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Montpellier. Fac de Droit: témoignages.




Témoignages de 2 de nos camarades

présents dans l’amphi de la fac de droit…

Fatigués mais toujours déterminés…

O.et S. vous étiez tous les deux à la faculté de droit jeudi soir dans l’amphi lorsqu’un groupe cagoulé est intervenu de façon violente pour évacuer les étudiant.e.s qui occupaient pacifiquement l’amphi. Des images de cette agression fasciste ont beaucoup circulé sur les réseaux sociaux, que pouvez-vous en dire ?

O. : Bon moi au moment où ce groupe fasciste est intervenu, j’étais à la tribune et j’ai pu observer comment cela s’est passé avant et pendant leur irruption dans l’amphi.
Avant, on a senti que le climat était tendu parce que le doyen de la fac avec ses étudiants nous ont comptés à l’intérieur de l’amphi et ensuite ils sont sortis et 4 personnes sont rentrées et ont chassé les étudiant.e.s de l’amphi ; ils étaient cagoulés, armés de bouts de palette et de gants de frappe ; la violence a été soudaine, très rapide.

S. tu étais toi aussi dans l’amphi et comme d’autres camarades tu as été blessé et tu as fini à l’hosto avec points de suture. Comment tu as vécu tout ça ?

S. ;Bien, après coup on se souvient de propos qui avaient été tenus dans l’amphi l’après-midi lors de l’AG « cette nuit, vous feriez bien de dormir que d’un œil… » maintenant quand j’y repense… Dans la soirée l’ambiance était très étrange :  tous ces mecs qui étaient là alors qu’il n’y avait plus de cours et qu’il n’y avait plus aucune raison qu’ils soient là…
Il y avait des gens de la sécurité incendie devant chaque entrée, chaque porte, qui fouillaient les sacs, l’intervention policière avait été écartée, du coup on était plutôt tranquilles, sereins. On dormait, on écoutait de la musique. Moi par exemple je dormais, j’ai été réveillé par des cris et des coups de plaque, des coups de poing…

Après cette agression, il y a eu un rassemblement très important, plus de 1000 personnes devant la fac de droit avec des prises de parole , des étudiant.e.s, de l’intersyndicale, de la LDH…, depuis la CGT nationale a fait un communiqué, une délégation ici a été reçue par le préfet et la rectrice, le doyen a démissionné, une enquête est en cours, des témoignages indiquent la présence d’enseignants de la fac de droit parmi les agresseurs, comment voyez-vous la suite ?
O. : Au niveau de l’enquête, il ne faut pas s’arrêter au doyen. L’objectif est d’identifier ceux qui faisait partie de cette équipe : 4 dans l’amphi, et environ 6 autres au moins dans le hall dont au moins 1 avec un taser. Si il y a des profs qui sont ces profs, pareil pour les chargés de TD. Moi-même j’ai formellement identifié un prof qui m’a frappé.
Ils doivent répondre de leurs actes.
S. : Cette occupation de la fac de droit avait aussi un caractère symbolique car cela fait 50 ans que ça ne s’est pas produit. Moi aussi je suis sceptique sur le fait que le doyen seul ait pu  seul organiser tout ça au regard de la facilité avec laquelle les agresseurs ont pu entrer et agir.
Le mouvement contre la loi Vidal, la sélection pour l’entrée à l’Université, doit continuer et s’amplifier, s’étendre à d’autres facs. Beaucoup d’étudiant.e.s sont en colère et c’est pour ça aussi qu’il y la volonté d’intimider celles et ceux qui luttent et essaient de se faire entendre.

Vos prochains rendez-vous ?
O. : Ce mardi 27 il y a une AG à Paul Valéry (UM3) avec la proposition de renouveler le blocage et la mise en place d’un emploi du temps avec des cours substitutifs (voir le site de Paul Va Lève toi) dans deux amphis. Progressivement on se réapproprie davantage d’espace pour mettre en pratique ce que serait la vision de notre université. De plus en plus de gens nous suivent. Faire grossir le mouvement c’est l’enjeu de la semaine à venir.

Vous êtes par ailleurs tous les deux militants au NPA.  Il y a des grèves et luttes dans d’autres secteurs notamment la grève à la SNCF, la mobilisation à Ford Blanquefort…
S. : je suis convaincu qu’il faut aller vers la convergence des luttes, et aussi asseoir le mouvement dans la jeunesse …il y a encore trop peu de facs dans le mouvement.
On a le même intérêt que tous les travailleurs.
O. : le sens de mes interventions dans les AG c’est de pousser à la convergence des luttes, en particulier avec les cheminots avec la date du 3 avril début des grèves à la SNCF.
L’enjeu majeur est que les étudiants soient un liant entre les secteurs de lutte.

Propos recueillis par M.

Retour sur l'agression et les mobilisations qui ont suivi
(article paru sur le site national du NPA)
Après la violente agression de nervis à la Fac de droit de Montpellier
contre des étudiant.e.s en lutte contre le plan Vidal
la mobilisation continue !

Jeudi 22 mars après la manifestation réussie de soutien aux cheminots et à la fonction publique (au moins 8000 personnes dans la rue avec en tête un important cortège de la jeunesse) une AG se tenait à la fac de droit à l’appel de l’interprofessionnelle de l’éducation notamment. Plus de 700 personnes se pressaient dans un amphi de la fac de droit, étudiant.e.s , lycéen.ne.s , personnels de l’éducation … L’AG après discussion votait l’occupation de l’amphi et la tenue sur place le lendemain d’une AG.

Le doyen indiquait qu’à partir de 20h 30 il ferait appel à la police. Mais il n’y eut pas de suite.

Dans l’amphi tout se passait calmement ….

Dans le hall le doyen entouré de quelques étudiant.e.s et profs s’énervaient contre les occupant.e.s . Toutes les portes et issues étaient fermées par l’administration. Seule la porte d’entrée principale était tenue par les grévistes.

C’est juste après minuit que le doyen avec quelques étudiants a fait une brève apparition par une porte de l’amphi comptant les présents dans l’amphi. Immédiatement après 4 hommes cagoulés munis de barre de bois, de gants de frappe, sont entrés dans l’amphi, agressant avec une violence inouïe les occupants, s’acharnant sur eux.

Ce commando fasciste d’une dizaine de personnes avec parmi elles selon plusieurs témoignages des enseignants de la fac de droit a poursuivi les étudiant.e.s qui essayaient de sortir continuant à tabasser sauvagement et utilisant même un taser.

4 étudiant.e.s ont été sérieusement blessé.e.s dont un de nos camarades du NPA, une quinzaine plus légèrement.

Le commando quant à lui était tranquillement exfiltré par une issue de secours avec la complicité de la police.

La riposte s’organise
Dès le lendemain, vendredi avec la circulation sur les réseaux sociaux de la video sur cette agression, un rassemblement de plus de 1000 étudiant.e.s et personnels se tenait devant la fac de droit et se dirigeait vers la préfecture aux cris de Petel (le doyen de la fac)démission ! Pas de fachos dans nos facs !

Une délégation était longuement reçue par le préfet et la rectrice.

Des communiqués étaient publiés de l’intersyndicale de l’enseignement supérieur, de Solidaires 34 dont le responsable était sur place ce soir là., d’organisations politiques .. La ministre Frédérique Vidal se fendait d’un communiqué et diligentait une enquête de l’Inspection Générale de l’Administration de l’éducation et de la recherche.

Le parquet a ouvert une enquête pour « des faits de violences en réunion et avec arme ».

Dans la foulée, le doyen Petel présentait sa démission, il faut dire que les propos tenus devant les caméras n’avaient fait qu’aggraver son cas : solidarité avec les agresseurs, fierté quant à l’intervention.

Justice à la fac de droit ! La lutte continue contre le plan Vidal, Parcoursup …

Ce lundi la fac de droit était fermée administrativement. Plus de cent personnes étaient présentes à l’appel de « Je suis Petel » accusé d’avoir préparé l’agression. Solidement encadrées par les groupuscules d’extrême droite Génération Identitaire et La Ligue du Midi, elles faisaient face à plusieurs dizaines d’étudiant.e.s du Comité de Mobilisation de Droit et Sciences Politiques qui réclament que toute la lumière soit faite. Même celles et ceux qui ne sont pas forcément en grève estiment que c’est impossible que les cours puissent reprendre dans cette fac avec des profs et/ou chargés de TD impliqués dans cette agression.

L’enquête judiciaire débute, plaintes et témoignages ont été déposées. Le agresseurs et leurs complices doivent être démasqués et condamnés.

Mais les grévistes ne vont pas se laissaient enfermer dans la confrontation avec les fascistes. Les images ont fait le tour des médias ; elles ne doivent pas faire oublier ce qui se joue. A Montpellier ce sont des fascistes qui s’opposent violemment au mouvement, ailleurs Bordeaux, Strasbourg…. ce sont les forces de police qui délogent les grévistes.

Le mouvement contre l’installation de la sélection s’enracine à Montpellier, la commission de mobilisation de la fac de lettres toujours bloquée réunit régulièrement plus de 80 personnes et travaille en commissions, la jonction avec les autres sites universitaires, les lycées est établie, celle avec les autres luttes est au menu notamment autour du 3 avril avec le début de la grève des cheminots. AG et manifs sont prévues dans la semaine.

Car nous savons bien que c’est toutes et tous ensemble que nous pourrons gagner.

Correspondant.e.s NPA 34 lundi 26 mars



Communiqué à la sortie de la délégation

L'intersyndicale -Solidaires-Snesup-FSU-Sud Education-CGT des Universités de Montpellier ainsi que la LDH34 a été reçue durant 2h par l'inspection générale de l'éducation nationale et de la recherche (IGAENR). L'enquête sera très rapide, à tel point que les étudiants agressés et les témoins seront reçus sur une unique demi-journée, et en nombre limité.

Nous n'avons pas obtenu de rendez-vous pour transmettre les vidéos -notamment celles non encore diffusées. La délégation a été reçue dans le cadre d'une enquête très formelle où nous n'avons pas ressenti d'intérêt particulier des deux inspecteurs, ni concernant les victimes, ni concernant les agresseurs identifiés par les étudiants.

Nous demandons à Madame la Ministre de penser à la protection des étudiants, qu'elle doit garantir avant toute ré-ouverture de la Faculté de Droit et de Science Politique. 6 étudiants ont déjà porté plainte et d'autres plaintes sont attendues dans les prochains jours. Nous demandons la suspension à titre conservatoire avant toute reprise des cours des enseignants et chargés de TD mis en cause par des faisceaux d'indices concordants.

La délégation sera reçue rapidement par M. Le Président de l'Université de Montpellier et attend de sa part une réaction à la hauteur des faits.

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