Rassemblement de soutien à ceux de Renault (rue de l'Industrie, Montpellier) ... Pour gagner il faut bloquer !
(entrevue avec la CGT Renault) 
Ce vendredi 29, midi, nous étions une quarantaine, dont nombre de participants à l'AG Populaire Nuit Debout, à nous retrouver devant Renault rue de l’Industrie à Montpellier. Depuis 2 mois et une semaine ils sont en grève . Vendredi dernier ils ont reçu le renfort de ceux de Lyon, Marseille, Aubagne, Toulouse....car c’est tout le groupe Renault qui connaît la même situation.
Échange
 avec Olivier Portal, délégué du personnel CGT (la CGT 
est majoritaire au comité d’entreprise malgré une alliance, face à elle, de FO, 
CGC et CFDT).
Peux-tu rappeler les raisons de votre mobilisation ?
Nous
 nous battons pour une augmentation de salaire fixe de 123 euros. Un 
plan de promotion est régulièrement établi et à chaque fois ce sont les 
cadres qui en bénéficient ...Donc ça suffit. Nous cela fait deux ans que
 l’on connaît un gel des salaires fixes et pendant ce temps là Renault 
fait trois milliards de bénéfices et 125 millions ont été reversés aux 
actionnaires ! 
Du côté des négociations , ça se passe comment ?
Nous avons été reçus deux fois avec toujours la même réponse : il y a des objectifs à atteindre, donc il peut y avoir des primes variables en fonction du chiffre d’affaires et de la qualité ! Bien sûr cette réponse ne peut nous satisfaire. Nous voulons une vraie négociation sur les salaires.
 L’Etat a 20 % chez Renault, on avait envoyé un lettre au ministère de l’économie, aucune réponse. À tout cela s’ajoute aussi la casse des métiers.
En ce moment, il a une forte mobilisation contre la loi El Khomri, qu’est-ce que vous en pensez ?
On est concernés oui, 
d’ailleurs on était à la manifestation hier avec une délégation de 10 
d’entre nous car il faut aussi rester sur le site. Quand on lit le texte
 on voit bien que c’est très grave. C’est un recul social.
Des luttes ont lieu un peu éparpillées, cheminots, vous, intermittents, luttes contre la loi Travail ... pour gagner est-ce qu’il ne faudrait pas un tous ensemble ?
Oui, c’est un blocage 
de l’économie qu’il faudrait car les manifestations cela a ses limites. 
Si tous les salariés faisaient comme nous et bloquaient, là on pourrait 
peser.
  
 Pendant que nous parlons, les saucisses et merguez grillent, des klaxons retentissent sur l’avenue en guise de solidarité. On refait la manif d’hier avec les Sanofi présents comme toujours et un représentant de l’UL CGT. On regrette fortement que la CGT ne se soit pas interposée quand les Robocops sont venus matraquer l’AG populaire...Le débat est un peu vif...on évoque aussi la présence de Martinez à la Nuit Debout hier à Paris. Un début de jonction ?
Rendez-vous demain pour la Nuit Debout et dimanche 1er Mai ..et après on continue !
Correspondance NPA 34 : Martine Granier (texte) et Geneviève Foulde (photos).
La Marseillaise (1er mars). Cliquer ici 
A lire aussi
Hier, jeudi 28 avril, à l'AG Populaire d'après manif... 
"Le
 thème de la convergence des luttes est revenu souvent mais à partir du 
constat que, pour les faire converger, il fallait que les luttes soient 
là ! D'où la nécessité d'appuyer celles qui existent : par exemple celle
 des Renault à Tournezy
 Montpellier qui nous avaient invités vendredi dernier à participer à 
leur barbecue de lutte. Ils nous invitent à nouveau demain vendredi midi" Cliquer ici
Et aussi
« Martinez est là ! » La place de la République est, comme 
d’habitude, sagement à l’écoute des modérateurs de l’AG à venir. Mais 
une partie des regards converge vers le secrétaire général de la CGT, 
qui s’est finalement décidé à pointer son nez à la Nuit debout 
parisienne. L’invitation a été lancée par Ruffin et les initiateurs de 
la Nuit debout, qui plaident depuis le début du mouvement pour un 
rapprochement avec les organisations syndicales, quitte à brusquer les 
choses, comme lors de la dernière réunion
 sur le sujet à la Bourse du travail. S'y sont jointes les différentes 
commissions opérant depuis plusieurs semaines à République, rassemblées 
pour l'occasion sous la bannière de « Luttes debout ». Ensemble, ils ont
 manifestement su trouver les mots pour convaincre le leader syndical de
 converger à l’issue de la manifestation interprofessionnelle du jour.
Mais
 il est tôt encore sur la place de la République, et Philippe Martinez 
patiente, à côté de la sono. Pas question de trop brusquer le déroulé de
 l’assemblée générale quotidienne. Après les modérateurs, le 
porte-parole du jour de la commission Luttes debout prend la parole pour
 présenter cette soirée un peu spéciale, consacrée presque exclusivement
 au thème du « combat contre la loi El Khomri ». Le plan est le 
suivant : un premier tour de parole (cinq minutes chacun au lieu des 
deux traditionnellement accordées) puis des questions aux intervenants, 
représentants syndicaux, petits ou grands. Mais contrairement au mode 
opératoire habituel, les questions sont écrites sur des papiers ou 
posées en ligne et relayées par les modérateurs, ce qui déjà fait 
grogner la place, habituée depuis le 31 mars 2016 à une démocratie très 
directe.
Les premiers intervenants savent donc qu’ils marchent sur
 des œufs. Issu de la mobilisation contre la loi sur le travail, le 
mouvement Nuit Debout s’est largement émancipé du contexte et de ses 
créateurs, s’alimentant même parfois sur le rejet des institutions, y 
compris syndicales. Le communiqué de Luttes debout sur la soirée de 
jeudi, publié la veille, listait d’ailleurs avec lucidité les craintes :
 la peur de la récupération, l’inquiétude de voir remis en cause le 
processus de prise de parole libre établi depuis le 31 mars, l’appréhension « à voir se tenir ici un meeting comme il s’en déroule partout ailleurs ». L’envie « partagée de faire converger les luttes, pour faire tomber les barrières entre les diverses composantes du mouvement social » a visiblement été plus forte, pour « placer la soirée sur le thème de la grève générale et reconductible ».
Bientôt
 20 heures, les prises de parole commencent cependant. Manon et Elsa, 
porte-parole de la coordination nationale étudiante, les premières à 
prendre le micro, sont dans leur élément. « La seule question qui nous est posée est de savoir si le mouvement va tenir ou pas, jure Elsa. Ce
 qui nous manque maintenant, c’est un plan de bataille. Pour les 
étudiants, il s’agit de la onzième journée de mobilisation, ça fait deux
 mois qu’on est en grève, toute une génération militante est en train 
d’être formée. Mais on attendait avec impatience ce regroupement. » Et les deux jeunes femmes de plaider pour un « 1er Mai chaud et radical », ainsi qu’un mouvement d’ampleur le 3 mai, jour de l’arrivée du projet de loi à l’Assemblée nationale.
Après
 l’intervention d’un habitué, Fathi de « taxis debout », c’est au tour 
d’un représentant d’infocom CGT de prendre la parole. Le syndicat est à 
l’origine de l’affiche controversée
 mettant en image une mare de sang juste au-dessous d’un écusson de CRS 
et d’une matraque. À deux mètres de là, Philippe Martinez continue 
d’écouter sans un mot, lui qui s’est désolidarisé publiquement la 
semaine dernière de la fameuse affichette, poussé par l’emballement 
médiatique. De même, silence face aux membres du syndicat CGT d’Air 
France, pas vraiment en odeur de sainteté à Montreuil, qui défilent pour
 appeler à la « jonction », bousculant au passage la centrale. « C’est aussi la survie des organisations syndicales de lutte qui va s’opérer dans le mouvement », dit l’un d’entre eux. 
Postiers
 et cheminots font encore monter d’un cran la pression. Un militant CGT 
de la gare d’Austerlitz rappelle le combat du rail contre « le décret socle, notre loi El Khomri à nous », et assure que ses collègues « étaient prêts à partir en grève reconductible » dès le 26 avril, dernière journée de mobilisation cheminote. « On en a marre de ces grèves de 24 heures ! »
 Une des clés réside effectivement dans le durcissement du mouvement à 
la SNCF. Rassemblés dans un attelage syndical unitaire assez inédit, la 
manière dont les cheminots s’engageront ou pas dans une grève dure 
déterminera en partie la suite de la mobilisation. « La question, c’est est-ce qu’on sera seuls ou pas ? poursuit ce cheminot. Si
 on veut que ça marche, il faut être ensemble comme en 1995 sous Juppé, 
ou alors c’est grève générale comme en 1968. Mais dans tous les cas, il 
faut inventer un truc de ce type-là. »
Gaël, militant de Sud Postes, mis à pied pendant 5 mois pour faits de grève, enflamme à son tour la place, qui ne demande que ça : « Ce
 joli mois de mai doit être celui de la grève reconductible ! Vous avez 
réussi à mettre ensemble ici sur cette place des profs, des chômeurs, 
des postiers, des cheminots, des intermittents, des syndicalistes de 
base et leurs dirigeants, la jonction doit se faire ici et 
maintenant ! » L’un des deux porte-parole de Solidaires, Éric 
Beynel, un habitué de la place, rappelle lui aussi les interventions 
communes entre les réseaux classiques et les nuits-deboutistes. À 
Saint-Lazare, devant les banques, chez Renault, et surtout autour du 
mouvement des intermittents, qui s'est soldé positivement par un accord 
jeudi matin. Quelques minutes plus tôt, un nouvel appel venait justement
 d’être lancé pour contrecarrer l’évacuation imminente du théâtre de 
l’Odéon occupé jusqu'ici par les intermittents. « Nous avons cette
 incroyable capacité à nous diviser, pire à nous opposer en oubliant ce 
qui fait sens pour nous tous : le retrait du projet de loi travail, regrette Éric Beynel.
 Mais le gouvernement ne pourra pas tenir avec des pressions 
contradictoires du patronat d’un côté et de la rue de l’autre. Le 
mouvement doit encore s’étendre et se renforcer. Une victoire 
aujourd’hui changerait le paysage social et démocratique dans notre 
pays. »
Du parterre fusent désormais à intervalles régulières les appels à la « grève générale ».
 Le slogan enfle pour se transformer en chant lorsque Philippe Martinez 
prend finalement le micro, à la suite d’une prise de parole débridée de 
la CNT, qui a dépêché deux émissaires sur place et appelle « au blocage de l'économie ». « Philippe ! », crie une femme, « Martinez, Martinez ! », renchérit un groupe à côté d'elle. « La grève générale, mes camarades, c’était aujourd’hui, tonne le secrétaire général de la CGT. Dimanche pour les salariés du commerce et de nouveau le 3 mai. Vous pouvez compter sur la CGT pour que ce slogan devienne une réalité ! » Avant de tempérer les ardeurs de la foule massée jusqu'à la statue bariolée de la République devant lui.
 « Dans les entreprises, appeler à la grève reconductible, c’est plus 
compliqué. Il faut user de la salive pour aller convaincre les 
salariés. » Philippe Martinez souffle le chaud et le froid, tout 
comme au sein de son organisation, soucieux de rester combatif tout en 
évaluant le risque à s’engager trop fort : « Quelle perspective on donne aux salariés, et quelle confiance ? », s’interroge le responsable syndical. 
« Corruption », « bureaucratie »,
 l’horizontalité de la Nuit debout s'est chargée, comme attendu, de 
casser un peu plus l'apparente homogénéité des discours et des postures.
 Une syndicaliste CGT de Radio France s’est ainsi postée près de 
Philippe Martinez, remontée comme un coucou : « Tu me reconnais ? Je 
te le dis, la démocratie à la CGT est un mensonge. La base veut la 
grève, mais vous n’en voulez pas, tout ce qui vous intéresse, c’est de 
co-gérer… Pas question qu’on se fasse encore avoir ! » La jeune Manon reprend elle aussi finalement le micro : « On
 aimerait bien que vous preniez des engagements sur la journée du 3 mai,
 pour que nous puissions vraiment défiler devant l’Assemblée nationale 
et pas se retrouver à Nation comme toujours… » Même la petite 
conférence de presse improvisée autour de Philippe Martinez juste après 
la fin des questions-réponses prend la tournure de l’interpellation à la
 hussarde des quidams. « Vous étiez où les grands chefs à la CGT quand on manifestait pour les travailleurs détachés sur le toit de la Philharmonie ? » 
Quelle
 que soit la suite, ou l'issue, de ce rapprochement, l’exercice est 
inédit. Il y avait jeudi soir bien plus de monde que ces deux dernières 
semaines sur la place de la République, preuve d’un appétit réel pour la
 jonction syndicale, et la mise en œuvre du slogan pourtant galvaudé de 
la « convergence des luttes ». Les travaux pratiques commencent dimanche, pour le 1er Mai.
- Vingt-quatre personnes ont été placées en garde à vue dans la nuit de jeudi à vendredi, en marge du rassemblement, a fait savoir la préfecture de police. Les forces de l'ordre disent avoir été la cible de projectiles, sur la place de la République, et avoir répondu en faisant usage de gaz lacrymogène. Ces incidents, qui se sont poursuivis jusqu'à 3 h 30, n'ont fait aucun blessé, a précisé la préfecture dans un communiqué. Cliquer ici pour retrouver l'article sur le site de Mediapart (accès réservé aux abonné-es)
 
 Extrait du communiqué de presse du syndicat SUD-PTT 66 informant notamment que 
les factrices et facteurs de Rivesaltes occupent désormais 24h/24 la 
place du marché de Rivesaltes, à l’instar des « Nuits debout » qui se 
développent un peu partout dans le pays… Venons leur apporter notre soutien ! Leur combat est le nôtre !
A débuté aujourd'hui l’action « factrices et facteurs debout  » qui se 
traduit par l’occupation de l’espace public 24 h/24h avec toiles de 
tente, lits de camp et banderoles sur la place du marché de Rivesaltes. Les
 grévistes sont ainsi déterminé(e)s à tenir le siège autant qu’il le 
faudra pour obtenir satisfaction sur l’ensemble de leurs revendications 
portant sur les modalités de la reprise du travail. Cliquer ici
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Nos dossiers Capitalisme, droit du travail, droits démocratiques, Gouvernement, licenciements, Luttes, NPA,
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violences
NPA 34, NPA




























