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Macarel*, Macaron... Macron à Montpellier !


 Récit d'un bide politique...

Envoyé spécial dans le carré presse d’un meeting politique, An Premier de l’Etat d’urgence. 

Voilà un bail que mon cousin – appelons-le Kevin – m’invitait à lui rendre visite à l’improviste. A une heure de chez lui, je le prévenais par SMS de mon arrivée avec des victuailles. En retour, une réponse sibylline : « Pas avant minuit, ce soir c’est Macaron ! » Ledit Macaron était en réalité un ex-banquier passé au travers d’un correcteur orthographique. Il donnait un meeting, où Kevin et une amie devaient se rendre en reportage. Ils allaient se débrouiller pour que je puisse me joindre à eux.

Nous entamons un bref tour du propriétaire. La salle principale, ouverte sur un tiers seulement, indique que peu de monde est attendu. Dans une sorte de balais mou, elle se remplit doucement d’un public que l’on peut classer en trois catégories : les évadés du gala de la faculté de droit, plastique parfaite et chaussures pointues, sorte de quintessence du Cercle des poètes disparus ; les rescapés de la maison de retraite, dentiers en aluminium et fronts figés au botox ; et la confrérie des milieux économiques locaux, féroces sourires de vainqueurs et chemises en soie. Cliquer ici

 Et pourtant "des bâches noires recouvraient encore des sièges vides"


Même Midi Libre est obligé de le reconnaître (cliquer ici) : "Après des rencontres à La Paillade, il était en meeting au Zénith devant 2 000 personnes. Des dizaines de personnes, "qui ne s'étaient pas inscrites" sur le site internet du mouvement, n'ont pas pu entrer. Plus de place, avait dit son équipe. Et pourtant, des bâches noires recouvraient encore des sièges vides." Mais vite la machine à faire le buzz se met ... "en marche" ! Il faut bien vendre  : "Le mouvement “En marche !” avait assurément joué la carte du contrôle, pour éviter les perturbations." Pimenté du petit frisson à l'idée qu'un commando de Nuit Debout aurait pu "macaroniser" la soirée, le récit midilibresque fait gonfler l'évènement pourtant marqué indéniablement du sceau de l'anecdote politique : "Après Le Mans et Strasbourg, il était question cette fois-ci d'"égalité" et de "vivre ensemble". Ici, dans l'Hérault, plutôt qu'ailleurs, a-t-il insisté. À Montpellier, donc, "ville dont le dynamisme est le fruit de son histoire, volonté de Georges Frêche dont Philippe Saurel est le digne héritier ", insiste Emmanuel Macron qui, cette fois-ci, n'a pas opté pour le discours sans notes, s'appuyant sur son pupitre et sur son texte, à la tribune." Egalité, vivre ensemble... Les Sanofi de Montpellier auront apprécié qui ont vu leur direction casser leurs emplois tout en empochant le macronesque et substantiel CICE (Crédit d'Impôt pour la Compétitivité et l'Emploi ) ! Lire ci-dessous.

Montpellier "en somme, une ville française". Chapeau l'artiste ! Mais l'homme nouveau, emporté par sa fougue et l'envie de se gagner à peu de frais son auditoire, s'est fendu d'un hommage à la vieillasserie frêchomaniaque qui infeste toujours la vie politique du Clapas...Tout ça pour ça... ? Car ça, c'est l'occasion de sortir le Saurel (maire de la ville) de sa légendaire discrétion pour nous rapporter sa surréaliste salutation d'homme nouveau, lui aussi mais au petit pied, adressée au visiteur du jour : "Tu es avec mes deux... " La testostérone, est parfois irrésistible et  drôlatique, et aura, en tout cas, donné le la de cette pitrerie politicarde nationale qui benoîtement croit ressourcer un destin national au gloubi-boulga local ... Reste que c'est tout ce médiocre machin qui saccage nos vies à coup de "pactes de responsabilité" et autres médèferies : il faudra plus que se gondoler (au demeurant légitimement) devant les niaiseries politico-médiatiques exposées aussi crument, l'autre soir, au si ironiquement, pour la circonstance, bien nommé Zénith de Montpellier...

A.

* Macarel : interjection occitane servant à exprimer la surprise ou la contrariété. Traduction : zut !, merde !


 Pour aller plus loin



Le CICE, mesure phare du plan compétitivité du gouvernement, dont l’inspirateur était Emmanuel Macron, alors conseiller économique de François Hollande (NouvelObs)

Le « pacte de responsabilité », un énorme cadeau fiscal sans aucune contrepartie. 

40,6 milliards. C’est ce que coûtera en 2017 le « pacte de responsabilité », cet énorme avantage fiscal offert à partir de 2013 à toutes les entreprises. La somme représente 1,8 % du PIB, sous forme de baisses d’impôts, notamment sur les revenus (le fameux CICE). Offerte sans aucune contrepartie. 

1 - Grands gagnants du CICE : les actionnaires
 
Mal ciblée, inefficace, coûteuse… La mesure économique phare du mandat de François Hollande est sévèrement remise en question. Pourtant, certains veulent aller encore plus loin. 

En 2012, nous allions voir ce que nous allions voir ! Le « choc fiscal » serait sans précédent. Il allait libérer les entreprises, relancer l’investissement et créer massivement des emplois. Pierre Gattaz, président du Medef, en promettait un million. Arnaud Montebourg, alors ministre du Développement productif, en espérait presque deux fois plus. Pour que « l’effet levier » soit maximal, la dose prescrite était d’emblée colossale. Vingt milliards d’euros de réduction d’impôt sur les salaires inférieurs à deux Smic et demi, au nom du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), 21 autres milliards de réductions de cotisations patronales et d’impôts, au titre du pacte de responsabilité. Au total, en 2017, 41 milliards financés par des baisses de dépenses publiques. Soit 1,8 % de la totalité de la richesse créée en France (PIB). Cliquer ici

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