Déstabilisé
par sa défaite à l’élection présidentielle, que Jean-Yves Le Gallou (ex
FN, ex MNR) qualifie de « fiasco intégral », le Front national voit les
difficultés s’amonceler. Le vaisseau frontiste tangue et les couteaux
sortent du placard. Marine Le Pen semble affaiblie : cacophonie sur la
question de l’Euro, retraite de Marion Maréchal Le Pen, ratage du face à
face avec Emmanuel Macron (Marine Le Pen semblait bien loin du slogan
« La France apaisée ») , fronde contre Florian Philippot et son équipe
accusée de sectarisme, vie interne sclérosée, remise en cause de
l’organisation, manque de démocratie flagrant car le Comité Central
renouvelé depuis 2014 n’a jamais été convoqué, aucune réunion du Bureau
Politique depuis 2016 – car Jean-Marie Le Pen en est membre de droit et
chacun sait que les relations sont très tendues entre Marine Le Pen, la
direction frontiste et le « Président d’honneur ».
La question « de la
profonde transformation » promise par la présidente est renvoyée au
congrès qui devrait se tenir au début de l’année 2018.
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Lorsque Marine Le Pen annonça le 8 février 2016, au journal de 20 heures de TF1, sa candidature à l’Elysée, le FN venait de recueillir 27,7 % des suffrages aux élections régionales de décembre 2015 et l es sondages la créditaient de 26 à 30 % des intentions de vote pour la présidentielle. Si aucun observateur ne pariait alors sur sa victoire, tous s’accordaient en revanche pour penser que sa qualification pour le second tour ne pouvait faire l’ombre d’un doute et qu’il était même très probable qu’elle sortirait en tête du premier tour. Au terme de cette campagne, la direction du FN ne peut toutefois que constater que les résultats n’ont pas été à la hauteur de ses espérances. Cliquer ici
En débat
Certains membres et sympathisants du FN
pensent qu’une crise à venir exigera l’intervention d’une force
autoritaire sous la forme de leur parti. D’autres croient qu’ils peuvent
conquérir le pouvoir par les institutions existantes, en forgeant des
alliances avec des éléments de la droite traditionnelle partisans de
l’autorité et en voie de radicalisation. Ces tensions font partie du
processus de développement du parti et de celui de l’extrême droite à
travers l’Europe.
En Italie, l’acceptation d’alliances par Gianfranco Fini avec la droite dominante a mené finalement à l’absorption d’Alleanza Nazionale dans le régime des partis, malgré les fortes allégeances fascistes parmi les membres de l’organisation. Le FN résistera probablement à de telles alliances, conservant sa crédibilité comme alternative autoritaire à la politique dominante et conservant le potentiel tant de la radicalisation que de l’absorption.
En Italie, l’acceptation d’alliances par Gianfranco Fini avec la droite dominante a mené finalement à l’absorption d’Alleanza Nazionale dans le régime des partis, malgré les fortes allégeances fascistes parmi les membres de l’organisation. Le FN résistera probablement à de telles alliances, conservant sa crédibilité comme alternative autoritaire à la politique dominante et conservant le potentiel tant de la radicalisation que de l’absorption.
Ce processus de développement, combinant
la respectabilité avec un statut d’outsider, peut être interrompu,
dévié, perturbé par divers facteurs, en particulier par les actions de
ses adversaires. Pour être efficaces, celles-ci exigeront beaucoup plus
que des appels abstraits au sentiment antiraciste et aux valeurs de la
République. Cliquer ici
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Profiter de la crise d'orientation du FN : une seule direction, déchetterie, benne "non recyclable" !
NPA 34, NPA