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Montpellier. Le NPA tenait réunion publique...


 Plein succès !

 

Environ 250 personnes ont fait le déplacement pour entendre Olivier, mais aussi les salariés de Sanofi, d'Air France, la représentante de BDS 34 ou encore les Kurdes de Montpellier, développer le sens de leur engagement dans la lutte.

Karak et ses copains dessineux, Délirius et Ramirez, tenaient stand et croquaient ceux ou celles qui franchissaient le pas ! Olivier d'ailleurs n'y a pas coupé (voir ci-contre) ! Stand aussi pour BDS 34, Sortir du Nucléaire, les salariés de Sanofi et nos camarades Kurdes. On a eu plaisir à retrouver des camarades qu'on avait un peu perdu de vue. Mais aussi des jamais encore vus ! Des jeunes, des militants ou sympathisants du PG, d'Ensemble et probablement beaucoup d'inorganisé-es dans des partis. Des camarades du NPA des Pyrénées Orientales, de l'Aude et du Gard avaient tenu à être présents. On avait sous-estimé l'affluence et il a fallu sortir des chaises de la réserve...

Après une introduction de Anne pour le NPA 34 (voir ci-dessous), Saadia, au nom de BDS 34, est revenue sur la répression qu'elle subit personnellement (la LDH, suivie par la Licra, le Mrap et quelques groupuscules sionistes, l'envoie, elle et son camarade Husein, devant le juge sous l'accusation fallacieuse d'antisémitisme) mais aussi son organisation de solidarité avec la Palestine, à laquelle participe notre parti. 

Sur eux s'abat une incroyable et improbable coalition de forces qui, avec l'appui de la mairie de Montpellier et du Préfet, tente de criminaliser le soutien actif au peuple palestinien. Rendez-vous a été donné au 6 janvier date du procès. 

Le camarade kurde, se réclamant comme nous de l'anticapitalisme, a rappelé le long combat de son peuple contre le gouvernement turc, contre le régime dictatorial de Syrie mais aussi contre les djihadistes de Daech. 

Il a dénoncé la politique du double langage du gouvernement français qui, tout en appelant, suite aux attentats de Paris, à mener un combat sans merci contre Daech, soutient un Erdogan, le président turc, dont il est notoire qu'il favorise financièrement et politiquement ce groupe terroriste. Il a rappelé également comment le peuple kurde a été empêché, par les États occidentaux, dont la France et l'ensemble de l'UE, de bénéficier de l'aide en armements qui lui aurait permis d'écraser ledit groupe terroriste.

Sandrine, pour Antisanofric, l'association de lutte des salariés de Sanofi Montpellier, a décrit avec brio la politique de démantèlement de l'emploi dans l'entreprise menée au service d'un actionnariat gavé aux financements publics. La revendication que la santé ne soit pas une marchandise s'est couplée à la dénonciation de la collusion du gouvernement avec ce patronat de choc et à l'affirmation forte que les motions de soutien, blabla, cela suffit, c'est-à-dire c'est totalement inopérant. Et que la bagarre devait se mener dans la rue pour l'instauration d'une loi interdisant les licenciements dans les entreprises faisant des bénéfices. Sans parler de celles qui licencient en bénéficiant d'aides publiques !

Mathieu, personnel au sol, et notre camarade du 34 David, navigant, tous deux d'Air France, ont décrit la situation créée par "l'affaire de la chemise déchirée" mais qui, en fait, remonte à plus loin, c'est-à-dire, à la politique antisalariale menée par le patronat de choc de la boîte. Car la clé de tout est bien dans la volonté de cette caste de dirigeants de faire de la masse salariale la variable d'ajustement lui permettant, non de renflouer une boîte qui serait en perdition financière (elle fait des bénéfices), mais de s'ajuster pour le plus grand bonheur des actionnaires, à ce qui prévaut, en termes financiers, chez la concurrence européenne. Avec beaucoup de punch pour l'un et une fausse placidité pour l'autre, nos deux camarades ont insisté sur la mobilisation menée pour la solidarité envers les salariés poursuivis pour déchirement chemisier mais surtout pour avoir brisé le tabou qu'un DRH et, derrière lui, tout le patronat, étaient justiciables d'une "mise à poil". Et cela, sans se leurrer sur la difficulté de construire une mobilisation plus large qui peut compter cependant sur l'inédit que constitue l'émergence d'une intersyndicale intercatégorielle, à ce jour bien soudée dans la défense des salariés attaqués, menacés de la double peine d'une condamnation au pénal et d'un licenciement. L'idée que la colère ouvrière a commencé à émerger autour de l'épisode de la chemise déchirée doit faire son chemin et, à travers la solidarité manifestée envers ceux et celles d'Air France, contribuer à ce que se construise un rapport de force social à travers le pays !

Olivier, quant à lui, avec la verve qu'on lui connaît, est revenu longuement sur le tournant que constituent les attentats du 13 novembre à Paris. Tournant par la révélation qui s'est faite à une échelle de masse que la France en guerre permanente de par le monde a fini par subir un méchant retour de bâton guerrier sur son propre territoire. Injustifiable sans aucun doute mais largement prévisible tellement une guerre sale, comme sont toutes les guerres, n'épargne pas les frontières ! En particulier celles d'un État qui s'autorise à porter le malheur chez les autres ! 

Notre camarade a insisté pour rappeler que Daech n'était pas que l'ombre portée de notre impérialisme, et quelques autres, belliqueux (pardon pour la tautologie) : né du chaos créé par ceux-ci, il a pris son propre envol, a désormais sa propre logique obscurantiste et criminelle. Et doit être combattu sans réserve. Mais pas à la façon hollando-vallsienne qui paradoxalement œuvre en miroir de ce qu'est la stratégie de Daech : le fractionnement et la prostration de la population sous la chape d'un état d'urgence liberticide. Cette mesure d'exception, malheureusement largement appuyée à l'Assemblée Nationale, donne une idée de la débandade politique de ce qui a pu longtemps s'appeler la gauche et le mouvement ouvrier : sans surprise du côté d'un PS vautré dans un social-libéralisme radicalement antisocial mais chassant désormais ouvertement sur les terres sécuritaires de la droite, de l'ultra-droite et de l'extrême-droite; plus désastreux encore du côté d'EELV et d'un Front de Gauche, cette gauche radicale aspirée, du moins pour leurs dirigeants, par cette dérive droitière à travers leur vote de l'état d'urgence. 

Pour Olivier, il découle de cette Bérézina politique la nécessité que soit relevé le gant de la résistance en contrant l'interdiction de manifester. Comme l'ont courageusement fait ceux et celles qui ont imposé dimanche dernier la chaîne humaine antiCOP 21 et surtout les mobilisés sur la place de la République malgré le traquenard tendu par la préfecture de police. Là aussi il est à noter comment Emmanuelle Cosse et Cécile Duflot (EELV) se sont déconsidérées en dénonçant ce qui n'était ni plus ni moins que la défense et illustration d'un droit fondamental à manifester menacé mais qui faisait du même coup voler en éclat l'écran de fumée d'un état d'urgence dont la vocation serait de combattre le terrorisme !

Olivier a également, dans son échange avec la salle, appelé à créer les conditions de la relance d'une contestation globale du système à partir de la construction d'une autonomie générale de la société, en refusant d'intérioriser qu'il faille s'en remettre à d'autres que nous, y compris du côté d'une gauche radicale fourvoyée dans des brouillages politiciens la mettant en proximité politique avec un PS devenu un véritable repoussoir dans de larges couches de la société. 

En invoquant les Indignés espagnols, il nous a invités à mettre en œuvre leur célèbre "ils ne nous représentent pas". L'enjeu est d'importance : en retrouvant les chemins de la mobilisation par en bas pour en finir avec les plaies de la logique capitaliste, à commencer par le chômage et tant d'inégalités structurelles, on pose les bases, non suffisantes mais absolument nécessaires, pour tarir le recrutement du terrorisme djihadiste ici. 

A compléter par une démarche résolument internationaliste pour que "la-bas" aussi soient posées les prémices de la défaite, politique mais également militaire, de ce courant réactionnaire et intrinsèquement incompatible avec tout projet d'émancipation populaire. 

Le meeting s'est conclu par une belle Internationale ajustée à tant de choses qui venaient d'être énoncées. Bilan des plus satisfaisants pour le NPA 34 dans son double défi d'être à contre-courant des actuels mauvais vents d'une union nationale chaperonnée par un méchant état d'exception et d'être confiant dans les  capacités de larges secteurs de la population à ne pas s'en laisser compter !


Ah, encore une chose : il n'a jamais été question dans cette soirée des élections de dimanche !

Antoine

D'autres photos ci-après.

L'introduction au meeting par Anne pour le NPA 34 

Bonjour et bienvenue, merci d’être venus aussi nombreux.

Merci à Olivier Besancenot d’avoir accepté notre invitation malgré un emploi du temps très chargé, surtout ces derniers jours.

Ce meeting se situe dans un contexte particulier. Nous l’avions prévu avant les attentats odieux du 13 novembre. C’est pourquoi le titre « Nos vies valent plus que leurs profits » peut apparaître aujourd’hui en décalage avec l’actualité.

L’actualité c’est l’état d’urgence et la répression.

Nous refusons à ce gouvernement le droit d’utiliser notre tristesse, notre indignation et notre solidarité avec les victimes, nous refusons cet acharnement sécuritaire et liberticide que représente l’état d’urgence. « Face aux terroristes, notre meilleure arme c’est de nous réunir, de nous parler, nous rassembler, et manifester nos opinions. » 

De ce fait, nous n’avons pas pu manifester en soutien à Clément et Aaron, victimes d’agression homophobes à Montpellier ni le 25/11 lors de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes.

Malgré l’interdiction, des manifestations ont eu lieu le 22 novembre en solidarité avec les migrants puis le 29 dans plusieurs villes de France, comme ici, à Montpellier où nous étions plus d’un millier à nous asseoir sur la place de la Comédie, puis à marcher vers la préfecture en scandant : « changeons le système, pas le climat » et « l’état d’urgence, c’est l’urgence climatique ».

Le 29 novembre était la date fixée depuis très longtemps pour marcher pour le climat dans le monde entier à l’ouverture de la COP 21.

Nous n’attendons rien de la COP 21, qui ne débouchera, au mieux, que sur des accords non contraignants, alors que les changements climatiques ont déjà des conséquences désastreuses pour les écosystèmes et les populations et apparaissent comme un démultiplicateur des déséquilibres, des inégalités et des menaces que subissent les plus pauvres dans le monde.

On sait que, pour agir vraiment, la seule solution est de laisser dans le sol les 4/5e des réserves connues de charbon, de gaz, de pétrole, et donc de s’opposer aux multinationales extractivistes qui font des bénéfices colossaux en exploitant les salariés, et qui ont perçu, en 2013, 480 milliards d’euros de subventions publiques, plus de 4 fois la somme accordée aux énergies renouvelables.

On a bien vu le rôle croissant des multinationales dans la préparation de la COP 21 avec un credo : le droit du commerce est intouchable ! Et quand les dirigeants plaident la main sur le cœur pour un accord sur le climat, ils négocient dans l’ombre l’instauration d’un grand marché transatlantique qui vise à garantir « un accès illimité et durable aux matières premières ».

Et en plus, comme en France on est les champions du monde du nucléaire, la COP 21 est pour l’Etat français une tentative de sauvetage de son industrie nucléaire à l’agonie, en voulant nous faire croire que le nucléaire va sauver le climat. 

Le défi aujourd’hui, pour, les anticapitalistes, c’est d’avancer un projet de société non productiviste, qui rompe avec le mythe de la croissance, alliant émancipation sociale et réparation des dégâts écologiques. 

Cela passe, par exemple, par la création d’un monopole public de l’énergie, par le développement du rail, la gratuité des transports en commun. Très loin de la moralisation individuelle verte qui veut nous faire croire qu’il suffit de fermer le robinet en se brossant les dents, très loin du capitalisme vert puisqu’on voit bien l’impasse du marché du carbone qui ne débouche que sur de la spéculation.

L’enjeu est de repenser les luttes sociales dans ce contexte global d’épuisement des ressources de la planète et de changement climatique, de réussir une véritable conversion du mouvement social vers une radicalité à la fois sociale et écologiste.

Oui, le défi aujourd’hui, c’est de faire converger les résistances : résistance aux projets inutiles et imposés, comme l’aéroport de Notre Dame des Landes, ici la 2ème gare de la Mogère, qui va dissocier l’arrivée des TER et les TGV, obligeant les voyageurs à se déplacer d’une gare à l’autre en Tram, ou le projet aberrant Oxylane de création d’un gigantesque supermarché sur des terres agricoles, à Saint Clément de Rivière.

Mais, si l’interdiction de manifester entraîne un risque de baisse de la mobilisation, on voit aussi une volonté commune de ne pas baisser les bras, une satisfaction d’avoir maintenu les actions, ce qui renforce nos liens dans la lutte et amène de nouvelles formes d’organisation. Comme ici où un collectif s’est créé contre l’état d’urgence. 

Et il est hors de question de renoncer à la manifestation du 12 décembre à Paris, où nous affirmerons que c’est par la pression de la rue et la mobilisation des peuples que les choses avanceront et que ce n’est qu’un début de la mobilisation pour la justice climatique.

Avant l’intervention d’Olivier Besancenot et les échanges avec vous, nous avons souhaité donner la parole à plusieurs militants.

La criminalisation du mouvement social, on connaît bien à Montpellier, cette criminalisation vise le mouvement BDS. C’est pourquoi, nous donnerons la parole à Saadia, qui nous expliquera l’interdiction subie par BDS et les poursuites dont elle même fait l’objet. 

Et parce que l’analyse du contexte international est une clé de compréhension des évènements actuels, nous avons souhaité inviter à s’exprimer Memet du Centre Démocratique Kurde.

Mais, les attaques du gouvernement et du patronat ne s’arrêtent pas pendant la COP 21 ou à la suite des attentats et, face à ses attaques, les mobilisations se poursuivent : à la Poste dans le 92, dans les hôpitaux de Paris. 

Nous invitons Sandrine, salariée de Sanofi. Les salariés d’Air France, poursuivent leur mouvement et nous accueillerons David  et Mathieu, salariés d’Air France qui nous parleront de leur lutte.

La suite ce sont les mobilisations climat, les actions à Montpellier, COP 21 la manif du 12/12, la résistance face à l’état d’urgence, avec la réunion publique qui se prépare pour le 17/12.

On peut retrouver l'ensemble des photos en diaporama en cliquant sur la première photo.








 Olivier avec des salariés de Haribo (Gard)

 

Avec les Kurdes de Montpelier et notre porte-parole départementale Martine

 

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Pub pour nos amis dessinateurs qu'on ne saurait trop remercier pour leur active participation, crayons, enfin feutres, dégainés, au meeting

C'est Noël qui approche, ça sent le sapin, normal c'est les élections. Mais il y a encore parmi vous des indécis, pour les cadeaux je parle! alors pourquoi ne pas offrir ou s'offrir ce magnifique recueil de nos dessins (à Ramirez, Délirius et moi même) pompeusement appelé " la connerie"..  Le prix? 10 euros, port et dédicace comprise + un petit cadeau! Vous me le disez si vous le voulez (comme dirait Benzema)...
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