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Nuit Debout Montpellier a manifesté pour... "un jour de bourges" !


 "Merci patron !"
"Les pauvres travaillez, les riches dépensez !"

"Vive la Loi Travail"

Correspondance NPA 34

 
 Entre 150 et 200 personnes ont répondu hier, jeudi, à l'appel de Nuit Debout Montpellier, soutenu par Solidaires 34, à se comporter et à énoncer son point de vue "à l'envers", en décalé de ce que chacun-e sait (devrait savoir) être le positionnement politique des nuitdeboutistes, particulièrement sur la "Loi Travail et son monde" ! Ce choix d'agir sur le mode ironique s'est traduit, dans cette manifestation, par une multitude de slogans, lancés ou écrits sur des panneaux ou les banderoles (voir la liste ci-dessous), en faveur de l'Etat, du gouvernement, du patronat, des politiciens de droite comme "de gauche" et des mesures antipopulaires qu'en un consensus libéral, devenu intégrisme ultralibéral, approfondi d'années en années, ceux-ci portent de façon toujours plus agressive. De ce point de vue le projet de loi initialement connu comme "loi El Khomri" marque une apothéose et c'est à ce titre qu'il provoque le rejet d'ampleur qui se manifeste à travers le pays par des grèves reconductibles, des manifestations ou des blocages économiques. Un rejet d'ampleur mais qui hésite encore à se concrétiser pleinement sur le terrain social et politique...

En un beau contrepied politique l'ironie festive au rendez-vous à travers les rues de Montpellier a essayé de faire déjouer, sans prétention à tout chambouler, ces blocages de la mobilisation : elle a indéniablement provoqué l'attention, médiatique (voir ci-dessous) mais aussi parmi les passants, l'étonnement, le doute sur ce que "ça voulait dire", probablement parfois le contresens tant il est vrai que l'ironie joue sur le fil du rasoir de ce qu'il y a à comprendre. Ce risque du contresens mérite pourtant d'être pris pour peu que soit mis en place un dispositif d'accompagnement de ce "parler le discours de l'autre", caractérisant, entre autres virtualités, l'ironie, en l'occurrence le discours des ultralibéraux qui s'attaquent au Code du Travail. Ce qui fut fait par exemple par la diffusion d'un texte, d'un tract (voir ci-dessous), complétant le procédé ironique mis en scène physiquement et oralement par les manifestant-es, et interpellant, de façon autrement élaborée, les passants : cette élaboration supérieure par la mise en forme d'un énoncé de plusieurs lignes interrogeant ceux-ci au fond de leur propre positionnement sur la société, la politique et plus particulièrement "la Loi Travail et son monde", a cadré, sans l'annuler, le décadrage festif premier; elle a posé le périmètre de compréhension de ce que Nuit Debout avait à dire, à savoir son refus d'une régression sociale majeure. Ce texte tract était lui-même  construit ironiquement décalé à partir de  ce que la rhétorique appelle l'anaphore, ici la modulation autour du "je veux", "je demande", "je souhaite" ... "bénéficier" de tout ce que prévoit la Loi Travail, pour finir par proposer au verso, en conservant un jeu d'antiphrase ("terroristes syndicaux"), l'alternative du "si vous n'êtes pas d'accord avec cette loi, eh bien, rejoignez la mobilisation, etc.". 

Dans cette "chute" du discours inscrit sur ce tract se trouvait la clé pour que le risque de contresens évoqué plus haut soit largement neutralisé tout en laissant que se développe cette jouissive appropriation par les manifestant-es des mots et, l'espace d'un instant, de la mentalité, de ceux/celles qu'ils et elles combattent. Tant de ce côté-ci, celui des nuitdeboutistes, que de l'autre, celui des passants, l'ironie maîtrisée de cette "performance", au sens artistique du terme, dérivant en parodie et virant parfois au grotesque, a bousculé, pendant quelques heures, les frontières figeant les positions établies sur la situation politique, économique et sociale entre les anti et les pro, en créant ainsi le trouble sur ce qu'est l'évidence des choses.  

Il s'agissait au fond d'amener les gens à sortir soit de l'indifférence vis-à-vis de ce qui se joue autour de la Loi Travail, soit des partis-pris proLoi Travail sourds a priori à l'argumentation "anti" sur le sujet, pour les faire se rapprocher du discours critique, leur faire découvrir, par le contrepoint ironique, sa portée à la fois raisonnablement et follement subversive et, qui sait, saisir ou même seulement sentir, pendant au moins un bref instant, l'inacceptable qu'il y a à laisser, par soumission, fatalisme ou je m'enfoutisme, que le Cac 40, les actionnaires, la police, etc. soient les "saigneurs" du monde dans l'écrasement de l'immense majorité de la population...que "tous ensemble, tous ensemble" nous constituons pourtant ! Cette démarche militante s'est menée sous l'égide du sourire ou souvent du franc rire par quoi l'outrance caricaturée du monde capitaliste et de ceux et celles qui s'en font les défenseurs s'est hier donnée à voir paradoxalement comme la réalité : la Loi "Travail" permet en effet de le vérifier, la réalité de la loi générale de fonctionnement du capital est intrinsèquement caricaturale ! Tel est le sens qui travaillait au coeur de l'ironie joyeuse de cette après midi montpelliéraine ! En cela l'action à l'oeuvre était pleinement politique et critique !

Aucun incident n'a marqué ce qui a été également une appropriation libre de l'espace public qui est une des marques de fabrique, véritable défi à l'infâme état d'urgence, de Nuit Debout : aucune demande, en effet, d'autorisation de manifester n'est sollicitée des "autorités" !

C'est ainsi que s'est achevée une longue journée de Nuit Debout, commencée ... la nuit d'avant, au tout petit matin, par une action de blocage d'un dépôt de tram à la périphérie de Montpellier (lire ici) qui, de fait, avait donné en amont le sens fort de la séquence de mobilisation que fut la "manif de bourges" sur la Comédie

Un nouvel agenda d'actions Nuit Debout 34 sera prochainement disponible. Consultez nos pages FB ici et ici et notre site. Voir ci-dessous l'appel intersyndical à manifester jeudi 14 juin à Montpellier.

Antoine

Reportage photo : le jour de bourges de Montpellier ce jeudi 2 juin

Cliquer sur la première image pour agrandir et lancer le diaporama


 


Ah ! L'ironie, l'antiphrase...



 La laisse, cet emblème de leur monde

 

Allez, allez, mettez-nous une raclée...


 

 Seulement l'écran ?


 Le poing et la rose à la hauteur de la politique menée par le gouvernement...

 


 

 

 Mac Do, Quick...on aime, on aime les OGM !

 

 Une incursion vite, vite, dans le Quick !








Monoprix aussi a droit à une interpellation, il n'y a pas de raison !

 

 Devant le barrage de nos amis les flics, à qui hommage est rendu...



... à quelques pas du temple commercial du Polygone ainsi protégé des hordes de miséreux, une désopilante messe pour notre sainte mère la consommation eut lieu...


Allez, une dernière déambulation de par la ville ...


Nuit Debout toujours sur les rails de la mobilisation !


Une liste non exhaustive des slogans lancés...

  
 Le tract distribué au long de la manif



Sur Midi Libre...


Sur Voussavez tout...
 
Sur France 3


 Et aussi


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 Demain samedi 4 juin....

AG Populaire à partir de 18 h pour lancer la nouvelle Nuit debout sur la Comédie

A retenir déjà...

 
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Notre ami Gattaz...

 Cliquer ici

A lire aussi

 


Et aussi

5h45 hier matin, les drapeaux rouges de la CGT flottent à l’entrée Est du Port. Plus aucun camion ne peut entrer par la bretelle d’accès du grand rond point de Montpellier. « Les usines du port continuent à travailler mais les marchandises ne peuvent plus ni arriver, ni sortir de l’enceinte portuaire, explique Stanislas Baye, délégué CGT des grutiers. Seuls les passagers pourront circuler. Nous allons ainsi limiter la productivité. » 

« Le prochain grand rendez-vous c’est le 14 juin, annonce Serge Ragazzacci, secrétaire de l’UD. Nous allons envoyer des délégations à Paris et un rassemblement départemental sera organisé à Montpellier (départ à 14h du Peyrou) ».  Cliquer ici


En vrac...

Grâce aux grévistes de la CGT, des usagers paient l’électricité moins cher (Basta !)

Rennes : la police charge sur des manifestants en voiture, plusieurs blessés (Libération)

La loi « El Khomri » inquiète les médecins du travail (Le Figaro)

Mouvement contre la loi « travail » : le Loing et la Seine montent (au front) (Entre-là)
 


Et encore


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NPA 34, NPA

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