OUBLIEES, INVISIBILISÉES, MÉPRISÉES,
LES INFIRMIÈRES SE MOBILISENT
Grandes absentes du plan « Ma santé 2022 » présenté par le gouvernement, les infirmière se rassemblent et manifestent devant les préfectures ce mardi 20/11, répondant à l'appel lancé par 16 organisations et syndicats infirmiers, tout secteur confondu : public, privé , territorial, libéral.
UN PLAN SANTÉ MEDICO-CENTRÉ
La première cible des infirmières : «la création de 4000 postes d'assistants médicaux formés en un an pour seconder les médecins libéraux en les déchargeant de tâches médicales simples comme la prise de tension et ainsi leur libérer du temps médical. Coût de la mesure dans un premier temps, pour la Sécurité Sociale près de 200millions d'euros.»
C'est une véritable spoliation de nos cotisations d'assurance maladie au profit du corps médical.
Pendant ce temps là, les EHPAD sont au bord de l'implosion par manque de personnel et des conditions de travail insupportables. A quand la création de postes ?
Parallèlement, le refus de reconnaître officiellement certaines compétences chez les infirmières , ces actes pratiqués quotidiennement et qui ne sont pas «reconnus, comme l'adaptation de doses de certains médicaments tels que l'insuline parce que les médecins ne sont pas là le week-end, ou que certains patients n'ont pas de médecin traitant».Le corps médical refuse la reconnaissance, dans le cadre de protocoles officiels de ces pratiques.
La création d'un corps d’infirmières en pratique avancée (IPA) aptes à pratiquer des actes jusque là réservés aux médecins vise à diviser les infirmières. Mais ces IPA seront toujours assujetties au corps médical, "il n 'y aura pas d'émancipation de la profession au travers de ce statut" et cette formation ne concernera que très peu d'entre elles. Un peu de poudre aux yeux !
TRAVAILLE, SOIGNE ET TAIS-TOI
Dégoût, épuisement professionnel, perte de sens de son travail, dévalorisation de soi, dépression, arrêt de travail, démission . La souffrance des personnels de santé est infinie. C'est de la maltraitance.
Les patients sont aussi les victimes de ces mauvaises conditions de soins.
Usagers, salariés mobilisons nous pour que la « santé » ne soit pas une marchandise, pour la défense des hôpitaux publics et des hôpitaux de proximité, pour des soins de qualité et gratuits.
Mobilisons-nous pour soutenir nos personnels de santé, pour l'amélioration de leur conditions de travail, pour la création de postes d'infirmières, d'aide soignantes, gage de meilleur disponibilité auprès des patients et de leur bien être .
À MONTPELLIER...
En réponse à ces appels à la mobilisation, 150 à 200 infirmières tout secteur confondu se sont rassemblées devant la préfecture où une délégation portant leurs doléances était reçue.
La situation y est catastrophique.
Manque de personnel, sur occupation des locaux, agressions physiques récurrentes des soignantes, des arrêts maladies non remplacés, des repos non pris, la peur, la dévalorisation , la dépression... démissions.
Des locaux vétustes, un autre bâtiment va être disponible, avec 3 lits de plus mais bien entendu sans personnel supplémentaire.
Comment dans ces condition faire un travail valorisant, créer des rapport de confiance avec les patient-es, gage de bien-être pour les uns et les autres, de traitement moins lourd.
La résignation le disputait à la colère, à la rancœur.
La psychiatrie est à l'abandon, la santé mentale , le parent pauvre de la santé.
Les « fous » et les « vieux » n'intéressent pas ce gouvernement car ils ne sont pas rentables.
Allons-nous revenir aux hospices du 19me siècle ?
Geneviève correspondante NPA 34
citations de : Le Monde
John Pinte vice président du Syndicat nationale des infirmières et infirmiers libéraux
Daniel Guillerm vice président de la Fédération Nationale des Infirmiers
