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Montpellier. Loi travail : mobilisation au rendez-vous ce 21 septembre...


...mais ça se cherche...

Correspondance NPA 34

 
 3000 personnes d'après les syndicats se sont élancées du Peyrou pour resignifier à Macron et à sa bande que la rue a décidément toujours quelque chose à dire, à redire même, à la potion imbuvable qu'ils nous concoctent contre les droits sociaux, en somme des droits politiques essentiels qui cristallisent le rapport de force que le monde du travail avait réussi à imposer durablement aux ancêtres de Macron-Phillipe, ce patronat des temps de l'ultrasauvagerie capitaliste. Par leurs slogans et les banderoles brandies, les manifestant-es rappelaient salutairement que, sous les dehors policés de l'hôte de l'Elysée, que d'ailleurs trahissent ses sorties épisodiques sur les fainéants, etc., les gens qui ne sont rien..., il y a le rictus ricanant de Gattaz-bézef-pour-Medef et l'esprit de classe arrogant des soldats du capital. 

On a donc retrouvé les longs cortèges de la CGT sans que pour autant l'on sente un effet de masse dans tel ou tel secteur. Disons que des délégations fournies faisaient le job mais visiblement les grèves n'avaient pas enclenché qui auraient permis de dégager des forces consistantes pour aller manifester avant de faire retour sur les lieux de travail afin d'élargir, approfondir, faire converger avec d'autres secteurs. Ce sera pour une autre fois mais justement...nous allons y revenir. La FSU avait moyennement mobilisé mais elle n'appelait pas à la grève, d'ailleurs aurait-elle été suivie ? Rendez-vous pour elle le 10 octobre avec l'ensemble des fonctionnaires... Solidaires avait le cortège le plus dynamique et posait à la sono ouvertement la question du comment poursuivre quand on sait que des journées d'action à répétition, cela répète les échecs du passé ! FO était, cette fois, en service mini minimum alors que la CGC avait une délégation qui, à son niveau, faisait certes son maximum... Le cortège "unitaire", animé par le Front Social 34, a cette fois eu du mal à s'organiser en un pôle significatif tout au long de la manifestation. Un cortège CNT constitué avec nos camarades de la CGA faisait la transition avec les cortèges des politiques. Le NPA 34 et ses jeunes popularisaient, en donnant de la voix, ce que par ailleurs leur tract largement diffusé développait : seule une unité à tous les échelons du pays pour mettre en place un plan d'action a une chance de percuter les mesures antisociales et liberticides du gouvernement. A l'unisson de ce que Solidaires scandait, nous défendons l'idée que des mobilisations comme celles de ce jour ne deviennent crédibles que si, sortant de la routinisation démobilisatrice des défilés d'un jour-puis on rentre à la maison-on reprend le boulot-et on revient faire un tour de ville, elles agglutinent autour d'elles des actions diversifiées travaillant à des départs de grèves locaux autour desquels faire converger d'autres secteurs et monter en puissance pour une généralisation de la lutte. Une dynamique d'ensemble donnant l'impression que l'on construit un vrai rapport de force susceptible de mettre en mouvement les sceptiques sur les possibilités de gagner après tant d'échecs ne peut naître d'un défilé comme celui-ci. Lequel défilé, en deçà  de la manif du 12 (recul imputable, mais pour partie seulement, au choix d'organiser des manifs décentralisées à Sète, Béziers...), devrait servir d'incitation à réfléchir qu'en lui-même ... il ne permet pas, d'avance, de travailler à faire le saut qualitatif et quantitatif envoyant le signal de mise en branle d'un vrai "tous-toutes ensemble" pour faire reculer le gouvernement. 

Dans ce schéma de relance nécessaire de la mobilisation, les partis politiques ont leur place mais certainement pas sur le mode incantatoire "Résistance, résistance" d'une France Insoumise oublieuse de ce que la massivité relative de sa présence aux manifs comme d'ailleurs de ses scores électoraux porte le sceau de l'échec à battre nos ennemis. Question de barre impossible à franchir... seul en prétendant être le creuset de... plus que soi ! L'unité autour de "Moi", pardon, de soi (emblématiquement représentée par l'appel à faire masse le 23 septembre, à Paris, autour de Jean-Luc Mélenchon et les député-es insoumis-es), autrement dit un ralliement évacuant tout approfondissement partagé des objectifs et la définition commune des moyens d'action à mettre en oeuvre, est d'emblée voué à l'échec et est finalement un service rendu à ceux et celles qui, en face, savent décoder que l'agitation, aussi massive qu'elle puisse être...un temps, n'est pas l'action. Le NPA maintient ses propositions d'un front unitaire social et politique où chacun-e, à sa place, cherche à faire convergence avec les autres dans le seul intérêt de construire une mobilisation d'ensemble. Donc nécessairement non-boutiquière !


L'unité non-boutiquière (!), qui n'est certes pas l'outil magique du succès, seulement sa condition nécessaire quoique non suffisante, voilà qui devrait être aussi au coeur du travail de mobilisation dans les universités, spécialement à Paul Valéry où les tentatives de faire entrer dans l'action contre les graves attaques que subissent les étudiants sont parasitées par des pratiques d'appareil empêchant les forces disponibles de "coaguler" et d'être attractives aux yeux des "en colère mais attentistes". Par ailleurs l'absence, en l'état, de mobilisation des lycéen-nes pèse également sur le bilan d'une journée en demi-teinte qui doit d'urgence trouver un prolongement qui ne soit pas sa plate reconduction.

Le Forum débat qui, à l'appel de Résistance 34, a suivi la fin de la manifestation a permis à Richard Abauzit, spécialiste, bien connu, du droit du travail, de continuer à faire appréhender les régressions qu'autorisent les ordonnances prises (1). Reste à trouver les modalités permettant d'appréhender comment l'on développe une dynamique de mobilisation. Peut-être à l'occasion de la grève reconductible des transporteurs routiers qui démarre le 25 septembre mais dont il faudrait rechercher les moyens qu'elle agglutine autour d'elle et ouvre la voie à un développement de luttes où la grève, d'une manière ou d'une autre retrouve ses lettres de noblesse, sa capacité ouvrière à faire percussion contre le pouvoir !

Correspondant NPA 34

(1) une vidéo de cette intervention mais aussi des vidéos de la manifestation sont en cours de traitement et seront prochainement mises en ligne.

Reportage photo du NPA 34 sur la manifestation de Montpellier 

Cliquer sur la première photo pour agrandir et lancer le diaporama



 






 

 






Sur Midi Libre


Sur Le Métropolitain


Sur L'Indépendant


Sur La Dépêche




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Paris. Inquiet Mailly était venu incognito voir le nombre des rebelles de son syndicat qui battaient le pavé

 
Sur Mediapart 

 EXTRAITS

"Du côté de Force ouvrière, presque soixante unions départementales avaient annoncé soutenir la mobilisation ou participer aux défilés. La semaine précédente, elles étaient 53. Tous ces représentants locaux agissent contre l’avis de leur secrétaire général, Jean-Claude Mailly, dont la stratégie est remise en cause en interne. Forcé de clarifier son positionnement, Mailly a pris la plume pour rappeler qu’il estimait avoir été entendu par le gouvernement « sur certains points importants », mais qu’il était « particulièrement inquiet sur les moyens (en nombre de délégués et heures de délégation) dans le cadre de la fusion (non voulue par nous) » des instances de représentation du personnel. Le secrétaire général a aussi indiqué qu’il soutenait les manifestations à venir des retraités, le 28 septembre, et des fonctionnaires, le 10 octobre, où la direction de FO sera officiellement représentée. À Paris, dans le cortège, beaucoup de militants FO sont excédés par la situation, et par la rengaine médiatique qui présente leur organisation comme hors du jeu. « Arrêtez de dire que FO n’est pas dans les manifs, on est là nous ! », s’insurge une manifestante. Franck, de FO-Pôle emploi, va dans le même sens : « Il y a plus de fédérations qui appellent à la grève que l’inverse. Nous étions contre la loi El Khomri, et là nous serions d’accord, alors que c’est pire ? Moi, je ne crois pas qu’il faille espérer quoi que ce soit du gouvernement, il faut se mobiliser maintenant. » " 

" « Et il est où, et il est où, et il est où Laurent Berger ? », chante un cégétiste, accompagné dans sa danse par une militante CFDT, chasuble orange sur le dos. Difficile de le nier, les dirigeants de la CFDT s’attendaient à ce que les ordonnances contiennent plus de mesures favorables aux salariés et à leurs représentants, au moins quant à leur place dans l’entreprise. Comment alors répondre aux éternels réfractaires dans les rangs du syndicat, comme les représentants de sa branche métallurgie, qui sont de toutes les manifestations depuis le début de la contestation de la loi El Khomri, au printemps 2016 ? La fédération des transports est elle aussi entrée dans la danse de la contestation. Le dirigeant de la CFDT Laurent Berger a donc décidé de monter d’un ton. Dans une tribune publiée le 19 septembre par Les Échos, cosignée avec les dirigeants de la CFTC et de l’Unsa, il appelle le gouvernement à « changer de trajectoire » car sa réforme est déséquilibrée « au détriment des salariés ». Pour autant, il n’appelle pas ses troupes à manifester. À Paris, beaucoup ne l'ont pas écouté. Stéphane, militant CFDT, travaillant dans un cabinet d’études, l’assume bien volontiers : c’est un « modéré ». Mais les ordonnances Macron signent pourtant pour lui « la fin du syndicalisme, par étouffement », notamment dans les toutes petites entreprises.  « Berger veut peser sur l’avenir, les négociations sur l’assurance-chômage, les retraites, croit comprendre Stéphane. Et pour la confédération, aller dans la rue n’est plus un mot d'ordre, ce n’est pas bien, ce n’est pas moderne. Mais qu’est-ce qu’on a d’autre ? » La section syndicale de Stéphane, installée à Lyon, n’avait pas appelé à manifester contre la loi El Khomri. « Cette fois-ci, oui. » "

"Sur leurs affiches, des chaises vides et des nœuds coulants de pendus. Les “emplois aidés” sonnent l'alarme. Dominique, 33 ans, était jusqu'ici embauchée dans une association, grâce à un contrat aidé. Son poste ne sera sûrement pas renouvelé, suite à l’annonce de la réduction drastique des budgets. « À la limite, nous sommes un dommage collatéral de cette politique ultralibérale, qui va de la suppression des contrats aidés à la réforme du code du travail. Nous avons bien conscience que nous nous battons pour des miettes. Mais ces miettes-là nous permettaient d’exister. » Un temps « sidérées », les associations commencent tout juste à se coordonner pour tenter de faire reculer le gouvernement, d’où leur présence le 12 septembre et à la manifestation du 21, à Paris."

"Plusieurs milliers de personnes ont de nouveau pris la tête du cortège mené par les autonomes et les antifascistes, devant les bataillons syndicaux. Outre les traditionnels slogans « ah ah, anti, anticapitalistes » et « tout le monde déteste la police », on a pu entendre des slogans en soutien aux 9 personnes jugées en ce moment au TGI de Paris pour l’incendie de la voiture de police, Quai de Valmy, le 18 mai 2016. Comme lors de la manifestation du 12 septembre, la présence policière s’est faite des plus discrète, ne donnant que peu d’occasions à des affrontements. Quelques jets de pierres à proximité du journal Le Monde ont donné lieu en réponse à des lancers de grenades lacrymogènes, avant que le cortège ne reparte vers la place d’Italie. "

L'article intégral accessible aux abonné-es


La suite de l'action ... en route ?

La période devient très tendue : les routiers sont en passe de déborder à Paris comme en région, et dans chaque secteur d’activité. Des préavis de grève CGT et Sud-rail couvrent la période actuelle chez les cheminotEs, des assemblées générales commencent à s’organiser dans les universités, les retraitéEs ont une journée intersyndicale le 28, les fonctionnaires le 10 octobre… et la CGT confédérale appelle ouvertement à prêter main forte aux routiers le 25 septembre. 

Le touTEs ensemble devient possible et on touche du doigt la convergence des luttes. Mais l’ingrédient qui fera basculer tout reste inquantifiable : l’irruption en masse des salariéEs. Il va donc falloir être convaincants. Et, attention, Macron a déjà prévenu que les CRS seront placés dans les dépôts pétroliers. Les patrons du transport ont déjà exprimé, dans un communiqué de la FNTR, principale organisation patronale, leur peur panique de voir un scénario comme celui de mai devenir viral et aboutir cette fois-ci partout en France. Soyons extrêmes ! Cliquer ici


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La rue, il n'aime pas qu'elle prétende le contester, il faut dire que d'emblée elle ne lui a pas réussi...




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"Qui inspire à présider"... on vous l'avait dit, gaffe à vos aspirations ! Vous le voyez bien, elles sont en danger d'expirer...



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