Historiciser et (re)politiser la réflexion sur le "nouveau racisme" !
Le 19 septembre 2006 paraît dans le Figaro une tribune de Robert Redeker professeur de philosophie dans un lycée toulousain et membre du comité de rédaction des Temps modernes, visant les musulmans à travers la personne du fondateur de leur religion. […] 
La dernière phrase [Comme aux temps de la guerre froide, violence et intimidation sont 
les voies utilisées par une idéologie à vocation hégémonique, l’islam, 
pour poser sa chape de plomb sur le monde.] confère son sens au discours : l'article ne 
vise pas Mahomet, mais les musulmans.  
Éduqués dans la pensée d'un tel 
personnage, ils seraient depuis 1.500 ans programmés comme pervers 
sanguinaires, inaptes à la modernité démocratique et activistes de la 
conquête du monde par l'obscurantisme. Un discours courant durant la 
guerre d'Algérie. Le même genre de falsification circulait au sujet des 
juifs il y a quatre-vingt ans. Notons qu'il n'est nulle part question de
 l'extrémisme musulman, mais de l'Islam qualifié d'idéologie contaminant
 ses fidèles. Et comme une religion exprime la nature profonde de la 
population au sein de laquelle elle s'est développée, il s'agit bien là 
selon l'auteur, d'une population sous-humaine. Cliquer ici
Note du blog du NPA 34 : l'auteur du billet ci-dessus souligne la ligne de partage entre les organisations antiracistes avec d'un côté, celles (la LICRA et SOS Racisme) qui, soutiens de Robert Redeker, "se cantonnent désormais à un antiracisme ambigu : défense de personnes victimes de ségrégation (à l'emploi, au logement ...) et dépôt de plaintes contre des écrits classiquement racistes, mais promotion de l'islamophobie et guerre judiciaire contre les critiques de la politique israélienne et autres activistes de BDS, tandis que les deux autres – le MRAP et la Ligue des droits de l'homme – sont restées intégralement fidèles à leurs principes." Eh bien non, nous avons le triste privilège à Montpellier d'avoir vu la LDH, suivie par le Mrap, s'inscrire dans la campagne menée par la LICRA, le CRIF et quelques autres officines proisraéliennes, pour criminaliser, à travers deux militants accusés de manière aberrante d'antisémitisme, ceux et celles qui, ici, ont été et sont les plus efficaces défenseurs de la cause palestinienne, les adhérents de BDS 34 (ils voient désormais leurs activités sur la place publique entravées et harcelées policièrement et judiciairement) : lire ici
Avouons-le, il y a dans cette faute politique de la LDH et du Mrap, d'une exceptionnelle gravité, quelque chose qui résiste à l'explication rationnelle. Nous saurons un jour, espérons-le, le fin mot de cette sortie de route qui, dans l'immédiat se donne à voir comme une parenthèse noire, puisque nous avons retrouvé la LDH en pointe pour contrer la campagne islamophobe construite autour de "l'affaire du burkini".
  

Voici un article écrit pour un journal marxiste US il y a quelques mois.
 Sera-t-il finalement traduit puis publié ? Je ne sais. En attendant, il
 rappelle une séquence politique importante dans la généalogie de la 
réaction islamophobe et raciste qui ravage la France en ce moment. Car 
c'est dans les années 1980, sous Mitterrand et Mauroy, que les bases de 
l'infâme climat actuel ont été posées. […] 
  
  
NPA 34, NPA
Note du blog du NPA 34 : l'auteur du billet ci-dessus souligne la ligne de partage entre les organisations antiracistes avec d'un côté, celles (la LICRA et SOS Racisme) qui, soutiens de Robert Redeker, "se cantonnent désormais à un antiracisme ambigu : défense de personnes victimes de ségrégation (à l'emploi, au logement ...) et dépôt de plaintes contre des écrits classiquement racistes, mais promotion de l'islamophobie et guerre judiciaire contre les critiques de la politique israélienne et autres activistes de BDS, tandis que les deux autres – le MRAP et la Ligue des droits de l'homme – sont restées intégralement fidèles à leurs principes." Eh bien non, nous avons le triste privilège à Montpellier d'avoir vu la LDH, suivie par le Mrap, s'inscrire dans la campagne menée par la LICRA, le CRIF et quelques autres officines proisraéliennes, pour criminaliser, à travers deux militants accusés de manière aberrante d'antisémitisme, ceux et celles qui, ici, ont été et sont les plus efficaces défenseurs de la cause palestinienne, les adhérents de BDS 34 (ils voient désormais leurs activités sur la place publique entravées et harcelées policièrement et judiciairement) : lire ici
Avouons-le, il y a dans cette faute politique de la LDH et du Mrap, d'une exceptionnelle gravité, quelque chose qui résiste à l'explication rationnelle. Nous saurons un jour, espérons-le, le fin mot de cette sortie de route qui, dans l'immédiat se donne à voir comme une parenthèse noire, puisque nous avons retrouvé la LDH en pointe pour contrer la campagne islamophobe construite autour de "l'affaire du burkini".
"Des attaques brutales, répétées et assumées contre les élèves « issus de l’immigration », ouvertement assimilés à des terroristes en puissance (voir ici et là). Le message de Brighelli est limpide : l’école a sombré, et la 
France avec elle, depuis qu’elle s’est ouverte aux élèves de tous les 
milieux et à l’immigration." 
Brighelli à l’université d’été du FN, ce n’est ni une surprise, ni la 
dérive d’un ancien gauchiste qui aurait mal tourné, c’est dans l’ordre 
des choses : l’aboutissement naturel d’un positionnement idéologique, 
d’un discours sur l’école par essence d’extrême-droite.  
Les points de vue sont connus et de longue date : à travers ses 
publications, qui se répètent à l’identique d’une année sur l’autre, à 
travers ses interventions médiatiques, dans une sorte de frénésie 
verbale qui s’auto-entretient, Brighelli développe les mêmes idées fixes
 sur le système éducatif, usant jusqu’à la corde ses thèmes favoris : « déclin » et « ensauvagement » de l’école. « Effondrement » du niveau des élèves, baisse des « exigences », incarnée par la suppression des redoublements, abandon des « savoirs » (« grands auteurs » en littérature, « grands hommes », « grandes dates »  en histoire), « autorité du maître » bafouée par des « sauvageons » auxquels Mai 68 aurait donné les pleins pouvoirs, critique de la mixité renvoyant à un mépris réel pour les élèves (1), « bonnes vieilles méthodes »
 - nécessairement syllabiques pour l’apprentissage de la lecture – à 
base de répétition et de par cœur, inépuisable phobie du « pédagogisme » (comprenez la formation des maîtres), dénonciation obsessionnelle du collège unique, examens « bradés »
 etc : la liste est longue des poncifs qu’on enfile comme des perles, 
renforcée, ces dernières années par des attaques brutales, répétées et 
assumées contre les élèves « issus de l’immigration », ouvertement assimilés à des terroristes en puissance (voir ici et là).
 Car le message de Brighelli est limpide : l’école a sombré, et la 
France avec elle, depuis qu’elle s’est ouverte aux élèves de tous les 
milieux et à l’immigration.  Cliquer ici
Nous recommandons 
De la nécessité de ressourcer nos mémoires : le développement de l'islamophobie en France s'est affirmé de façon décisive, dans les années 80, via la diabolisation "anti-islamique", menée par "la gauche" gouvernementale, d'un pan important de la classe ouvrière et du basculement de ladite gauche à droite (et depuis lors vers les rivages de l'extrême droite). Pour avis à une gauche "radicale" trop souvent abonnée à l'amnésie ou la méconnaissance sur ce sujet... 

Voici un article écrit pour un journal marxiste US il y a quelques mois.
 Sera-t-il finalement traduit puis publié ? Je ne sais. En attendant, il
 rappelle une séquence politique importante dans la généalogie de la 
réaction islamophobe et raciste qui ravage la France en ce moment. Car 
c'est dans les années 1980, sous Mitterrand et Mauroy, que les bases de 
l'infâme climat actuel ont été posées. […] 
L’islamophobie républicaine postcoloniale est née comme 
opinion massive et décomplexée au moment des grèves dans l’automobile 
comme dénigrement des vies d’OS brisées par l’usine et le mépris 
patronal. La tonalité raciste a tout emporté. La défaite 
est multiple. Une figure ouvrière est close. Tout cela s’inscrit dans 
une modernisation mitterrandienne du capitalisme hexagonal qui 
correspond au début de « l’aggiornamento économique » de la gauche. 
L’épisode Talbot est un tournant qui dessine donc la nasse dans laquelle
 nous sommes aujourd’hui encore - et davantage ! - plongés ! La France a
 absenté ses ouvriers et a relégué les cités jusqu’à les appeler des 
« territoires perdus de la République » et voit désormais le parti le 
plus proche de feu la CSL approcher aux élections près de 30% des 
suffrages exprimés... 
Que ce tournant politique dramatique soit « l’œuvre » de la 
gauche et singulièrement du Parti socialiste ne doit pas être oublié… Cliquer ici
Un autre jalon dans l'émergence de l'islamophobie : 2003, la déviation identitaire de la laïcité par la droite, que ralliera une partie de la "gauche" et dont s'emparera le FN !
 Extrait de La laïcité falsifiée, de Jean Baubérot (La Découverte, 2011)
 A lire aussi
Cliquer ici
 Toute personne musulmane, même si elle choisit de porter un foulard ou un
 burkini, ne remet pas en cause automatiquement la laïcité ou ne cherche
 pas obligatoirement à faire du prosélytisme. Comme le rappelait encore 
le Canard Enchaîné de ce même mercredi le burkini lancé par une 
styliste australienne intéressée par de nouveaux profits, n’est pas 
considéré comme « hallal » par les musulman.es les plus rigoristes. Cliquer ici
"Un vêtement comme les autres" du point de vue de la laïcité de 1905
« Votre
 commission, messieurs, a pensé qu’en régime de séparation la question 
du costume ecclésiastique ne pouvait se poser. Ce costume n’existe plus 
pour nous avec son caractère officiel (…). La soutane devient, dès le 
lendemain de la séparation, un vêtement comme les autres, accessible à 
tous les citoyens, prêtres ou non. » (Aristide Briand, 1905)
  
Interdiction du Burkini: Valls ridiculisé par les américains et les européens
  
Interdiction du Burkini: Valls ridiculisé par les américains et les européens
 Cliquer ici
 
« Printemps républicain » : le rappel à l’ordre de la bourgeoisie jacobine
« Printemps républicain » : le rappel à l’ordre de la bourgeoisie jacobine
Il ne faut jamais perdre de vue l’objet principal des offensives 
idéologiques qui soutiennent les politiques autoritaires, offensives 
extrêmement violentes et puissantes, si l’on en juge par les dérives 
rapides qui affectent la quasi-totalité du champ politique et de larges 
secteurs des sociétés européennes : le racisme et l’impérialisme – avec 
pour pointes avancées l’islamophobie et la chasse aux migrant·e·s, entre
 autres formes de racisme d’État, ainsi que la « guerre contre le 
terrorisme ».
* * *
La chose devrait être entendue. Pourtant une partie de la gauche radicale, non contente de relativiser l’importance de ces questions, va jusqu’à contester qu’elles fassent partie des termes du débat.
* * *
La chose devrait être entendue. Pourtant une partie de la gauche radicale, non contente de relativiser l’importance de ces questions, va jusqu’à contester qu’elles fassent partie des termes du débat.
Nous considérons que le contrôle de la République sur les vêtements 
des femmes ne fait avancer aucune des causes que nous défendons (au 
contraire !). Aujourd’hui, dans des cercles qui s’étendent parfois 
jusque dans le mouvement syndical et social, il n’en faut pas plus pour 
se voir accuser de pactiser avec un nouveau fascisme. Et trop nombreux 
sont ceux qui, sans aller jusque-là, ne voient dans l’agitation 
autoritaire et raciste permanente qu’une diversion empêchant de 
s’occuper des vrais problèmes. Prenant la récente affaire du « burkini »
 par le petit bout de la lorgnette, certains reprochent simplement au 
gouvernement de faire « beaucoup de bruit pour rien ». Mais d’autres 
adressent les mêmes reproches aux femmes qui portent ce vêtement, ou 
même, les accusent de provocation extrémiste, sur fond de « lutte contre
 le terrorisme »…
De glissement en glissement, une partie de la gauche de 
transformation sociale est donc bien mûre pour traiter les antiracistes 
comme des « collabos ». Rien d’étonnant au fond, dans un pays où 
l’islamophobie n’est pas toujours considérée comme un racisme, même dans
 la gauche radicale. Au-delà de l’intervention du Conseil d’État, le 
débat en France a confirmé que la reconnaissance de libertés si 
élémentaires qu’elles semblent aller de soi (se vêtir à la plage !) 
demeure à géométrie variable. Ne rencontrant aucune protestation large 
et organisée, le processus trouvera les formes que l’arrêt du Conseil 
d’État l’oblige à chercher.
Il est grand temps que les plus naïfs apprennent à faire la 
différence entre un mirage et un contre-feu. Le gouvernement a-t-il beau
 jeu de faire enfler des polémiques racistes et sexistes, dans un 
contexte où il veut à tout prix refermer la parenthèse du mouvement 
social du printemps dernier, « contre la loi  »Travail » et son 
monde » ? C’est une évidence. Mais n’y voir qu’un « écran de fumée » 
masquant les « vrais problèmes », c’est commettre une grave méprise : 
cette fumée-là n’est pas sans feu. Cliquer ici 
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