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Bébés volés, baisers volés... La tache franquiste...


 ...  qui éclabousse la démocratie espagnole !



 Avec le procès dit des “bébés volés” qui s’est ouvert cette semaine en Espagne, c’est tout un pan de l’histoire collective dans la péninsule ibérique qui se révèle peu à peu. Un pan longtemps passé sous silence : le dévoilement de cette affaire remonte au milieu des années 2000, lorsqu’on a découvert que des milliers de nourrissons avaient été enlevés à leurs parents sous Franco. Des parents qui avaient souvent en commun d'avoir appartenu au camp républicain, et parfois combattu le franquisme. Mais qui parfois virent leur enfant disparaître à la naissance sans explication, parce que quelqu'un avait estimé qu'ils dérogeaient aux standards du catholicisme le plus corseté. Cliquer ici  


Alerter les bébés ? Vraiment ?

 A Bilbao, le 13 février 1978, Dolorès Chumillas, une humble femme de ménage, donne naissance à une petite fille. Quand elle réclame son enfant, le curé qui lui avait conseillé la clinique la gifle et la menace : « Tu n’as rien vu, tu ne sais rien et tu te tais. » Une sœur lui remet cette photo, c’est tout ce qui lui reste de sa fille. La clinique nie la naissance de l’enfant. Cliquer ici

Décidément l'Etat espagnol n'en finit pas d'exposer aux yeux de tous et toutes comment ce qu'il est, une démocratie, tient de ce dont il vient, la dictature franquiste : la preuve par la détention arbitraire, en une préventive qui n'en finit pas, de dirigeants politiques catalans, détention dont le fringant président de gouvernement socialiste prétend adoucir le scandale en rapprochant lesdit-es détenu-es du lieu de résidence de leur famille. Il faut dire merci ?

La preuve aussi par cette affaire des "bébés volés" dont parle ce document de France Culture : voilà qui devrait interroger, plus qu'il n'est fait par certain-es, sur les conditions de l'avènement d'une démocratie qui a laissé se perpétuer cette monstruosité du franquisme, visant délibérément d'abord des femmes, 15 ans après la mort du dictateur, 12 ans après le vote de la Constitution rétablissant la démocratie. Et il aura fallu attendre 13 ans, sous plein régime démocratique, pour que le "dévoilement" de l'affaire commence à trouver un épilogue judiciaire dont le point d'arrivée n'assure pas que justice sera rendue, tellement la justice espagnole démontre avoir un sens de la valeur qu'elle prétend incarner biaisé par les jeux du pouvoir et des privilèges en place.


Eh oui, une démocratie qui se construit sur une loi d'amnistie des criminels franquistes, qui leur octroie l'impunité et reconduit ainsi au profit de leurs familles les privilèges psychologiques, sociaux et politiques, acquis sur les larmes et le sang (et les bébés) de républicains dont bon nombre sont encore enfouis anonymement sur leur lieu de torture et d'exécution, une telle démocratie si lente à rompre avec le passé dont elle n'aime pas se voir rappeler qu'elle est l'héritière, une démocratie qui s'est accommodée aussi aisément et aussi longtemps du malheur des parents de fusillé-es ou de celui des parents de ces bébés qu'on leur a arrachés, doit nous alerter sur la porosité  des démocraties avec ce qui est a priori leur négation, les dictatures...Plus grave s'il est possible : attention à la possibilité de la reversibilité, à la possibilité que, de la même façon que la dictature franquiste a pu accoucher d'une démocratie qui aura fini par démontrer qu'elle sait se ressourcer au franquisme de ses origines, des démocraties, pas seulement l'espagnole (voir le coup d'Etat de 1958 instaurant la Ve République française), des démocraties européennes, s'étant débarrassées des compromis historiques, type Etat providence, imposés par les rapports de force issus de la Libération, soient susceptibles de devenir de plus en plus autoritaires, liberticides, policières... Avant basculement terrifiant dans un ordre où il serait possible de se débarrasser sans plus de précautions des opposant-es et de voler des bébés à leurs "mauvais parents" pour les confier à des "parents bien" qui sauraient être les éducateurs qu'il faut pour les nouvelles générations... Délire dystopique ? A bon entendeur salut...

Antoine 

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