À la Une...

Catalogne. 7 mars : Paris partage la folie républicaine des Catalan-es !



Liberté pour les prisonniers politiques. Liberté de décider de son destin !

6 mars


Organisé par


5 mars

Une lutte ouvrière victorieuse à méditer...
Et si le mouvement indépendantiste, qui se cherche actuellement, allait voir du côté des combats des salarié-es ?

  
Le combat en valait la peine. Les mises à pied ont cessé et l’entreprise devra présenter son plan d’avenir. L’unité et la sensibilisation du personnel ont été renforcées et les expériences et les leçons apprises de cette grève aideront les autres à gagner. La somme de petites victoires peut créer les conditions pour des batailles plus importantes et plus décisives. Cliquer ici 

Leur inquiétude : le réveil du mouvement ouvrier ! Et s'il faisait jonction avec le mouvement national ?

 La CGT Catalunya a publié un communiqué de presse informant de l’arrestation de Gassiot Armengol, professeur de préhistoire à l’Université Autonome de Barcelone et secrétaire général de la CGT Catalunya.

Cette arrestation s’inscrit dans le dossier « 27 et plus » ouvert au sujet des actions menées en 2013 à l’UAB contre la hausse des frais d’inscription, entre autres choses. Le parquet réclame entre 11 et 14 ans de prison. Cliquer ici

CDR. La revendication républicaine se lâche aussi à Sabadell
(voir ci-dessous au 3 mars)

Cliquer ici

4 mars

Retour sur l'histoire du mouvement populaire catalan(iste)...

Contrairement à la légende, une partie des anarchistes de la CNT ...votait ... et c'était pour les partis républicains, y compris catalanistes !





Extrait. 

La naissance de la gauche catalaniste 

Le catalanisme du début du 20e siècle ne resta pas l’apanage de la grande bourgeoisie régionaliste ralliée à la monarchie. En 1910 fut crée l’Union fédérale nationaliste républicaine, en 1917 le Parti républicain catalan auquel appartint Lluis Companys. Une autre formation, la Fédération démocratique nationaliste, fut à l’origine du parti Estat Català (Etat catalan) créé par Francesc Macià. Ces courants, d’idéologie républicaine radicale, se développèrent en dehors de l’influence de la Lliga [parti bourgeois catalan, conservateur et régionaliste] et convergèrent dans la fondation en 1931 de l’Esquerra Republicana de Catalunya (ERC, Gauche républicaine de Catalogne) qui fut à la tête de la   Generalitat sous la 2e République.

La base sociale de la gauche catalaniste était semblable à celle des Radicaux de la 3e République française, à savoir la petite-bourgeoisie. Cette classe intermédiaire entre la bourgeoisie et le prolétariat se composait pour l’essentiel de non-salariés : commerçants, artisans, petits patrons, professions libérales, petits et moyens paysans – ces derniers représentaient en 1930 un tiers de la population catalane – qui défendaient leurs intérêts contre les gros propriétaires terriens organisés dans l’Institut de San Isidro et souvent affiliés à la Lliga. Son électorat comptait aussi des employés et des ouvriers ; contrairement à la légende, une partie des adhérents de la CNT ne suivait pas toujours la ligne abstentionniste et votait pour les partis républicains, y compris catalanistes, plutôt que pour le PSOE qui dirigeait la centrale concurrente, l’UGT, dont l’implantation avait été facilitée par Primo de Rivera. Egalement erronée est la vision d’une classe ouvrière espagnoliste du fait de la diversité de ses origines. La majorité des ouvriers venus d’autres régions provenait alors du Levante et d’Aragon, le Catalan leur était pour le moins familier. Si les cadres de la FAI (Fédération anarchiste ibérique) qui dirigeaient la CNT refusaient, au nom d’un internationalisme abstrait, de publier leurs textes en catalan, ce rejet n’était pas partagé par tous les responsables du syndicat.

Au sein du mouvement ouvrier, la revendication catalaniste était portée par deux formations issues du Parti communiste espagnol, le Parti communiste catalan et la Fédération communiste de Catalogne et des Baléares, le premier ayant rompu et la seconde ayant été exclue en raison de leur opposition à la ligne sectaire dite de la « troisième période », reprise par le PCE qui dénonçait les « sociaux-fascistes » et les « anarcho-fascistes ». Mais ces deux partis dissidents, fusionnés en mars 1931 dans le Bloc Obrer y Camperol (Bloc ouvrier et paysan), reprochaient aussi au parti « officiel » de s’être éloigné de la politique léniniste sur les questions nationales.

Le principal dirigeant du BOC, Joaquín Maurín, estimait qu’une position correcte des partis prolétariens sur la question nationale était un élément important pour que la classe ouvrière entraîne du bon côté une petite-bourgeoisie qui pourrait chercher dans le fascisme une solution à ses difficultés. Tout en s’opposant à la politique des républicains catalanistes petits-bourgeois, le BOC n’excluait pas des accords conjoncturels avec l’ERC, en défense des libertés démocratiques dont le statut d’autonomie de la Catalogne. Il appuyait également les revendications des petits paysans organisés dans un syndicat, l’Unió de Rabassaires (Union des locateurs – ceux qui prennent des terres à bail), au sein de laquelle il avait des militants. Cliquer ici

3 mars

La République fait de la résistance dans les campagnes...

Municipalités républicaines de Catalogne !

   

Ce sont quelque cinquante villages de la Catalogne centrale qui, sur une initiative des CDR, se sont réveillés républicains. Des bandeaux "Municipalité de la République catalane" ont été apposés ce matin à un endroit visible, sous les panneaux identifiant les villages. Cliquer ici
 
 
 





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L'Europe commence à se sentir concernée...

Le consensus anticatalaniste se fissure 


Cliquer ici 

1er mars

El Jueves, journal satirique à fond la caisse

Cette couverture titre en gros et gras "Tout est délit de haine", une phrase de Rajoy qui apparaît tenant par l'épaule un facho à propos duquel il ajoute "sauf ce que font ces gamins, ce sont des bêtises propres à leur âge"... 

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Cette couverture est parue le lendemain du référendum catalan du 1er octobre et ciblait la géralisation, par le gouvernement et ses juges, de la notion de délit jusqu'à celle de la haine (les indépendantistes furent accusés de céder à la haine ... de la police. Délit !) et taclait implicitement la répression policière et/ou judiciaire induites. La Catalogne témoigna exponentiellement de cette dérive liberticide ! Des menaces judiciaires furent un moment proférées contre cette couverture de El Jueves mais restèrent sans suite.

Aujourd'hui le "canard" récidive en publiant une couverture choc (cliquer ici) où le Roi et la classe politique qui le soutient se voient gratifiés d'être tous des "fils de putes". Scandale garanti et bienvenu mais l'on contestera le machisme de la formule. C'est pourquoi nous ne publions pas, comme nous le faisons habituellement en signe de solidarité avec la presse persécutée, cette couverture.

28 février

La Constitution espagnole pour quelle démocratie ?

 
Un professeur de droit constitutionnel et ancien membre du Tribunal constitutionnel en est arrivé, malgré tout, à mettre en évidence … l’inconstitutionnalité de l’application qui a été faite du 155. Le point de départ de son raisonnement est la disposition hiérarchique des articles de la Constitution : l’article 2, qui stipule le droit d’autogouvernement des nationalités de l’Etat espagnol, pose les bases de la répartition territoriale des pouvoirs et le 155 n’est, lui, qu’un article établissant le cas exceptionnel dans lequel, de manière provisoire et sous toute une série de contraintes, l’autogouvernement en question peut être suspendu. Or, selon ce juriste, si les mesures d’annulation des lois par lesquelles le Parlament catalan ouvrait la voie à la déclaration d’indépendance, sont respectueuses de la Constitution, il n’en va pas de même de la dissolution du Parlament lui-même et donc du pouvoir de convoquer de nouvelles élections qui, constitutionnellement, sont du ressort du seul President de la Généralité. Dans l’application du 155 à la Catalogne, il y a donc eu, entre autres anomalies graves relevées par ce juriste, usurpation de pouvoir et ce qu’il qualifie de « loufoquerie constitutionnelle ». La conclusion de cette tribune est sans appel, qui parle de la « carte blanche » que s’est donnée le gouvernement central pour usurper les compétences de toute communauté autonome avec laquelle il aurait des divergences. Cliquer ici  
 Le monde du high-tech n’échappe pas au conflit entre une partie de la Catalogne, qui réclame l’indépendance, et le pouvoir central espagnol, qui s’y oppose. Le Congrès mondial de la téléphonie mobile (MWC), grand-messe annuelle du secteur, s’est ouvert lundi à Barcelone par une visite du roi Felipe VI, accompagnée d’une polémique. 

La veille, lors d’un dîner de gala, les deux principales autorités locales ont boycotté la réception protocolaire du monarque, même si elles ont ensuite pris part au repas.

Le dessin du jour

Dessinateur censuré

Ceci est le dernier dessin de Ferreres que devait publier El Periódico de Catalunya (défavorable aux indépendantistes), qui l'avait averti qu'il ne voulait plus de lui. Il n'en a rien été, le dessin a été censuré, et c'est sur le site vilaweb qu'il a pu paraître (cliquer ici).

On voit dans ce dessin, comment un 155 s'écrase sur le bureau du dessinateur qui s'enfuit en criant "il s'en est fallu de peu" ! D'une pierre deux coups : la dénonciation du 155 qui s'est abattu sur les institutions politiques et administratives de la Catalogne et la critique de son éviction d'un journal, auquel il aura collaboré pendant 20 ans, pour des raisons inavouées mais qui ont à voir avec ce que le dessin suggère du 155 : sa brutalité que El Periódico n'aime pas voir rappelée.

 Ci-dessus l'un des dessins du même auteur qui avait déplu à El Periódico : sur le socle de la très franquiste croix surplombant la Vallée des combattants franquistes tombés lors de la Guerre Civile, le 155 ! Le commentaire des deux personnages : "Il y a des choses qui ne sont plus là, en fait elles se  transforment". Ce dessin aurait très bien pu, par là-même, s'appeler "Transition", du nom de cette séquence politique essentielle où le franquisme disparut pour se transformer (sic) en démocratie... Par où s'explique la résurgence de ce que le produit transformé conservait de son état premier : la violence. Lire ici

Contre « l'organe suprême de l'injustice de l’Etat espagnol » !



Traduction d 'un article de El Mundo.
 
Une centaine de personnes se sont rassemblées Vendredi 23 Février 2018 vers 8 heures du matin devant la porte principale du TSJC, dans le passage Lluís Companys à Barcelone, et elles ont bloqué l'accès au TSJC. Les indépendantistes, comme cela a été rapporté par les Mossos d'Esquadra, se sont assis devant la porte du TSJC, ce qui a fait que personne n'a pu accéder au siège du TSJC pendant environ une heure. Cliquer ici 

26 février

L'Etat policier est en place...

De la nécessité de mettre en crise ce régime qu'est l'Etat franquiste réformé

 Cliquer ici

25 février

L'Europe commence à s'interroger, Barcelone conspue le Roi...

"Eh, Felipe, tu ne nous représentes pas !"

 Le Roi était à Barcelone en visite officielle, le peuple  n'a pas oublié son discours incendiaire du 3 octobre !


 "Le Bourbon, tu dégages !"
La Police catalane bouclait l'accès au Palais de la Musique où officiait le chef du gang espagnoliste. Cliquer ici


Le dessin du jour

 La liberté d'expression dans des limites.
Peu de libertés et beaucoup de limites. Cliquer ici

Mieux vaut tard que jamais...
 

Cette chronique ainsi que diverses prises de position d'eurodéputés, d'Amnesty international ou encore le "pronuncionamiento" du Tribunal Européen des Droits Humains de Strasbourg dénonçant la torture en Espagne pourraient être le prélude à un retournement de l'opinion dans l'UE. Jusqu'ici la revendication indépendantiste catalane avait laissé éberluée ladite opinion, ce qui a permis au gouvernement espagnol de prendre momentanément le dessus sur le mouvement national de la Catalogne en destituant les instances élues de la Généralité et en dissolvant le Parlament catalan. Deux mesures dénoncées comme inconstitutionnelles par nombre de juristes. 

L'exil en Belgique du président destitué ainsi que l'emprisonnement du vice-président et d'autres responsables politiques dans des conditions faisant douter de l'indépendance de la justice de ce pays ont commencé à interroger la qualité démocratique (1) de la politique menée dans cette affaire par un gouvernement au demeurant désavoué, et délégitimé plus encore qu'il n'était, par la législative de décembre qu'il a imposée à la Catalogne. D'autant que l'actuelle révélation exponentielle de cas de corruption impliquant le parti au pouvoir s'accompagne d'un étalage de provocations, politiques, judiciaires ou relayées par des secteurs de la "société civile", contre "tout ce qui dérange", comme "le modèle linguistique catalan", provisoirement mise en échec, la toute dernière étant, dans le contexte d'émotion soulevée par le cas de censure que nous évoquons ici, la condamnation et la prochaine incarcération, pour trois ans et demi de prison ferme, d'un rappeur pour le contenu, certes virulent, de ses chansons (lire ici) ! Enfin le récent départ en exil en Suisse, pour déjouer sa convocation devant un juge, de la principale dirigeante de l'organisation d'extrême gauche, la CUP, qui, bien que minoritaire, pèse sur la constitution du front indépendantiste catalan, le défi ouvert du président du Parlament dénonçant, hier, l'existence de prisonniers politiques devant le Ministre de l'intérieur, lors d'une cérémonie devant le collège des avocats de Catalogne ou le refus de la maire de Barcelone et du même président du Parlament de participer à l'inauguration du célèbre Mobile World Congress de la capitale catalane, aux côtés du Roi, finissent d'ajouter à l'impression que décidément "Spain is too different" de ce que l'on s'ingénie à imaginer ! Le bienveillant soutien apporté par l'UE, Macron en tête, aux mesures choc prises par le gouvernement de Rajoy pour mater l'impertinence catalane pourrait commencer à s'en trouver questionné autrement que par des collectifs de soutien qui jusqu'ici criaient dans le désert au déni de démocratie. 

Mais lisons ou écoutons Anthony Bellanger... Cliquer ici

(1) Le professeur de droit espagnol Javier Pérez Royo parle de "régression vers une situation prédémocratique" (Pérez Royo: "Vivimos una regresión a una situación predemocrática")

24 février

Pris sur les réseaux sociaux  : le parti d'en rire !


L'Espagne menace la Suisse : Ils extradent Anna Gabriel (l'exilée de la CUP, lire ci-dessous) ou alors ils retirent tout l'argent noir qu'ils y ont en dépôt. Le Gouvernement suisse prend la chose au sérieux et étudie les risques d'effondrement qu'une telle mesure de rétorsion ferait peser sur l'économie du pays.

Merci à Miguel pour nous avoir communiqué, depuis Valencia, cette info de première importance.




Dernière minute : Jérôme Cahuzac s'est dit lui-même effondré que la situation en Espagne vienne parasiter la décision que la Justice française est sur le point de prendre à son endroit.
Il appelle Anna Gabriel, à faire, en urgence, le geste humanitaire de se rendre aux autorités espagnoles et, à défaut, il presse les autorités suisses de satisfaire aux exigences du gouvernement espagnol.  

23 février

Barcelone solidaire des prisonniers politiques !


Ada Colau soutient les prisonniers politiques et leurs familles




Cliquer ici

Ada Colau (1) demande la libération des prisonniers contre la double punition des familles

Le conseil municipal de Barcelone a organisé un événement institutionnel avec le soutien des entités et des partis politiques

La semaine dernière, le conseil municipal de Barcelone a approuvé une déclaration institutionnelle de soutien à Joaquim Forn, Oriol Junqueras, Jordi Sanchez et Jordi Cuixart, qui sont en détention provisoire, accusés de rébellion et de sédition pour avoir soutenu le référendum du premier octobre 2017 et la Déclaration Unilatérale d’Indépendance (DUI) de la Catalogne.

Le conseil municipal a exigé leur libération et a il accroché un ruban jaune à la façade de la mairie pour montrer son soutien. Cliquer ici 

(1) Note NPA 34 : Ada Colau est une héritière du mouvement des Indigné-es dont elle fut une précurseure et une actrice de premier ordre dans son combat contre les expulsions de logements mené dans le cadre de la très radicale association de la PAH (Plateforme contre les Victimes des Crédits Immobiliers). En 2014 elle est devenue maire de Barcelone avec l'appui de Podem et de quelques autres partis de gauche

Il est à souligner que sa relation au mouvement indépendantiste est très critique : la campagne que sa coalition Cataluña en Comú a menée, avec Podem, aux élections législatives catalanes du 21 décembre sur la base du ninisme ("ni Rajoy, ni Puigdemont" pour une autodétermination négociée avec l'Etat espagnol), très mal perçue parmi le peuple catalaniste et obtenant peu d'écho chez les non-indépendantistes, a été un échec : moins de 8%  des voix (-1,5%) et seulement 8 sièges (-3). Il n'en reste pas moins qu'elle n'hésite pas à s'engager en faveur de la libération des prisonniers politiques indépendantistes et contre la politique liberticide et antisociale de Rajoy! Ils/elles ne sont pas si nombreux/-ses, dans la gauche non indépendantiste, à adopter une telle attitude solidaire !


Nos remerciements à Bernard Fischer pour ses traductions.

22 février

Catalogne-Occitanie, solidarité !


Mesdames et Messieurs,

Nous, Collectif de Solidarité avec la Catalogne, nous adressons à vous, élu-es à divers échelons de l’Occitanie, pour attirer votre attention sur la situation que connaît la Catalogne, de l’autre côté des Pyrénées, à seulement quelques centaines de kilomètres de nous.

Nous ne doutons pas que vous ayez connaissance des événements qui s’y sont produits entre le 1er octobre de l’an passé et aujourd’hui… Il nous semble cependant qu’ils ne sont pas toujours évalués à leur juste mesure, à leur juste gravité, car trop de choses ont été passées sous silence ou ont été déformées sur ce qui motive notre action de solidarité avec la Catalogne. Nous voulons parler, entre autres, des violences policières qui se sont exercées, ce 1er octobre, contre une population qui n’aspirait qu’à une chose, s’exprimer démocratiquement et pacifiquement sur la possibilité, ou pas, de faire de la Catalogne une république indépendante. Cliquer ici

Le dessin du jour

Une fable qui prend fin



 L'enfant qui a été cogné par des flics emmenés par les juges et qui désigne le Roi : Habillé ! Habillé ! Le Roi est habillé ! Cliquer ici

Commentaire

C'est en référence à un célèbre conte d'Andersen, "Les Habits neufs de l'Empereur", qu'est construit ce dessin. Mais il procède à l'envers de ce que raconte ce texte : chez Andersen, l'Empereur se fait mener en bateau par deux escrocs qui se proposent de lui fabriquer des vêtements que les sots ne sauraient voir. Une fois qu'ils se mettent au travail et que celui-ci est déjà bien engagé, l'Empereur, venu...voir, ne voit rien mais, prisonnier de la logique qu'il a acceptée et qui désormais "le tient", celle du "qui ne voit point est un sot", il ne dit mot et finit par endosser l'habit terminé, autrement dit, rien. Il se présente donc nu devant son peuple qui, soumis au pouvoir, fait semblant de voir, comme tous les conseillers de l'Empereur, celui-ci habillé. Jusqu'au moment où un enfant, dans la logique postulée que "la vérité sort de la bouche des enfants", s'écrit "mais l'Empereur (par la suite traduit par le roi) est nu" ! Tout le monde acquiesce mais, en son for intérieur, et ne dit mot : le Roi, conscient qu'il est nu, continue cependant, sans rien dire aussi, sa marche... Le sens de la dignité royale fait ravaler la honte d'avoir été floué...

Ici, dans cette logique inversée de l'enfant qui, matraqué et sous la menace des forces répressives, clame que le Roi est habillé, c'est le rapport de l'Etat espagnol à la vérité, ou plutôt au mensonge et à la violence sur lesquels il fonde un ordre liberticide, qui est pointé du doigt. Allusion à la répression qui sévit en Catalogne et aux atteintes à la liberté d'expression qui se multiplient et créent de plus en plus de remous en Europe. 

Ce dessin est férocement ironique en ce que l'image contredit les paroles, placées sous contraintes, de l'enfant. Façon de dire que l'Etat peut imposer sa loi, il finit toujours par y avoir une révélation qui se fait pour dénoncer ses turpitudes. Le fait qu'explicitement la monarchie soit visée peut s'interpréter comme la conséquence du tournant que lui a fait prendre le Roi, lors de l'allocution télévisée où il a appelé à la plus extrême répression contre le peuple catalan mobilisé en faveur du référendum du 1er octobre : au lieu de rester dans le retrait constitutionnel du monarque laissant aux politiques les sales besognes et amusant la galerie sur sa supposée bienveillance envers tout le bon peuple d'Espagne, il est monté en première ligne du conflit et a pris fait et cause pour ce qui est clairement un gang de politiciens corrompus dirigé par le gouvernement Rajoy. Toutes choses qui signent, par delà une victoire qui n'est qu'à la Pyrrhus contre l'indépendantisme catalan, une fragilisation accentuée du régime de la monarchie parlementaire espagnole... 

Le titre joue sur le mot "cuento" qui, en espagnol, outre le sens de "conte", allusion à Andersen, a celui de bobard, de fable que, à l'exception du trop long "conte à dormir debout", ne porte pas le mot "conte" français... L'enfumage, protecteur du régime, qu'en l'absence désormais d'hégémonie "culturelle", politique, est censé produire la mobilisation des corps répressifs de l'Etat, s'avoue, tel qu'en sa vérité, dans l'efficacité du voir que produit le dessin posant les prémices d'une contre-hégémonie !
 
21 février

Cliquer ici 

Pour comprendre

Le Tribunal Constitutionnel a annulé les récentes dispositions financières du gouvernement de Madrid pénalisant l'enseignement en Catalogne du catalan au profit du castillan. Contrairement à ce que croient certains, cela ne montre nullement que la Justice espagnole serait indépendante.

Le TC, dans la mauvaise passe que traverse la Justice espagnole, à l'échelon européen (lire ici), est tout à fait conscient de l'imbécillité de ses commanditaires qui, par cette mesure contre l'enseignement du catalan, sont à pieds joints dans une inconstitutionnalité irrattrapable, ce que de nombreux organismes et personnalités avaient immédiatement signalé. Dans un camp de factieux, ici le gouvernement espagnol et sa justice, il arrive souvent que des rappels à l'ordre soient faits, en interne, pour que la stratégie d'ensemble tienne le coup. C'est ce que vient de faire le TC par ce coup de règle sur les doigts de Rajoy.

Les mesures sur les langues annoncées par le gouvernement pour la Catalogne dérogent totalement à la Loi sur l'Education de Catalogne en son article 11 qui pose que les élèves ne peuvent se retrouver séparés dans des établissements scolaires différents pour des raisons de langue (lire ici). Ce qu'induirait immanquablement la décision gouvernementale. Peu regardant par ailleurs sur tant de choses inconstitutionnelles comme l'application de l'article 155 de la Constitution, dénoncée comme telle par des juristes indépendants espagnols et étrangers, le TC s'est d'autant moins voulu embarqué dans un conflit sur le sujet que la myopie politique de Rajoy était en train de ressouder le camp des indépendantistes. Même le PSC y est allé de son refus clair d'accepter cette mesure. C'est dire ! 

Le TC se montre en fait tout simplement plus fin politique que les politiques qu'il soutient. Preuve, au passage et contre les apparences auxquelles succombent certains, que le TC n'est pas dans la séparation des pouvoirs et qu'il occupe une position de pilote diligent de ce que le gouvernement englué dans tous les scandales de corruption et son impasse à avoir une majorité au Congrès (il ne trouve même pas de majorité pour faire voter le budget de l'Etat, rien que ça !) n'arrive plus à maîtriser !  

Le fait que ce dessin montre une enseignante parler en anglais sur des langues parlées dans l'Etat espagnol dans un temps passé, pose la problématique de l'aveuglement qu'il y aurait aujourd'hui à jouer du castillan (l'espagnol) contre le catalan comme fait le gouvernement de Madrid. L'anglais en profiterait pour gagner l'hégémonie totale : on peut juger discutable cette idée. Mais ce dessin est l'occasion de développer ce que j'expose plus haut et qui est en prise directe avec les enjeux politiques (et judiciaires) du moment.

Antoine 

L'internationalisation du conflit catalan monte d'un cran ! 



Le Tribunal Suprême espagnol ordonne l'arrestation de l’ancienne députée de la Candidature d’Unité Populaire (CUP) Anna Gabriel 
Le Tribunal Suprême a ordonné l'arrestation de l’ancienne députée de la CUP, Anna Gabriel, après qu’elle ait refusé de témoigner mercredi 21 Février 2018 dans le cadre de l’enquête sur le processus qui a conduit à la déclaration d'indépendance de la Catalogne. 

[…] Le bureau du procureur général avait demandé au magistrat de délivrer un mandat d'arrêt international contre l'ancienne députée catalane, mais la demande de détention émise par le juge Pablo Llarena est limitée au territoire espagnol. Cliquer ici

 Campagne d'affichage républicain menée par les CDR en divers points de la Catalogne



 Municipios del Maresme colocan letreros por la República

Los carteles de "Municipios de la República" llegan al Bages 

20 février

Anna Gabriel (CUP) fait échec et mat "au roi" !





20 février


 Derrière le putsch du 155, l'échec de Rajoy !
Mais la paralysie institutionnelle en Catalogne est générale ! 
De l'urgence d'une mobilisation sociale trouvant ses réponses politiques !

Avertissement au lecteur

Les lignes qui suivent sont extraites d'un article de fond qui, comme son titre l'indique, opère une analyse très générale de la crise de la monarchie parlementaire espagnole, appelée aussi "régime de 78" (établi sur la base de la Constitution de 1978). Nous recommandons fortement la lecture complète du texte dont nous ne reproduisons ici que les parties concernant la question des Autonomies au coeur de laquelle s'impose, évidemment, celle de la Catalogne.

Pour le site NPA 34, Antoine



4° La crise de l’Etat des autonomies. La négociation du budget 2017 avec le PNV et les autonomistes des îles Canaries (ce que l’on a appelé «cuponazo») et l’annonce, en début d’année, de la retenue de 4,230 milliards d’euros de financement des communautés autonomes, en absence d’un budget pour 2018, a eu pour effet l’éclatement du système de financement. Si l’on prend en compte le fait qu’une partie substantielle du budget social, concrètement ceux des soins de santé et de l’éducation, a été transféré aux communautés autonomes, cette crise est un chaînon central de la crise du régime de 1978. 

J’ai abordé, dans une note récente, ce thème dont les implications politiques augmentent chaque semaine. Le respect du seuil de déficit négocié avec Bruxelles en dépend en grande partie sans quoi se produira [NPA 34 : une mise sous tutelle] économique générale de toutes les communautés autonomes, semblable à celle qui s’est produite en Catalogne sous couvert de l’article 155. 

Suite au dynamitage des accords de la Conférence des présidents des Communautés autonomes, une pression pour des négociations bilatérales s’est installée dans le but d’augmenter une part de financement qui demeure ingérable. Le premier signal a été la manifestation nombreuse appelée à Valence par la Généralité. Les manifestations en défense du système public de soins en Galice sont les plus récentes. Seul le pacte PP-PSOE sur le contrôle de la Generalitat de Catalogne a, jusqu’ici, limité l’étendue de ces protestations, tout comme il a contribué à maintenir isolées la question souverainiste de celle du financement des Communautés autonomes. Ce moratoire ne pourra être étendu en 2018 et autant les communautés administrées par le PP que celles qui le sont par le PSOE verront leurs dépenses contrôlées un an avant les élections de 2019. 

5° La «question catalane». Le fait que la gestion par le gouvernement Rajoy de la crise souverainiste en Catalogne ait été un échec se constate non seulement par les résultats des élections autonomes [imposées par le gouvernement] du 21 décembre 2017, mais aussi par l’imbroglio juridique qui a suivi visant à empêcher la réélection de Carles Puigdemont en même temps qu’il vise à entraver l’action politique du bloc majoritaire au sein du Parlament catalan en reconduisant l’emprisonnement provisoire des dirigeants indépendantistes poursuivis. La menace de maintenir le contrôle de la Generalitat suite à la formation du nouveau Govern rend caduque la prétention d’aboutir à la «normalisation» constitutionnelle, ainsi que le gouvernement le prétendait en appliquant l’article 155. 

La formule imposée finalement par Puigdemont de former un Conseil de la République à Bruxelles et un Govern à Barcelone qui lui soit politiquement subordonné constitue un scénario cauchemardesque, non prévu, par le gouvernement Rajoy. Si cette configuration devait se consolider au cours des prochaines semaines – au-delà des tensions internes et publiques qui traversent le bloc indépendantiste – ce qu’il institutionnaliserait ne serait plus la récupération du Statut d’autonomie, mais bien sa crise ainsi que la gestion tendue, en parallèle, d’une fracture politique et sociale incrustée, sans horizon d’une solution politique démocratique. La crise constitutionnelle catalane se généralise dans la mesure où toute alternative passe par un changement de gouvernement central à même de sortir du dilemme existant par le truchement d’une réforme constitutionnelle. Ce que ne laisse présager aucune formule de coalition possible des partis qui ont soutenu la mise sous tutelle de la Generalitat.
En revanche, la paralysie politique et institutionnelle qui s’est établie au sein du gouvernement Rajoy et du Congrès des députés tendra, suite au premier choc suivant la formation du Govern catalan, à s’installer dans la vie politique institutionnelle catalane. 

Le bloc «constitutionnaliste» [PP, PSC, Ciutadans] ne peut former un gouvernement autour de Ciudadanos, mais il peut s’appuyer sur le réseau des délégations du gouvernement central [en Catalogne], dont la fonction a été transformée, suite à l’application de l’article 155, en un appareil de contrôle de la gestion – pour ne pas dire une gestion directe – de l’administration des institutions autonomes. Le Govern «de gestion» indépendantiste continuera à être contrôlé économiquement et politiquement, sous la pression double du Conseil de la République à Bruxelles et celle du gouvernement Rajoy. Toutefois, sans capacité d’aller au-delà d’un programme de «récupération des institutions», sans un contenu social contre l’austérité qui aboutirait à une rupture du bloc indépendantiste, loin de déboucher sur des processus constituants républicains, le Govern restera embourbé dans une bipolarisation d’un autonomisme en décomposition. 

Enfin, le troisième espace – qui cherchait à se constituer en alternative politique sur l’axe gauche-droite, «contre l’unilatéralisme [indépendantiste] et contre l’article 155» – a manqué d’initiative propre et s’est retrouvé marginalisé autour de positions nuancées provenant d’ERC du côté du bloc indépendantiste et du PSC [Parti des socialistes catalans] du côté du bloc «constitutionnaliste». Catalunya en Comú a perdu l’initiative politique, il s’est enferré dans sa propre crise interne visant à savoir comment récupérer cette initiative et tout indique un repli défensif afin de maintenir le gouvernement municipal de Barcelone lors des élections de 2019, dans lequel il se trouve aujourd’hui dans une situation difficile de minorité. Cliquer ici

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