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Le moment télé des élections...


Ce maillon clé du putsch permanent de la spectacularisation contre la politique
A lire ci-dessous
Que comprendre ? Que Faire ?
Quelques remarques, parfois peu amènes, mais toujours fraternelles
(point de vue par Antoine)
 
Des absentéistes, qui ne se sont pas déplacés dans les urnes, à la gigantissime vague macronienne qui a déferlé sur un hémicycle désormais ultraviolet, la soirée du second tour des législatives fut l’acmé d’une dramaturgie paroxystique d’hystérisation. Décryptage.


[…] 



Résultat... Imparable ?

Dessin de notre camarade du NPA 34 Jerc

Malgré le dissolvant médiatique ... la puissance édifiante du politique par les "fromages" !



 La crudité des chiffres absolus

Pour 47 292 967 inscrits...

LREM (Macron) et le Modem cumulés mobilisent 8 927 222 voix
LR : 4 040 016
FN : 1 590 858
PS : 1 032 985
FI (Mélenchon) et PC : 1 101 619

Que comprendre ? Que Faire ?
Quelques remarques, parfois peu amènes, mais toujours fraternelles
(point de vue) 

Il faut, en remarque liminaire, dire ou rappeler que les partis verrouillant jusqu'à aujourd'hui (hier !) le cercle de fer du bipartisme, soit LR (ex UMP) et PS, ne conservent, 5 ans après les précédentes législatives, que la moitié de ses voix pour le premier et... à peine plus de 10% pour le second (malgré l'appoint d' EELV qui pesait alors à peine moins que ce que pèsent aujourdhui, réuni-es, les socialistes et leurs allié-es écolos).

Cela étant posé, attardons-nous sur la France Insoumise qui nous est, quoi qu'on en pense par ailleurs, le plus proche :  le succès aigre-doux de la présidentielle (un nombre impressionnant en voix pour une élimination dès le premier tour) trouve, nous dit-on, sa rédemption dans le nombre de député-es décroché-es à ces législatives (17 auxquel-les il faut ajouter, malgré le schisme, les 10 du PC, contre 10 en 2012 pour le Front de Gauche). Mais si, comme raisonnait Jean-Luc Mélenchon pendant la campagne des présidentielles, l'enjeu était la victoire ... ou rien, ces législatives sont, dans la suite de la présidentielle, tout sauf satisfaisantes. La démarche électoraliste de la France Insoumise a buté, elle aussi, sur l'écueil de l'abstention (FI et PC réunis ne "représentent" guère que quelque 2 % des inscrits) (1). Le bond en voix obtenu en 5 ans (des 250 000 voix du Front de Gauche aux quelque 1.100.000 du cumul FI+PC)), entre autres choses, par une probable récupération de voix des déçu-es du PS (2), rate cependant le coche de la fixation du gros des voix perdues par ce dernier (près de 8 400 000). Lesquelles se sont pour partie portées, là aussi parlons en termes de probabilité, sur Macron mais surtout ont opté pour l'abstention. Il y a là matière à faire un sévère bilan sur l'échec de la volonté hégémonique de représenter toute l'opposition de gauche autour d'un "sauveur suprême" pour un "triomphe" qui laisse un champ de ruines à gauche (3) et pour le triomphe d'une autre envergure, certes surfait mais hautement revendiqué, celui de l'ennemi!


Il y a loin décidément de la coupe des ambitions électorales aux lèvres des résultats. Surtout que, empêché-es d'instruire un procès en illégitimité électorale des macronistes qui, de fait, les atteindrait aussi, les député-es insoumis-es et communistes, ne sont par ailleurs guère préparés-e (ce n'est tout simplement pas dans leur ADN politique parlementariste, à l'exception notable de François Ruffin) à prendre leur place dans un mouvement social à relancer d'urgence. Mouvement social que leur programme et leur campagne relativisent, voire ignorent, comme acteur clé de la "rupture" au profit d'un institutionnalisme pro 6e république. Mouvement social enfin, appelé à renouer, "en mieux", avec la lutte de l'an passé pour les droits sociaux, les libertés, le refus du productivisme, qui ne saurait être bridé par aucune préséance politique d'une représentation, toute "de gauche" qu'elle puisse s'affirmer, à l'Assemblée Nationale. Celle-ci s'est en effet montrée incapable de parer la recomposition politique orchestrée par le système (grand patronat et les médias qu'il "tient") pour prétendre aujourd'hui exercer une ... hégémonie ou direction sur une quelconque mobilisation extraparlementaire contre un pouvoir, advenu par cette carence d'opposition électorale, qui vise, excusez du peu, à aggraver la politique antisociale et liberticide du quinquennat sortant. 

Pour tout dire, il y a quelque chose de déplacé, d'indécent mais surtout d'inopérant, dans l'actuel triomphalisme de certain-es à gauche qui se voyaient remporter haut la main la présidentielle, puis pouvoir imposer un gouvernement de cohabitation au président élu, pour finir par peser moins de 5% à la chambre des député-es. Le bluff qui est la quintessence de la victoire du macronisme est en revanche un terrible aveu de faiblesse démobilisateur chez quiconque se targue de contribuer à s'opposer à celui-ci là où il n'est pas en terrain conquis, la rue, les places, les lieux de travail, les quartiers, les Zad... ! Et ne l'oublions pas, le FN, malgré l'échec de ses ambitions, entre à l'Assemblée Nationale et, s'il surmonte la crise interne qui se dessine, il pourrait se reproposer candidat pour "capitaliser" à son profit les frustrations que pourrait susciter à nouveau l'impuissance "de gauche" à bloquer le rouleau compresseur néolibéral-capitaliste prêt à se remettre En Marche...

L'abstention, dans la force politique qu'elle a exprimée et qui est la seule à bousculer sur le fond la prétention des nouveaux gouvernants à avoir reçu l'onction électorale, mais aussi dans sa faiblesse d'être dépourvue de levier politique finissant le travail amorcé de déstabilisation des "vainqueurs", reste bien l'atout majeur sur lequel tout mouvement social décidé à aller jusqu'au bout doit compter. Le dire ne règle rien, ne pas s'atteler (tous ensemble, Insoumis, NPA, libertaires, "autonomes", syndicalistes, associatifs, écolos, zadistes, "sans appartenance"...) à la tâche de le faire advenir radical acteur social et politique, encore moins !

Antoine 

(1) "Dans sa circonscription marseillaise, avec une abstention de 64,22 %, M. Mélenchon n’a été élu que par 19,96 % des inscrits. En Seine-Saint-Denis, où LFI a conquis sept circonscriptions sur douze, l’abstention s’est envolée : 67,78 % dans la 1re, 70,48 % dans la 2e, 70,38 % dans la 4e, 60,32 % dans la 7e, 68,57 % dans la 11e. Conséquences : Eric Coquerel a été élu par 15,52 % des inscrits, Stéphane Peu par 15,7 %, Marie-George Buffet par 16,28 %, Alexis Corbière par 21,36 %, Clémentine Autain par 17,49 %." (Cliquer ici) 

(2) A quoi il faudrait ajouter la captation de quelques voix du côté des acteurs du mouvement contre la Loi "travail".  

(3) L'unité ne passait pas par composer avec un PS failli, comme l'ont montré, à ces législatives, les trop rares "campagnes communes" menées (dans l'Eure ou encore dans la Somme avec la candidature de François Ruffin).

  

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Mais la démocratie Macron s’en fout, il lui suffit d'avoir le pouvoir ! 

Il a prévu de gouverner par ordonnances. On comprend pourquoi quand on lit ce qu'il prévoit: aucunE salariéE ne peut accepter un tel tissu d’horreurs ! Dans leur projet, il n’existerait plus aucune garantie collective concernant le travail, tout se réglerait au niveau de l’entreprise, là où le rapport de forces est le plus défavorable aux salarié.e.s : le contrat et la durée de travail, la santé et la sécurité, les salaires et l’emploi, les motifs de licenciement, le recours aux CDD… avec y compris avec la possibilité des référendums d’entreprise à l’initiative de l’employeur. La fusion des institutions représentatives du personnel réduirait encore les moyens de défense des salariéEs, surtout en matière de santé et de sécurité du travail. Sans parler de la « sécurisation » des patrons hors la loi avec le plafonnement des indemnités prud’homales en cas de licenciements illégaux, ou de la réduction des délais de recours. Cliquer ici


 Quelle opposition ?

C'est bien cette question qui reste la plus brûlante. Pour ce second tour, nous avions appelé à voter pour les candidatEs de la France Insoumise ou du PCF, et nous saluons donc l'élection de 27 d'entre-eux et elles. Mais au-delà des problèmes politiques qui subsistent, de la division et des volontés d'hégémonie, il est évident que ce n'est pas à l'Assemblée nationale que ces prochains jours, ces prochaines semaines, ces prochains mois, va s'organiser l'opposition au macronisme.

C'est bien dans les luttes locales, dans les mobilisations nationales, dans la rue, que nous allons devoir résister à l'offensive programmée sur tous les terrains, contre la destruction du droit du travail et de la protection sociale, pour les libertés démocratiques contre l’état d'urgence à perpétuité, contre les projets productivistes destructeurs... Ensemble, syndicalistes, militantEs politiques, défenseurEs des droits démocratiques, militantEs du climat, antiracistes et féministes... nous devons débattre des moyens de reprendre l’offensive, en construisant et coordonnant nos mobilisations, mais aussi en proposant, à partir de nos luttes le projet d'une société débarrassée du capitalisme, du productivisme, de l'exploitation et de toutes les oppressions. C'est ce que nous proposons de débattre ensemble au plus vite, notamment par des rencontres et réunions unitaires.  Cliquer ici

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