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Au pays d'Ubu flic un viol ou un acte de barbarie ne sont "que" de la violence nécessaire à l'exercice (républicain) de la profession !


(Richard J. Daley, ancien maire de Chicago)

13 février : Le troublant passé judiciaire du commissaire d'Aulnay-sous-Bois (à lire ci-dessous)

Manif pour Théo à Bobigny : un autre récit (Alternative Libertaire)

Le viol, c'est d'abord une question de non-consentement

Lisons le Code pénal, et comprenons bien que toute tentative de parler d'«accident» ou de «violences volontaires» pour qualifier ce dont a été victime ce jeune homme au soir du 2 février est un grave recul dans la lutte contre les violences sexuelles faites aux femmes comme aux hommes, alerte un collectif de sociologues de différentes générations travaillant sur les violences de genre. 

Jeudi 2 février, dans la Cité des 3000 à Aulnay-sous-Bois, Théo a bien été victime d’un viol policier à l’occasion d’un contrôle d’identité. Nous, signataires de ce texte, qui menons et avons mené des recherches en sciences sociales sur les violences de genre, tenons à le déclarer avec force. Dans cette affaire, il n’est pas pertinent de rappeler la « présomption d’innocence », comme le font les syndicats de policiers. En effet, la pénétration par une matraque télescopique est avérée ; nul ne la conteste, puisqu’une déchirure de 10 centimètres à l’anus en témoigne ; et il va sans dire qu’elle est contraire à la volonté de la victime.

Bien sûr, sans craindre le grotesque, l’Inspection Générale de la Police Nationale (IGPN) fait l’hypothèse, d’après la fuite organisée dans les médias, qu’il s’agirait d’un « accident », et non pas d’un « viol délibéré » (sic). Pourtant, quand bien même, malgré l’invraisemblance que dénonce fermement un formateur, la police des polices aurait raison, cela ne changerait pas la qualification du crime. Car la définition du viol, selon la loi de 1980, repose avant tout sur le non-consentement. Le Code pénal est sans ambiguïté : selon l’article 222-23, « tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu'il soit, commis sur la personne d'autrui par violence, contrainte, menace ou surprise est un viol. » Et le fait qu’il soit « commis par une personne qui abuse de l'autorité que lui confèrent ses fonctions » est un facteur aggravant – sans parler du risque d’« infirmité permanente ». Cliquer ici

Illustration par NPA 34 

Le sociologue Didier Fassin revient sur le caractère sexuel souvent prononcé des interventions des forces de l'ordre dans les quartiers populaires.

C’est un élément qui revient souvent dans les récits des interpellations policières violentes au sein des quartiers populaires : un caractère sexuel prononcé. Insultes homophobes, testicules écrasés, fouilles appuyées des parties intimes, jusqu’au pire avec le viol dont aurait été victime Théo à Aulnay-sous-Bois. Le sociologue Didier Fassin, professeur de sciences sociales à l’Institut d’étude avancée de Princeton, a écrit en 2011 la Force de l’ordre. Une anthropologie de la police des quartiers, résultat d’une immersion de quinze mois dans une brigade anticriminalité. Interrogé par mail, il revient sur cet aspect du problème. Cliquer ici

 L'Humanité 13 février 2017

 En débat...

J'ai une confession à faire : jusqu'à hier, j'avais la même conviction que Me Dupond-Moretti en matière de viol. J'étais persuadée que la Cour de cassation avait depuis longtemps établi qu'introduire un objet, quel qu'il soit, dans un anus constituait un viol, point. Aussi la mise en examen pour viol de l'un des policiers ayant interpellé son client Théo de façon extrêmement brutale, en forçant dans son rectum sa matraque sur une profondeur de 10 cm, tandis que ses collègues se voyaient reprocher des actes de violence par le juge d'instruction, me paraissait-elle logique. Aussi le positionnement de l’inspection générale de la police nationale, qui concluait (de façon provisoire en l'état) seulement à la commission de faits de violence, me semblait-il totalement inapproprié. Aussi m'étais-je indignée en entendant un collègue, voilà plusieurs années, évoquer une décision de cour d'appel requalifiant en violences aggravées des faits d'intromission d'objet dans l'anus d'un adolescent commis par un groupe de jeunes, condamnés pour viol par un Tribunal pour enfants.

Et pourtant, quelques recherches m’ont permis de constater que la solution juridique retenue par la Cour n’était pas si évidente que cela.  Cliquer ici

 Non à l'impunité policière...


Avant toute chose nous exprimons notre solidarité et notre soutien à Théo Luhaka, sa famille et ses ami-e-s.

Nous sommes en colère et révolté-e-s car ce qui est arrivé à Théo n’est ni un accident ni une bavure.
Théo est la dernière victime en date d’une police qui humilie, torture, mutile, viole et assassine régulièrement.

Il est victime d’une politique institutionnelle raciste et sécuritaire qui donne de plus en plus de pouvoirs à la police pour contrôler au faciès, chasser les migrant-e-s et les Rroms, réprimer les manifestations et humilier les habitant-e-s des quartiers populaires.

Il est victime d’un système judiciaire et politique qui assure l’impunité aux policiers. Cliquer ici

Illustration par NPA 34 


La police est sur les dents, celles des autres, évidemment (Boris Vian)

Y a-t-il urgence ? 

Les dernières statistiques sur le racisme dans l’opinion en France semblent paradoxales : l’indice de tolérance s’est remis à augmenter pour toutes les catégories... mais les actes racistes continuent d’augmenter sur la durée. Ce qui est clair c’est que le racisme progresse de manière continue dans les politiques et les discours dominants. Les programmes de Hamon et Mélenchon sont en recul par rapport à ce qui semblait un minimum pour la gauche il y a encore quelques années (par exemple la liberté de circulation). Mais surtout, les programmes et les discours de Le Pen à Valls en passant par Fillon annoncent une politique d’État encore plus dure dans les années qui viennent. Tout cela crée un climat de racisme décomplexé qui aura des conséquences graves. Ainsi, à la rentrée de septembre, le sociologue Saïd Bouamama alertait sur « la construction progressive des conditions d’un pogrome »... Cliquer ici

Stupéfaction jeudi 9 février, sur le plateau de l’émission « C’dans l’Air ». Avant d’être vivement repris par la présentatrice, un syndicaliste policier français, Luc Poignant, jugeait que l’insulte « bamboula », « ça ne doit pas se dire, mais ça reste à peu près convenable. » 

Il s’agit pourtant bien d’une injure… proférée dans un contexte déjà tendu suite à l’interpellation particulièrement brutale d’un jeune noir de 22 ans, Théodore, alias « Théo », à Aulnay-sous-Bois (Seine-saint-Denis). Cliquer ici



La police joue à se "flinguer"...
Après l'IGPN qui "couvre" un viol (un acte de barbarie ?), la Préfecture de Police de Paris avoue qu'elle ment...


Plus de 2000 personnes se sont rassemblées samedi 11 février à Bobigny (Seine-Saint-Denis), comme dans d’autres villes de France, pour réclamer « Justice pour Théo ». Des heurts ont éclaté qui ont mis une fillette de six ans en danger. Qui a sauvé l’enfant ? C’est bien Emmanuel et pas les CRS, finit par avouer la Préfecture.  Cliquer ici

 Cliquer ici

C'est que le règlement n'est pas clair... Comme le code du travail, faut l'alléger...


Et ça continue...car c'est le système : Zyed, Bouna, Adama, Théo et tant d'autres (Rémi, on n'oublie pas non plus)...


  
La riposte 



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NPA 34, NPA

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