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Syrie. La solidarité continue...


"L’espoir demeure parce que, dans aucun pays, la base révolutionnaire qui avait déclenché l’explosion de 2011 n’a été complètement écrasée"


Suite à la dramatique chute d'Alep, une propagande se développe qui vise à faire croire que la perspective d'une fin de guerre se dessine. Cela grâce au travail réalisé par la Russie de Poutine, et à un accord avec la Turquie et l'Iran. Les écrans de plusieurs télévisions françaises se sont ouverts à Bachar al-Assad pour qu'il se présente comme le vainqueur de ce long affrontement, donc devant être considéré comme un interlocuteur acceptable. 

Militantes et militants de gauche et écologistes, associatifs, syndicalistes, par la présente déclaration nous voudrions dire ce qui, après la chute d'Alep, nous paraît être l’urgence d’une action unitaire, dans la durée, en solidarité avec le peuple syrien.

Après que le peuple syrien se soit soulevé massivement et pacifiquement contre la dictature féroce d'Assad père et fils qui l'opprime depuis plus de quarante ans, ces dernières années ont été marquées par l’effroyable répression qui s'est abattue sur ce peuple. Des années de guerre - comme ce mot résonne tragiquement lorsqu'il évoque des moyens militaires déchaînés dans toute leur puissance contre une population et des forces de résistance sans réelles possibilités de faire face à une telle violence, ni même de s'en protéger ! Des bombardements massifs, notamment aériens, l'utilisation des gaz, des sièges durant des mois, la famine, des villes rasées... Une guerre qui a fait des centaines de milliers de morts, des dizaines de milliers d’emprisonnés et de torturés, des millions de déplacés... Cliquer ici

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[…] On s’est retrouvé dans cette situation particulière où, face à un potentiel révolutionnaire, ne se trouvait pas un seul camp contre-révolutionnaire, mais deux pôles contre-révolutionnaires en concurrence. En raison de leur faiblesse politique et organisationnelle, ceux et celles qui croyaient sincèrement aux aspirations progressistes des soulèvements de 2011 ont passé des alliances avec les uns ou les autres, que ce soit avec les Frères musulmans ou avec des membres de l’ancien régime, comme on l’a vu avec le mouvement Tamarod en Égypte, qui avait pris la tête de la protestation contre le président élu Mohamed Morsi.

Le potentiel révolutionnaire a donc été progressivement marginalisé au profit d’un affrontement entre les deux autres pôles, affrontement qui domine la scène depuis 2013, dans des guerres civiles comme en Syrie, ou des confrontations brutales comme en Égypte. Au lieu d’une triangulation de la lutte espérée par certains révolutionnaires, on assiste à une opposition binaire non pas entre révolution et contre-révolution, mais entre deux camps contre-révolutionnaires.

[…] L’espoir demeure parce que, dans aucun pays, la base révolutionnaire qui avait déclenché l’explosion de 2011 n’a été complètement écrasée. C’est vrai en Égypte et même en Syrie, où une grande partie de celles et ceux qui ont déclenché le soulèvement de 2011 sont aujourd’hui en exil, parce qu’ils ne se sentaient en sécurité ni dans les régions tenues par le régime, ni dans les régions où étaient implantés les groupes armés. Le potentiel est aussi toujours présent en Égypte, où le mécontentement à l’encontre de Sissi ne cesse de monter au fur et à mesure qu’il continue d’appliquer les vieilles recettes du FMI, alors que les conditions de vie ne cessent de se dégrader. En Tunisie aussi, une explosion sociale n’est pas forcément éloignée.   

Il est donc nécessaire de distinguer l’espoir de l’optimisme. Il n’existe pas beaucoup de raisons d’être optimiste, mais il reste des raisons d’espérer. On a une idée du pire, avec ce qui se passe en Syrie, et qui peut encore s’aggraver, mais cela ne signifie pas qu’il n’existe plus de potentiel. On a eu une première phase, qui a été une phase révolutionnaire, entre 2011 et 2013, puis un basculement contre-révolutionnaire à partir de 2013, avec le choc des deux pôles contre-révolutionnaires. 

Le meilleur scénario envisageable est sans doute une coalition entre les deux pôles contre-révolutionnaires – l’ancien régime et les intégristes – qui permettrait dans l’immédiat d’éviter l’effusion de sang, et ensuite de favoriser la constitution d’un scénario classique opposant le camp de la révolution à celui de la contre-révolution. Cela diminuerait la tentation des progressistes de s’allier à l’un ou l’autre camp contre-révolutionnaire, puisque cela ne mène qu’à des désastres. Cependant, avec l’élection de Trump, il est à craindre que l’option retenue soit l’écrasement de tout ce qui n’est pas l’ancien régime, que ce soit une opposition progressiste ou islamiste. Ce n’est pas un hasard si le maréchal Sissi a été le premier dirigeant arabe à rencontrer Trump… Mais la gestion du cas iranien complique la situation et la rend incertaine. L'entrevue complète accessible aux seul-es abonné-es de Mediapart 

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