socialement cet avenir de l’humanité, font les frais de cette impasse collective et sont particulièrement maltraités. Les sociétés n’investissent plus dans leur futur, l’éducation ou les universités. La jeunesse est stigmatisée et réprimée. Des pays du monde entier, du Royaume-Uni au Chili en passant par le Kenya, sont ainsi marqués depuis des années par des mobilisations étudiantes parfois violentes contre l’augmentation des frais d’inscription dans les universités. Partout, des morts de jeunes impliquant des policiers génèrent des émeutes : regardez les émeutes de Ferguson ou de Baltimore, aux Etats-Unis ; les trois semaines d’émeutes en Grèce, en décembre 2008, après le meurtre par deux policiers du jeune Alexander Grigoropoulos ; ou les cinq jours d’émeutes en Angleterre après la mort de Mark Duggan en 2011. Pour ces quelques émeutes médiatiquement visibles, il y en a des dizaines d’autres (lire notre article « L’augmentation des émeutes : un phénomène mondial »). Une société qui n’arrive plus à s’inventer pousse les gens vers des mobilisations de désespoir et de rage. […] Ces rages radicales sont aujourd’hui devant de telles impasses qu’elles ouvrent la porte à des offres politiques de mort, comme celle de l’État islamique.  Cliquer ici 

Nous savons tou-te-s que la « guerre contre le terrorisme » tue plus de civils que le terrorisme même ; mais nous le tolérons parce que ce sont « leurs » civils qui sont tués dans des endroits que nous imaginons être lointains..

 ... Pourtant, l’histoire coloniale nous enseigne que la violence « rentre » toujours « à la maison » d’une manière ou d’une autre : à travers les réfugié-e-s qui cherchent asile, la réimportation de pratiques autoritaires d’abord pratiquées dans les milieux coloniaux, ou bien, en effet, à travers le terrorisme. Les mêmes tendances se répètent aujourd’hui sous de nouvelles formes. […] La gauche doit être beaucoup plus audacieuse en affirmant que seule une politique antiraciste, anti-impérialiste et anticapitaliste peut fournir une véritable alternative au jihadisme ; que davantage de radicalisation, au sens véritable du terme, est la solution, non le problème ; que le terrorisme se développe dans des environnements où les mouvements de masse qui mettent en avant des visions du progrès social ont été vaincus.La même chose est vraie du terrorisme : l’EI existe parce que les révolutions arabes de 2011 ont échoué.
Walter Benjamin a déclaré que derrière chaque fascisme, il y a une révolution manquée.  Cliquer ici
 
Il me semble que l’on a un peu perdu le droit de faire comme si célébrer la vie en se retrouvant, buvant des coups aux terrasses, écoutant de la musique, etc. était non seulement une propension naturelle mais également une sorte de prérogative du peuple français, alors même que nos attaques militaires ont largement contribué à détruire toute possibilité de faire exactement ça (se retrouver, boire des coups en terrasse, etc.) dans des pays entiers. Cliquer ici

Je ne me suis pas reconnue dans le symbole médiatique de mixité, de liberté et de fête qui a été affiché dans les médias de masse. Peut-être que toi aussi, d'ailleurs.  
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Entretien avec :
- Laurence BLISSON, magistrate, secrétaire générale du Syndicat de la magistrature
- Julien SALINGUE, docteur en science politique (université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis) et auteur du blog À la recherche de la Palestine
- Alain GRESH, journaliste à Orient XXI
- Patrick HAIMZADEH, ancien diplomate français à Tripoli (de 2001 à 2004), auteur du livre Au cœur de la Libye de Kadhafi (2011, éditions JC Lattès). Cliquer ici


Il est peut-être temps de prendre suffisamment de recul pour admirer le génie de la stratégie antiterroriste occidentale, évidemment marquée par sa grande cohérence stratégique et tactique. 


Jean-Luc Nancy, philosophe.. On préférerait se taire. Devant l’horreur et l’émotion. Devant les effets de la proximité – car ce qui s’est passé à Paris n’a pas cessé depuis longtemps de se  passer à Bombay, Beyrouth, Kaboul, Bagdad, New York, Madrid, Casablanca, Alger, Amman, Karachi, Tunis, Mossoul, etc. etc.  Devant la misère de nos indignations ( justifiées mais creuses) ou de nos protestations (« on devrait… » « il n’y a qu’à… ») – et le plomb des perspectives (contrôle, riposte…). Cliquer ici





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