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Perquisitions chez Mélenchon et à la LFI...


Rendons-lui justice, Macron bichonne au cirage top, top son Parquet...

Mélenchon-la-République-c'est-moi se savonne la planche de la VIe !

.Macron et Cie en profitent ?

 Mardi 16 octobre, une quinzaine de perquisitions se sont déroulées simultanément dans l’environnement de La France insoumise, aux sièges du Parti de gauche et de La France insoumise, et même au domicile de Jean-Luc Mélenchon et de nombreux militantEs. Ces perquisitions, avec leur déploiement policier inédit dans le milieu politique, sont liées à une enquête préliminaire qui a été ouverte pour « escroquerie, abus de confiance, infraction à la législation des campagnes électorales et travail dissimulé aggravé ». Le personnage Mélenchon, sa personne « sacrée », la mise en images auto-orchestrée par Mélenchon lui-même, ne doivent pas faire passer sous silence que La France insoumise n’a pas été traitée de la même manière que les autres. Cliquer ici

Le communiqué du NPA le 16 octobre


Lu sur FB

1) Formuler des critiques à l'égard de Jean-Luc Mélenchon n'est pas du "Mélenchon-bashing", a fortiori lorsque l'on a, dès les premières heures des perquisitions, dénoncé l'ampleur du dispositif policier et le deux poids deux mesures de la "justice" à la sauce Macron. 

2) Formuler des critiques à l'égard de Jean-Luc Mélenchon ne signifie pas être "dans le camp de Macron" ou être "un allié objectif de Macron". Ce genre de "raisonnement" ne vaut guère mieux que celui consistant à dire que Mélenchon est "dans le camp de Le Pen" ou "un allié objectif de Le Pen" sous prétexte que cette dernière a dénoncé les récentes perquisitions.

3) Formuler des critiques à l'égard de Jean-Luc Mélenchon à un moment où il est la cible de nombreuses attaques venues de nos adversaires ne signifie pas que l'on "hurle avec les loups". A fortiori lorsque dans le même temps on critique de façon beaucoup plus radicale les loups en question.

4) Formuler des critiques à l'égard de Jean-Luc Mélenchon n'empêche pas de formuler des critiques à l'égard de Mediapart. On peut ainsi trouver que leurs "premières découvertes des perquisitions Mélenchon" étaient bien légères, qu'elles ne méritaient probablement pas un article, et que ce dernier a été survendu. Mais de là à en déduire que Mediapart est partie intégrante d'une "persécution médiatico-politique d’État", il y a un fossé.

5) Formuler des critiques à l'égard de Jean-Luc Mélenchon, que ce soit au sujet de ses propos vis-à-vis des journalistes ou de la mise en scène de sa personne "sacrée", ne signifie pas que l'on est devenu un soutien du parquet ou un adepte des médias dominants. Cela signifie tout simplement que l'on formule des critiques à l'égard de Jean-Luc Mélenchon.

6) Formuler des critiques à l'égard de Jean-Luc Mélenchon ne signifie pas que l'on considère la FI et ses militantEs comme des ennemis. On a souvent lutté ensemble, on lutte ensemble, on luttera ensemble. Mais cela n'empêche pas d'avoir des désaccords, des critiques, et de les exprimer.
Bref. À ceux qui ont l'air de croire que le monde se divise entre, d'un côté, ceux qui soutiennent Jean-Luc Mélenchon et, de l'autre, ceux qui le critiquent, n'hésitez pas à essayer de réfléchir en couleurs plutôt que de penser en noir et blanc. (Mis en ligne par Julien Salingue)
 
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Extrait


Sans que cela ne justifie les fatwas proférées à l'encontre de médias ou de journalistes, on peut parfaitement concevoir que M. Mélenchon a subi un choc personnel considérable, tant il est vrai qu'une perquisition est une mesure de police à la fois brutale et éminemment attentatoire aux libertés individuelles – droit au respect de la vie privée, droit au respect du domicile, droit de propriété notamment. Avec d’autres, peu nombreux, l’auteur de ce billet n’a eu de cesse de dénoncer les quelque 5 000 perquisitions administratives réalisées pendant l’état d’urgence du 14 novembre 2015 au 1er novembre 2017, basées sur de vagues soupçons de dangerosité qui se sont révélés infondés dans 99,9% des cas, sans aucun contrôle juridictionnel a priori, et souvent d’une violence physique et morale bien plus considérable encore que la perquisition judiciaire subie par M. Mélenchon à son domicile personnel ou au siège du parti qu’il dirige. 

Une perquisition est un viol légal de l’intimité. Pour ce motif, parce qu’elles laissent des traces au moins psychologiques à vie, les perquisitions devraient toutes ou presque être diligentées sous le contrôle et sous la direction de magistrats impartiaux et indépendants de l’exécutif, les magistrats du siège (juges d’instruction et juges des libertés et de la détention - JLD) et en offrant les plus larges garanties procédurales aux personnes se trouvant dans les locaux perquisitionnés – y compris donc l’assistance d’un avocat. Or, par un déplorable jeu de vases communicants organisé par l’amoncellement de réformes pénales depuis bientôt 20 ans, ces magistrats indépendants ont vu leur champ d’intervention réduit à mesure que les magistrats du ministère public (substituts et procureurs de la République composant le parquet), sous le contrôle hiérarchique de la Garde des Sceaux comme celle-ci le revendique dans le sillage du Premier ministre et du président de la République (v. notamment : Rééquilibrer les pouvoirs constitutionnels, 4 octobre 2018 ; Vincent Brengarth, « Seule l’indépendance peut libérer le parquet du soupçon », Libération, 22 octobre 2018, p. 24), ont vu le leur augmenter. Cliquer ici


Tiré d'une page mélenchonienne

Tiens le procureur de Paris ?... On en cause ? C'était il y a à peine un mois. La presse se faisait l'écho d'une information des plus surprenante: Emmanuel Macron avait personnellement évincé trois candidats à la succession de François Molins au poste de procureur de Paris. Il avait récusé et recalé trois candidats issus de la procédure habituelle de nomination. "L'Elysée prend la main sur les procureurs" titrait Le Monde. "Macron veut poser son parquet"titrait Libé. "Macron veut choisir lui-même ses procureurs", titrait Mediapart. Au grand jour, le bon roitelet Macron faisait ainsi voler en éclats l'increvable fiction française de "l'indépendance de la Justice" dont on nous rabâche les écoutilles depuis trois jours! Et il envoyait par la même occasion un signal très clair : le procureur qui suivra les "affaires sensibles", à commencer par les instructions sur son chérubin Benalla, aura réussi son examen de passage auprès du monarque et sera encensé nouveau Procureur de Paris... Cliquer ici

Précision sur cette citation

L'auteure de ce billet enfonce le clou sur l'effet de diversion que les médias produisent en focalisant sur la colère de Mélenchon. C'est indéniablement juste mais pourquoi négliger que celui-ci, par un étonnant manque de sang-froid (à moins que, mais passons...), a fait exactement ce qui, de façon assez prévisible, allait favoriser ladite diversion. Et que dire du traitement loufoque des journalistes, spécialement ceux de Mediapart, comme suppôts du pouvoir ...à "pourrir" ! Quelle décrédibilisation vertigineuse de tant de discours de la FI se voulant étayés et quelle grimaçante suggestion de ce que serait une présidence mélenchonienne pour la liberté de la presse. Sans parler de l'essentiel : l'invocation par Mélenchon qu'il incarnerait la République, qu'il serait sacré... Non, mais là, qui peut vouloir d'une telle République...monarchique ? Oui, l'essentiel c'est bien que la justice et la police aient monté un coup politique à condamner. Mais cela n'exonère pas de penser que la riposte que le Chef des Insoumis-es a mise en place participe de cet autre essentiel politique, celui de l'intolérable qu'il y aurait à être exposé-es à des coups de colères ... républicains de quelqu'un qui se conçoit intouchable et, par là, prêt à toucher à l'emporte-pièce à tout ce qui lui fait obstacle ! Dommage que, dans cette affaire, l'auteure de ce billet ne  voit pas ce fond des choses problématiques...pas seulement du côté d'un Macron, probablement que le piège tendu ait fonctionné si bien !

République sociale introuvable, bingo pour Macron (NPA 34) 

Voir ci-dessous, un point de vue d'un militant héraultais du NPA



Une énorme contradiction au sein de La France Insoumise

Après les perquisitions dont Jean-Luc Mélenchon et des personnes et organisations qui lui sont proches ont été victimes, on a pu assister à des indignations extrêmement violentes de la part de JLM et de ses soutiens inconditionnels. Certes, ces personnes et organisations ont été traités avec bien moins d'égards et plus de zèle que les autres personnes et partis qui sont suspectés des mêmes irrégularités. Il n'en reste pas moins que ces perquisitions ne pouvaient être une surprise et qu'elles ont donné lieu à des mises en scène de part et d'autre.


Il est bien évident que, malgré les dénégations des autorités policières et judiciaires, les perquisitions seront utilisées pour rechercher d'autres informations que celles qu'elles prétendent rechercher et que ces informations seront gardées et pourraient être utilisées ultérieurement.
On a pu être surpris du comportement de Jean-Luc Mélenchon à cette occasion, réclamant une sorte d'immunité alors que les propos qu'il a tenus face au procureur et aux policiers auraient conduit le premier quidam venu immédiatement au poste de police avec des ennuis judiciaires pour outrage.


Après ces épisodes, les attitudes passionnelles aidant, on a pu assister de la part de JLM et de nombre de ses soutiens à une suspicion de complot généralisé incluant police, justice, Macron, exécutif, quasiment tous les partis et groupes politiques, presse écrite et audiovisuelle, publique et privée, réseaux sociaux, journalistes et notamment ceux de Médiapart, un des très rares médias indépendant des pouvoirs politiques et économiques. Ce complot n'existe bien évidemment pas, même si certains cherchent à profiter de la bourde de l'insoumis en chef.


On assiste donc de la part d'une partie importante de LFI à une recherche de victimisation, tout l'establishment aurait LFI comme cible privilégiée et exclusive, vu qu'elle serait la seule alternative à l'offensive libérale.
Le problème de ce positionnement du "tout le monde contre nous" par où LFI se recroqueville sur son périmètre assiégé, est qu'il n'est pas compatible avec la vision essentiellement électoraliste de ce courant qui implique de gagner des appuis (électoraux) au-delà dudit périmètre. Si la quasi-totalité de ce qui a de l'influence dans notre société mène une bagarre terrible contre LFI et uniquement contre elle, comment donc faire pour avoir un bon résultat électoral aux européennes? En en appelant directement aux électeurs pour les retourner contre les agresseurs et en faveur de LFI ? On peut en douter et les derniers sondages pourraient bien indiquer que la manœuvre est ratée.  Puis dans un contexte d'offensive du patronat national et international, de Macron, et de montée de l'extrême-droite dans le monde, gagner quasiment seuls des élections municipales, présidentielles, législatives et obtenir par une Assemblée Constituante une constitution (dont on ne parle plus). Constituante pour laquelle on refuse de se prononcer sur le point essentiel de l'élection du président de la République. Il est bien évident que si personne n'en parle, les choses resteront en l'état.

En admettant l'hypothèse plus qu'improbable selon laquelle LFI, avec quelques petits alliés, passe avec succès toutes ces épreuves électorales, il faudra bien essayer d'appliquer le programme pour laquelle elle a été élue. C'est bien ce qu'a tenté de faire Tsipras en Grèce. C'est bien ce qu'a tenté de faire en 1981 celui auquel JLM porte une admiration énorme, François Mitterrand. L'un et l'autre, devant les obstacles dressés par la bourgeoisie nationale et internationale ont dû rentrer dans le rang. On se demande bien comment, à froid, sans une mobilisation exceptionnelle en France et ailleurs il pourrait en être autrement. LFI souligne la puissance et le nombre des moyens qui seraient mis en œuvre pour la combattre. Il y a donc une énorme contradiction entre la volonté affichée de changer radicalement notre modèle de société et l'absence des moyens efficaces qui sont pris pour la mettre en œuvre, le bulletin de vote étant d'une efficacité extrêmement limitée contre les pouvoirs de la classe dominante.


Le plus probable est donc que LFI renonce à appliquer son programme ou en applique un autre ou s'engage sur une voie autoritaire comme dans certains pays d'Amérique Latine. A moins que LFI, en alliance avec d'autres, opère, non pas une marche vers la guerre civile comme ils en accusent les révolutionnaires, mais une réorientation vers le développement des luttes de classes et écologiques, vers la préparation de l'épreuve de force avec le pouvoir et le capitalisme, vers un nouveau mai 68, vers le blocage de l'économie. Et cela, le groupe dirigeant autour de Mélenchon n'en veut pas. Reste donc aux personnes adhérentes ou sympathisantes de LFI de faire en sorte de redresser la barre, chose qui ne sera pas facile en raison du fonctionnement interne de cette organisation.


JED


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