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Montpellier. Samedi 30 janvier on dit "Non à l'état d'urgence !"


 "Tout change pour que rien ne change"
Taubira s'en va, l'Etat de guerre reste en place !

 A l'appel de l'AG contre l'état d'urgence, manifestation en direction de la préfecture en passant par la gare : rassemblement à 13h30 à l'arrêt Tonnelles de la ligne 3 de tram à proximité du Petit Bard - Une AG aura lieu à la suite de la manifestation voir ICI A l'appel du collectif "Unis pour la défense de nos libertés", rassemblement à 14h30 à la maison des syndicats de Montpellier, puis manifestation en direction de la gare, où les deux cortèges se rejoindront en direction de la préfecture. UNIS POUR LA DÉFENSE DE NOS LIBERTÉS :
AFPS34, ATMF Mtp, CGA Mtp, CGT34, Cimade Mtp, EELV LR, Ensemble!34, FSU34, LDH
Hérault, MDM LR, NPA34, Planning Famillial 34, PCF34, PG34, RESF34, Sortir du Nucléaire 34, SAF Mtp, Solidaires34, UNEF Mtp

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Nous empruntons à Alain Bertho ces lignes extraites de son billet de Mediapart Exception, excuses, laïcité : l’Etat incendiaire (Cliquer ici).

Réforme constitutionnelle et pérennisation d’une législation d’exception sont le volet juridique de la mutation de l’Etat engagée par l’exécutif. Il y en a un autre qui consiste à verrouiller le débat public par l’injonction morale et l’intimidation. Les déclarations incendiaires du premier ministre ne sont pas des couacs mais une stratégie. […]
 
Le choix d’installer la France et la politique française dans un « Etat de guerre » durable est aujourd’hui avéré (cliquer ici). Si, comme l’a laissé entendre Manuel Valls en marge de Davos, l’Etat d’exception est destiné à durer aussi longtemps que la guerre contre Daech, alors soyons en sûrs, c’est une nouvelle ère qui s’ouvre dans notre pays. Le volet législatif, de la réforme constitutionnelle à la loi Taubira, permettra sans doute d’autoriser formellement la sortie du dispositif d’exception mis en place après le 13 novembre. Mais en inscrivant dans les textes fondateurs de l’Etat, et dans les pouvoirs de la police, des mesures d’exception permanentes dont les effets désintégrateurs ont déjà été analysés.

Ce tournant majeur a un volet plus sournois et au moins aussi destructeur. Il s’agit d’inscrire l’Etat de guerre dans la gestion du débat public. […]

    Lorsque le 26 novembre, au sénat, Manuel Valls lance son fameux "J'en ai assez de ceux qui cherchent en permanence des excuses ou des explications culturelles ou sociologiques à ce qui s'est passé [les attentats]", il ne s’adresse à aucun sociologue, anthropologue ou chercheur en sciences sociales. […] Ce n’est pas à l’Université que sont destinées les foudres du premier ministre mais à une certaine conception de la politique, celle qui pense que la paix civile passe par l’attention publique portée aux questions sociales, aux souffrances, aux espoirs et aux conflits. […] [Manuel Valls] reprend une antienne de la droite et des nantis vis-à-vis du socialisme, du communisme, du mouvement ouvrier et du peuple en général depuis le 19° siècle. […]


    Cette injonction morale – « condamner ou justifier, il faut choisir » - est une intimidation du débat public, une injonction à choisir clairement son camp. C’est une injonction de combat. Telle est la logique ultime de la politique sécuritaire en « temps de guerre » proclamé. […]
    Sur ce point, comme sur d’autres, ce sont les pas de Nicolas Sarkozy que vient emboiter le premier ministre, le Sarkozy qui le 30 juillet 2010 à Grenoble, annonçait : « c'est donc une guerre que nous avons décidé d'engager contre les trafiquants et les délinquants ». […]
    Quand l’ennemi n’est plus le délinquant mais le terrorisme, le poids de l’intimidation du discours guerrier n’a plus de limites.


    Les déclarations de Manuel Valls sur la laïcité en sont un exemple frappant. Quel est donc ce « climat nauséabond » qu’il accuse Jean Louis Bianco et Nicolas Cadène, président et rapporteur de l’Observatoire de la Laïcité de favoriser en apposant leur signature aux côtés de certaines organisations ? Quelles sont donc ces « lignes qui ont été dépassées » ?


    Ces « lignes » à l’évidence n’ont aucun cadre légal. Ce sont celles que le premier ministre lui-même décide de mettre au débat public puisque – citons-le une fois encore – « Ça suffit, on ne peut pas tout se permettre dans ce pays ! » […] En s’en prenant au Président de l’Observatoire c’est aussi à une certaine conception de la laïcité, celle de 1905, que s’en prend Manuel Valls, favorable à une laïcité de combat dont on connaît les vertus incendiaires et les relents islamophobe.

 
    La politique se trouve réduite à l’équation binaire ami/ennemi. L’Etat est en guerre et le gouvernement désigne l’ennemi, ceux qui l’excusent, ceux qui le fréquentent, ceux qui le combattraient mal. On est plus près des concepts du philosophe allemand Carl Schmitt que des visions rassembleuses d’un Jaurès ou d’un Mandela.


   
« L’Etat de guerre », « exception » durable, ne porte aucune perspective de paix. Alors que la stratégie de Daech est officiellement et clairement de nous pousser à la guerre et la guerre civile, celle du gouvernement semble bien être de mettre le feu au débat démocratique.



Quelques liens extraits de la Lettre d'Information (LI) du NPA 34 de cette semaine


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